mercredi 31 mars 2010

Réponse et Questions

«Cher Monsieur,

J'ai transmis votre demande à la personne qui a lu votre manuscrit. Vous comprendrez que nous ne dévoilons jamais l'identité de nos lecteurs. La personne qui a lu votre roman se dit heureuse d'avoir pu vous être utile mais ne souhaite pas être mis en contact avec vous. Après discussion avec ce lecteur, nous en sommes venus à ceci: nous vous encourageons à continuer à écrire et à éventuellement lire autre chose de vous, quand vous aurez acquis beaucoup plus de pratique de l'écriture.

Si vous désirez poser des questions plus détaillées, vous pouvez nous les faire parvenir à notre adresse courriel générale (info@alire.com), je les transmettrai à la personne concernée, mais sans pouvoir vous promettre qu'il y aura réponse.

Salutations cordiales,
******»

Bon... Alors, je les pose mes questions ou pas? C'est prétentieux de dire «merci de m'avoir mis le nez sur mes erreurs de style, mais j'aimerais bien avoir votre avis sur les idées et les personnages»? Je peux demander ce que signifiait ce fameux point d'exclamation? (haha!)

Ils sont très gentils et tout, mais j'ai quand même l'impression que mes questions ne sont pas les bienvenues.

Oh, au fait, merci pour l'encouragement, messiers et mesdames d'Alire, mais je continuerai d'écrire, ça va de soit. Le monde de l'édition n'a pas fini de me subir!

Quoiqu'avec ce dans quoi je suis sur le point de m'engager, ça se peut que je leur donne un break pour un ptit bout de temps.

***

Allez... dodo maintenant!

J'me lance?

Toute une page de notes sur mon nouveau projet, Tharisia. Je cerne un peu plus l'histoire de mon personnage.
Encore beaucoup de trucs sur quoi méditer.

Méchant projet. J'ai l'impression d'ouvrir une porte de placard et de réaliser qu'elle donne plutôt sur une vaste plaine.

Réflexion avec Azdy sur msn. Elle a l'impression que je suis sur la bonne voie (mais elle était sur un high de sucre ou je sais pas quoi, alors je sais pas si je peux vraiment me fier à cette conversation). Que c'est ce qu'il me faut pour approfondir le tout. Une nouvelle couche de complexité. Un jeu de liens entremêlés entre les deux ''cycles'', Averia et Tharisia.

C'est beaucoup de travail.

Mais je continue de réaliser que c'est ce que j'aime faire.

J'vais devoir abandonner l'idée de faire publier Averia à tout prix vite vite vite et maintenant. J'dois en profiter pendant que je suis encore ''libre'' pour garder les deux premiers manuscrits ''ouverts''. Vous savez, pour faire semblant que tout était prévu depuis le départ (ma spécialité, jadis, à Donjons et Dragons).

***

Sinon... les effets secondaires du travail de nuit commencent à se faire sentir...
Moi qui me croyait ben tough après deux jours, la troisième nuit s'avére être beaucoup plus pénible...

***

J'hésite à coller un autre personnage narrateur dans les pattes d'Annika Aralia. Même si j'aimerais bien garder la même structure que les deux autres (alternance de narration entre Seki et Myr, le tout entrecoupé des pertinentes interventions de Charal et Jorulia Vassal), je ne veux pas tomber dans le piège d'y instaurer exactement la même dynamique.

Même genre de problème pour l'environnement. Il faut que je trouve le moyen d'imprégner Tharisia d'un quotidien radicalement différent de celui d'Averia. Ne surtout pas me contenter d'éclairer Tharisia sous la seule facette du conflit avec les Humains. Sinon, je n'apporte rien de nouveau à cet univers. Évidemment, il sera intéressant de jeter un oeil sur la perception qu'ils ont de ces événements, mais ce doit être qu'une partie seulement de l'identité tharisienne que je tenterai de suggérer dans ce nouveau projet.

Et qu'en est-il de la quête de cette nouvelle héroïne?
Comme je me tue à le répéter sans cesse, j'ai de grandes réticences à propulser mes personnages aux sommets d'où se prennent les vraies décisions qui influencent mon univers. Pour moi, ça ne colle pas. Par réflexe, donc, je charge mon inconscient d'imaginer une quête plutôt personnelle pour Annika Aralia. Mais en même temps... C'est un roman de science-fiction. Veux, veux pas, faut qu'elle fasse des trucs ''grandioses''. Surtout si je dois m'efforcer de glisser des références à son histoire dans les autres manuscrits.

M'enfin... Désolé. Je réfléchis tout haut. J'me tais, maintenant. Promis.

***

Écriture opaque et confuse. Séquelle de mes nuits blanches?

Pauvre de vous, j'en ai encore pour une semaine à travailler de nuit.

mardi 30 mars 2010

Je suis booké pour un ptit bout encore

Ne me cherchez pas pour les prochains mois.
Je serai vraisemblablement encore devant mon clavier à faire cliqueter joyeusement les petites touches.

***

Je viens de baptiser l'image qui m'est venue la nuit dernière.

Annika Aralia.

Je ne sais rien d'elle. Excepté que c'est une Tharisienne. Qu'elle se peint le visage en noir et blanc. Et qu'elle n'est pas contente.

Et du coup, Averia 3 vient de se transformer en Tharisia.

Un autre cycle. De nouveaux personnages. Un autre paysage.

Je suis fou, hein?

***
  • Terminer de réviser Averia 1
  • Compléter le deuxième jet d'Averia 2
  • Prendre des notes sur Tharisia
***

Je ne peux pas intégrer ces nouvelles idées à la conclusion probable d'Averia. Ce nouveau personnage mérite sa propre voix.

Alors on en fait un projet à part.

Quand on aime ça...

lundi 29 mars 2010

Réflexion d'une nuit de travail

00h01
Je fais le tour du secteur pour vérifier ce qui reste à faire d'ici 7h00

00h11
Pourquoi je n'ai pas amené de livre déjà?

00h45
Je fais l'inventaire de mes provisions
  • une boisson énergisante
  • quelques carottes
  • une barre tendre
  • un truc surgelé qui contient 65% de ma portion quotidienne de sodium recommandé

1h00
J'ai fait le calcul. Mes collègues de l'autre secteur emballent 2 boîtes à toutes les 15 minutes.

1h23
J'ai une idée folle pour Averia 3. Je le prends en note, mais j'essais aussi de me calmer un peu. Commençons par embellir le premier et terminer le deuxième...

1h40
J'ai mangé la barre tendre. Le quart de mes provisions est déjà consummé.

1h55
J'ai refait le calcul. Mes collègues de l'autre secteur me fournissent maintenant 4 boîtes aux 15 minutes. Ils ont doublé leur productivité!!

1h56
Et ça m'occupe 30 secondes de la shot.

2h00
Je jette quelques coups d'oeil à gauche et à droite, puis j'insère ma clé USB contenant mes manuscrit. Je vais réviser subtilement Averia 2... Anyway, mon unique collègue est occupé à regarder les chars sur lespacs.

2h22
M. (mon compagnon de supplice [52 ans]) s'est assis à côté de moi et me raconte des trucs depuis 20 minutes déjà. Anecdote, long silence, anecdote, long silence. Il compromet dangereusement mon exercice de tenir le journal de mes pensées nocturnes.

2h24
Je constate avec horreur que je viens d'écrire que je préfère blogguer que d'entretenir des contacts avec les autres humains.

2h34
Premier signe tangible de fatigue. Petite lourdeur entre les deux yeux. J'aimerais trouver un moyen de mesurer efficacement le déclin de mes facultés mentales.

2h36
Envie d'entamer ma boisson énergisante. Mais je dois rationner les vivres si je veux survivre jusqu'à la relève de la garde.

2h39
Mes yeux sèchent. Mais je sais par expérience que si je commence à les fermer pour les hydrater, il n'y aura pas de retour possible. C'est l'allée-simple vers l'abysse du sommeil.

2h43
J'ouvre les yeux. Je vis dangereusement.

2h44
Merde, j'allais rediriger l'effort de guerre vers Averia 1, mais je découvre avec une grande tristesse que la version sur ma clée USB n'est pas à jour. En effet, hier, je suis passé au travers des corrections recommandées par mon ami anonyme d'Alire. Vraiment, c'était pas grand chose. Mention spéciale pour Julie, ma copine. Alors que je me prend la tête à chercher des synonymes, elle passe derrière moi, regarde par-dessus mon épaule et annonce tout bonnement ''Pourquoi t'inverserais pas tel truc?'' Et ça fonctionne.

2h50
Mon collègue me confie avoir mangé trop de soupe aux pois. Qu'est-ce que je disais tout à l'heure à propos des contacts humains?

3h03
Je t'ouvre, canette. Boisson énergisante. Tu es mon seul vice. J'essais de me séparer de toi, mais tu me fais vivre l'enfer. Au moins, j'ai réussi à réduire ma consommation. Je ne me délecte de ton jus qu'occasionnellement maintenant. Mais cette nuit, je dois avouer que sans toi, je me sens démunis. Alors n'en glissons mot à personne, d'accord? Et offrons-nous mutuellement un peu de réconfort.

4h22
Je me fais chauffer mon lunch saturé de sodium. Je reviens. Mon collègue est assis devant cet écran. A-t-il lu ce texte? Sait-il que je dévoile au monde entier qu'il a des flatulences?

4h23
J'espère que je ne l'ai pas vexé. Je suis embarassé. Je vais tâcher d'être prudent quand il va me croiser en chariot-élévateur...

4h26
Mes pensées vagabondent alors que je me sustense. Ai inventé un nouveau running-gag avec Julie. Maintenant, je prétend avoir la trouille des pieuvres. Je ne crains pas réellement les poulpes, mais avouez que, en y réfléchissant bien, elles sont terrifiantes.

Saviez-vous qu'elles peuvent s'infiltrer dans n'importe quel orifice? Dans un aquarium je ne sais plus où, une de leur pieuvre géante a tout bonnement disparu. Elle s'était glissée à l'intérieur d'un cube d'un pied cube (cube d'un pied cube... wow...) par un tout petit trou de quelques pouces à peine. Vous vous rendez compte??? Une fichue pieuvre géante qui se faufile dans un trou pas plus gros qu'une souris.

J'espère ne jamais en croiser une. Et je souhaite surtout qu'elle n'ait jamais l'envie inexplicable de venir se cacher dans moi. Brrrr....

4h35
Maudite curiosité... Je viens de lire sur Wikipedia qu'il est arrivé à des chercheurs d'observer que certaines pieuvres disposent des débris et des coquillages autour de leur territoire, vraisemblablement pour décorer. Je vous le prédis, si on ne se méfit pas suffisamment des pieuvres, bientôt ce seront nos crânes qui feront jolis autour de leurs petites maisons de vase.

4h39
J'ai mangé mon crustini et il ne me reste que quelques carottes. Les plus pathétiques et rachitiques du lot. Je calcule mes chances de survie...

4h52
Comme je disais plus haut, j'ai fait le tour des soulignements sur Averia 1. Dès que l'occasion se présentera, je lirai plus attentivement afin de repérer d'autres maladresses de ma part.

Au moment d'écrire ces lignes, cependant, j'ai l'esprit qui dérive vers l'idée que j'ai eu pour un éventuel Averia 3. C'est une vision floue, fugitive. Mais ça titille quelque chose dans mon ventre. Comme l'étincelle à l'origine du premier. Comme les images qui me donnèrent envie de commencer le deuxième.

My god... si j'ai le cran d'aller au bout de cette idée, je pourrais vraiment faire prendre une direction inatendue à tout ça... Bon sang... Ce serait un méchant risque...

J'ai quasiment peur.

Un peu comme si je venais d'apercevoir l'ombre d'une pieuvre à la périphérie de ma vision.

5h05
Je te termine, boisson énergisante. Et je te regrette déjà.

5h20
Souvenir du secondaire. Mon ami (utilisons son surnom: Bourassinge) répétait inlassablement une citation savoureuse que nous avions trouvé dans notre agenda scolaire: ''Mes meilleures idées me sont venues alors que je trayais ma vache''.

Eh bien aujourd'hui, je peux fièrement prétendre que mes meilleures idées à moi me sont venues alors que je me faisais un sang d'encre (haha!) au sujet des pieuvres.

5h50
Le reste de la troupe devrait bientôt arriver, alors je vais devoir clore ce journal.

samedi 27 mars 2010

Frustration

Je me rends compte que je hais les soulignements anonymes.

Lorsqu'Azdy m'a filé un (énorme) coup de main dans la correction du premier, je trouvais cela stimulant. Je m'efforçais de comprendre ce qui clochait dans ce qu'elle soulignait. J'analysais le contexte, je me creusais la tête et, en désespoir de cause, quand je nageais en plein mystère, je lui demandais gentiment de m'éclairer.

Mais je ne peux pas faire de même avec mon lecteur anonyme de chez Alire. Je n'ai pas de difficulté à comprendre ce qu'il veut dire quand il encercle des mots et des verbes qui se répètent ici et là.

Mais y a des trucs qui me font bouillir.

Une phrase comme «échapper à une rafale de tirs». Rafale de tirs souligné.

Je me gratte la tête. Je regarde le contexte, je m'assure de la syntaxe, je vérifie les accords et tout le tralala. Je consulte les dictionnaires de concurrences.

Rafale de tirs. C'est là. Ce sont des mots qui se prêtent bien ensemble dans une même expression. Mais c'est souligné. Et je sais pas pourquoi.

Oh, et apparemment, on n'aime pas le terme «désintégrateur». Il est souligné tout partout à travers le texte.

Comme dans la toute première réplique de Myr qui dit en voyant sa soeur se préparer pour son cours d'arts martiaux «Lorsque l'insurrection commencera, me dit-elle, ce ne sont pas des arts martiaux dont nous aurons besoin, mais bien de désintégrateurs

Bah oui. Des désintégrateurs. C'est une science-fiction. Ça se déroule dans le futur. On se bat avec des fusils qui lancent des petits éclairs magiques (désolé, je commence à me fâcher). Aurait-il fallu que je lui invente un nom spécifique? Genre, le «lasérotron».

Faisons l'exercice suivant: transposons Averia dans notre époque. Une jeune adolescente prédit à sa soeur qu'ils devraient s'armer plutôt que de perdre leur temps à apprendre le kung fu. Dira-t-elle «... dont nous aurons besoin, mais bien de m16a1 et de m4 équipés de lance-grenades sm-14.»?

À mon sens, non. Elle dira «on a besoin de fusils, on a besoin d'armes, de guns, ...»

Et on n'aime pas non plus le concept de «réseau». Sur Averia, le réseau sert à tout. C'est internet, c'est la télé, c'est MSN, c'est un ordinateur portable, c'est un téléphone.

Mais apparemment, c'est une invention très improbable. Ce n'est pas comme si ça existait déjà aujourd'hui. Aucun lien avec le iphone, nexus one et les autres. On ne peut pas imaginer qu'on puisse, dans le futur, relier toutes ces activités sous un même terme. C'est dur de concevoir que cette technologie soit à ce point intégrée dans la vie de tous les jours qu'on peut utiliser le terme «réseau» comme dans «éteindre son réseau» sans spécifier «éteindre le dispositif qui me permet d'accéder au réseau».

Est-ce qu'aujourd'hui on dit «je vais ouvrir l'ordinateur pour aller vérifier un truc sur internet» ou on dit «je vais aller vérifier un truc sur internet». Ça peut paraître prétentieux ou simpliste de l'expliquer ainsi, mais comme c'est Seki et Myr qui racontent l'histoire, bah j'ai essayé de faire en sorte qu'on sente que ce soit elles qui parlent. Pas Seki et Myr qui expliquent aux lecteurs du 21e siècle. Seki et Myr qui racontent. Point.

Exemple, je suis Dominic Bellavance et j'écris Toi et moi: it's complicated. Est-ce que je fais dire à mon personnage «Facebook, c'est sur internet.» Non, parce que ça fait partie du quotidien de ce personnage. Il vit là-dedans (carrément, même, si j'en crois l'extrait que j'ai lu). Il ne va pas passer son temps à nous expliquer que Facebook est un réseau social et tout le tralala. Parce que pour le personnage, ça fait partie de ce qui est normal.

Et le réseau, sur Averia, c'est la même chose. J'en explique des bouts ici et là, mais j'avais l'impression que ce n'était pas un concept bien dur à saisir. Quand le personnage tire son réseau de sa poche parce qu'il sonne et qu'il parle dedans, ben on comprend que c'est un téléphone. Quand on voit que Myr y écoute les actualités et les reportages de Charal Assaldion, ben on se dit «tiens! ça sert aussi de télévision», quand elle envoie un courriel par le réseau, bien tiens! Que c'est magique comme invention... (vous savez... comme les iphones et autres...).

Ce n'est pas par maladresse que j'ai choisi le terme «réseau», c'est par choix. C'est parce que ça fait partie de la normalité de mes personnages. Comme les gens (surtout aux États-Unis), qui utilisent de plus en plus le terme «google» pour désigner internet.

Cerise sur le gâteau de ma toute nouvelle haine contre les soulignements anonymes.
Dans ma page de présentation, je glisse la phrase suivante: «J'ai décidé de traiter l'histoire sous un angle peu abordé jusqu'à maintenant.» Et après j'explique qu'Averia est une science-fiction plus personnelle que traditionnelle, où les humains doivent apprendre à vivre sous l'occupation militaire des Tharisiens. Une science-fiction qui mise plus sur les personnages et leurs émotions que sur les combats spatiaux, les technologies farfelues et autres effets spéciaux.

Donc, «peu abordé» est souligné et, dans la marge, on a placé un unique point d'exclamation.

Mais bon sang, qu'est-ce que ça veut dire? Il aime l'idée? Il est en désaccord? Il trouve que je me goure et que ce thème est déjà largement exploré dans la littérature québécoise?

Je ne sais pas comment interpréter ce point d'exclamation. Pour le moment, j'ai l'impression qu'il me nargue. Il est arrogant, gonflé de suffisance. Il se moque de moi.

Je sais je sais... Je suis fâché.

Je dis que je veux qu'on me critique, puis j'ai l'air de prendre des grands airs.

Pourtant j'adore la critique. J'en ai besoin.

Mais dans le moment, je crois que je suis en présence d'un échec de communication. Malgré le bon vouloir probable de ce correcteur anonyme, je me rebiffe. J'accueille avec joie les commentaires sur les maladresses de style, mais j'ai l'impression qu'on s'est mal compris sur les autres trucs qu'il a souligné.

M'enfin...

***

Je sais pas si c'est encore palpable depuis quelques billets... mais je ne suis pas un garçon méchant. J'ai l'air de me fâcher contre la personne qui a pris de son temps pour me laisser quelques traces dans mon manuscrit, mais vraiment, aussi surprenant que ça puisse paraître, je lui en suis très reconnaissant.

Parfois, se confronter permet de grandir un peu...

non?

Avertissement

Quelques mises en garde.

Je ne m'adresse pas à personne en particulier, mais je tiens quand même à mettre certaines choses au clair.

Ce blog n'est pas un espace publicitaire. Ce n'est pas un outil de promotion que j'ai créé pour faire connaître Averia (d'ailleurs, à quoi ça rime de mousser la popularité d'un livre qui n'est pas publié!).

Ce n'est même pas non plus une vitrine sur ma tentative de carrière d'écrivain.

Ce n'est qu'un coin sombre de la toile où je jette quelques mots, sans forme, ni saveur, sur ce que je vie et ressens.

Où est-ce que je veux en venir avec ça?

Je ne sais plus très bien... Je vais peut-être m'en souvenir d'ici la fin de ce billet...

***

Ai reçu le manuscrit que j'avais envoyé aux Éditions Alire.

À ma grande surprise, quelqu'un avait gribouillé quelques trucs à l'intérieur.

On a souligné des erreurs de syntaxe, mit en évidence certaines répétitions de termes, noté mes maladresses de style...

Ce correcteur anonyme a laissé quelques traces dans mon texte jusqu'au tiers du manuscrit. Après quoi, je ne retrouve ses traits de crayon qu'à quelques occasions dans les dernières pages.

Et je suis confus.

Et en colère.

Parce que, merde, c'est exactement ce dont j'ai besoin! Que quelqu'un me mette le nez devant les faiblesses de mon texte. Je veux qu'on me balance quelques claques derrière la tête et qu'on me fasse les gros yeux. J'ai envie qu'on me dise «écoute le grand, c'est bien beau, mais t'as encore du travail à faire...

...

... et j'te fais confiance. Répare tes erreurs et on pourra travailler ensemble.»

Donnez-moi une chance... Je sais que ce n'est pas parfait. Il y a six mois, après trois réécritures, je me suis dit qu'il valait mieux que je lâche prise. Qu'il fallait que je fasse le grand saut. Que je pousse Averia hors du nid pour voir si ses petites ailes arriveraient à battre assez fort.

Maintenant qu'il s'est cassé le bec à quelques reprises sur le sol, je vois bien qu'il n'est pas prêt encore. Mais j'aurais aimé... je sais pas... qu'un expert en vol d'oiseau me dise «hey... tu sais... ce mouvement d'aile, c'était pas mal quand même...»

Voilà pourquoi, à ce correcteur anonyme, j'ai envie de dire «Merci! Merci infiniment. Mais fais-moi confiance. Je peux réparer ces quelques trucs...»

***

Là où je voulais en venir: je suis un grand garçon.

Quand je déprime, bah ouais, je viens chigner ici.

Mais je me relève habituellement assez vite. Je n'écris pas ici pour attirer la sympathie.

J'évacue. Je mouche un grand coup. Puis je repars.

Je suis comme ça.

Parce que je suis du genre à me rentrer dans la tête des idées un peu connes du genre qu'il suffit de changer d'attitude pour régler la moitié du problème.

***

Un autre bel exemple de concision: Je suis triste, mais c'est pas pour attirer l'attention.

Merci!

mercredi 24 mars 2010

Pour un instant

Ce matin, il neigeait.
Et ma porte de char ne voulait plus se refermer (il y a quelques semaines, elle ne voulait plus s'ouvrir. C'est amusant).
J'ai dû la tenir d'une main pendant la moitié du trajet!

Ce soir, le soleil perce mes fenêtres.
Et me donne envie d'écrire.
Ça aussi, c'est amusant.

***

Ce matin, une camionneuse américaine débarque avec un chargement de chimique.
-Oh, I'm sorry. I can't unload this here. You'll have to go to the ****.
-Where is it?
-I'll show you, que je lui dis.

Alors, sous la neige dans ma petite chemise, je sors avec elle et je lui explique le chemin.
-Are they as nice as you there? qu'elle me demande.

Je la regarde un moment.
-No.

Elle rit. Je souris. Petit moment amusant.

***

Je suis pas si inculte. Je connaissais Harmonium.
Mais bien peu, je dois l'avouer.

Depuis deux jours, cependant, j'y plonge pour de vrai.
Vous me connaissez. Quand je commence à me fasciner pour quelque chose...

Julie (ma copine, pas ma collègue) me dit que sa mère peut me prêter toute la discographie si j'en ai envie.

Ce qui serait bien drôle étant donné qu'elle m'a jadis emprunté tout mon répertoire de punk, alternatif, métal...

C'est beau, l'échange.

***

Je suis nerveux. Reyov (surnom), mon pote aux contacts privilégiés chez Archambeault, a reçu mon paquet et dit, et je cite: «Je vais moi-même le lire. Pour avoir connaissance de ce que je vais présenter.»

Nervosité. Et s'il juge qu'il ne veut pas s'associer à mon projet? S'il considère que c'en vaut pas la peine? Doute. Inquiétude. Papillons désagréables quelque part dans le ventre.

Ne vous méprenez pas. Averia, j'y crois. J'y jette toute mon énergie depuis longtemps déjà. Mais j'ai quand même la hantise d'être jugé sur les quelques pauvres pages que je lui ai envoyées. J'espère que le potentiel y est palpable...

Azdy disait «ne t'inquiète pas. Comme n'importe quelle personne sensée qui se donne la peine de lire pour de vrai, [il] voudra voir la suite.»

***

Parlant d'Averia (hum? je cause d'autre chose parfois?), soirée constructive, tout de même...
J'ai révisé jusqu'à la page 202.

Mais, pas beaucoup de rouge depuis un bout. C'est bon signe si je me laisse prendre par la lecture et ne modifie qu'un truc ou deux ici et là? M'enfin... Je sais d'avance que je ne clorai pas ce deuxième jet une fois arrivé au bout. Va falloir y revenir quelques fois avant que ce soit officiel.

vendredi 19 mars 2010

Nouveau train de vie et comment concilier travail et écriture

J'essais, mais je trouve pas ça facile.
Écrire après mes journées de travail.
Je suis constamment distrait, y a des millions d'autres choses qui me passent par la tête. Je perds mon temps, je niaise sur Facebook.

Bref, j'ai de la difficulté à passer du temps de qualité avec mon manuscrit.

Devrais-je abandonner l'idée de pondre quelques lignes de plus chaque soir et plutôt me concentrer sur un temps tranquille (samedi matin, seul à la maison) pour continuer la rédaction de mon deuxième jet?

Je ne sais pas. J'y cogite.

***

Y a des dizaines de petites anecdotes à raconter à propos du travail...
Voyons voir...

Vendredi après-midi, je travaillais avec ma «formatrice» (à qui j'ai appris quelques nouveaux trucs sur notre système...) et je vois mon boss passer dans le secteur. Il est accompagné d'un autre type. Un grand gars aux cheveux gris et à la chemise impeccablement repassée (je ne repasse pas souvent de chemise, mais je sais reconnaître celles qui sont bien entretenues). Julie, ma collègue, me demande:
-Tu sais qui c'est, lui?
-Ouais. C'est ****** Leduc, le directeur de l'usine.

En effet, le grand boss en personne.
-C'est la première fois que je le vois en vrai, que je lui confie.

Elle hoche la tête et on continue notre travail. Pour blaguer, je fais semblant de m'exclamer:
-Hey! J'vais aller le voir et lui dire que je veux être permanent. Qu'en penses-tu?

Julie, ma collègue que je crois être entièrement dépourvue de la faculté de s'autocensurer, me jette un coup d'oeil puis file vers mon patron et M.Leduc.

Non non non... oh merde....

-M.Leduc! J'ai un jeune homme à vous présenter, que je l'entends dire.

Et à mon plus grand effroi, elle rajoute:
-Il dit qu'il ne vous a jamais vu en vrai.

Ils viennent me voir, je leur sers mon plus beau sourire, puis je fais de même avec la main qui m'est tendue (ce qui me vaudra le commentaire suivant de mon technicien un peu après «So... you shook hand with the devil, I heard?»).

Et, à ma plus grande surprise, on discute un peu. On parle des études que j'ai fait, il tente d'en faire des liens avec mon travail, il me demande depuis combien de temps suis-je parmi eux. Et mon patron lui dit que j'aimerais bien être engagé de façon permanente.
-J'essais de te passer un message, là-dedans, qu'il lui dit de sa voix rauque.

Puis M.Leduc me quitte en me disant que je suis bien entouré, avec le meilleur patron de l'usine et une des meilleures anciennes technicienne (Julie).
-Oui, j'en ai conscience, lui dis-je.

Et, alors qu'ils se remettent en route, il ne reste plus que Julie qui me sourit de toutes ses dents, avec son air de gamin.
-Pis? J't'ai pas fait trop honte j'espère?
-Non... j'imagine que non...

***

J'essais une technique différente pour mon deuxième jet. C'est plus un truc technique qu'un grand secret d'écrivain, mais je trouve ça sympa. Toutes les modifications sont faites en rouge. C'est visuel et j'ai l'impression que ça peut me rendre de grands services.

Ça me permet, entre autres, de réaliser quels sont les passages que j'ai beaucoup retravaillé. Ça aidera également d'éventuels lecteurs-test à se repérer dans tout ce fouillis.

Cette méthode a un effet pervers, par contre. J'ai tendance à me sentir coupable quand je survole des pages et que je n'y vois pas suffisamment de rouge à mon goût.

En ce qui concerne ce deuxième jet, l'air de rien, il avance quand même. J'en suis à la page 134 sur 329. C'est à dire qu'il s'est rajouté 9 pages depuis que j'ai tout repris du début. Mais je n'ai pas effectué de modifications majeures jusqu'à maintenant. Je ne fais que réparer ce qui est moche. Je change des mots, je transforme les phrases, je rajoute du détail. J'aime bien les ellipses, mais j'ai la fâcheuse tendance à en abuser.

Avant d'entreprendre les travaux sérieux, je préfère attendre les commentaires d'Azdy. C'est pas mal la seule qui ait le sens critique nécessaire pour m'aider à hisser mon récit au niveau supérieur.

mardi 16 mars 2010

Éparpillé

Non, Azdy n'a pas perdu la main. Elle continue de remplir ma bibliothèque avec des petits chef-d'oeuvre. Le rapport Brodek, l'élégance du hérisson, l'oeuvre d'Haruki Murakami dans son ensemble (me suis procuré After Dark, soit dit en passant), et maintenant Les Grandes Blondes de Jean Echenoz.

Je n'en suis qu'au tiers jusqu'à maintenant -mais bon sang!- quel plaisir!

***

N'ai pas touché à mon manuscrit d'Averia 2 depuis près d'une semaine. J'imagine que c'est dû à l'angoisse de me repencher sur les premières pages d'Averia premier du nom avant de l'envoyer à mon copain de Montréal.

Au fait... j'ai pas pu m'empêcher, en relisant le tout, de réaliser que la place de Myr dans le récit est tout de même très secondaire... Je ne m'attendais pas à ça. Pas après l'avoir tant malmenée dans le deuxième. Je comprends mieux Azdy quand, lorsque je l'interrogeais sur le sujet, elle me répondait que c'était le juste retour du balancier. Après avoir tant exploré la tête de Seki, il était normal qu'on jette quelques coups d'oeil de plus à celle de Myr.

***

À l'usine.
Je gossais avec la grosse brocheuse à carton et une gentille petite broche s'est entêtée à rester coincée dans le mécanisme.

Réaction d'homme des cavernes. Je tappe un peu dessus pour la déloger. Shon, mon vieux copain sur le bord de la retraite, m'aperçoit (évidemment, pas moyen de faire de gaffes à l'abri des regards) et vient me prêter main forte avec son assortiment de clés allen (aucune idée de l'orthographe).
-Well! I was wondering what would be the first thing you'd broke up. I'm surprised it took you so long. A whole day before your first fuck-up.
-Yeah Shon, que je lui réponds. The first of many...

samedi 13 mars 2010

tarot

Moi: le Fou
Le grand saut, vous connaissez ? Pas encore ? Alors préparez-vous, vous êtes dans la situation rêvée pour franchir le pas. Devant vous, l'inconnu, l'imprévisible avec un avant-goût de réussite, celle à laquelle vous aspirez depuis longtemps.

Les vibrations: le Chariot

Musclées et belliqueuses, telles sont les vibrations qui vous accompagnent. Elles vous conduisent à un rapport de forces en vous donnant les moyens de vous affirmer... haut et fort.

La réponse: la Tempérance

On vous répondra favorablement à condition que vous apportiez la preuve de votre motivation profonde. Si vous ne la montrez pas, personne ne devinera la belle énergie que vous êtes prête à investir pour avoir de nouvelles responsabilités plus en phase avec votre personnalité et vos compétences. Commencez dès maintenant, au quotidien, sans négliger le moindre petit dossier. C'est comme ça que vous ferez la différence avant d'amorcer une nouvelle étape décisive pour votre avenir professionnel.

Petite pensée

Je suis allé me chercher une poutine tout à l'heure (je sais... je devrais pas. je le regrette à chaque fois). En sortant de la cantine, j'ai entraperçu un visage qui me semblait familier.

Elle me faisait penser à Valérie.

En conduisant sur le chemin du retour, j'étais plongé dans mes pensées. Plongé dans le passé (je sais... je devrais pas. j'devrais sans doute rester concentré sur la route).

Ma petite tête m'amena jusqu'à l'époque de l'école primaire. J'étais alors tout jeune et bien naïf, mais déjà, je comprenais certaines choses. Entre autres, que mon frère n'aurait jamais beaucoup d'amis. J'ai le souvenir de le voir revenir en larmes à la maison, incapable de nous raconter clairement ce qui s'était passé à l'école. J'ai le souvenir de ma mère qui rage, qui appelle et qui engueule. J'ai le souvenir très vif de n'avoir jamais réellement subi les railleries et la cruauté des autres enfants, mais de l'avoir cependant ressenti intensément à travers les épreuves de mon frère.

Et je me souviens de Frédérick. Le gros Gingras, comme l'appelaient les autres élèves de sa classe. Pour le petit garçon que j'étais, il me paraissait être un géant. Il était grand, costaud, trippait sur Freddy (le gentil jardinier qui peuple les rêves des enfants) et devait sans doute écouter du heavy metal. Et c'était également l'ami de mon frère. Un des rares. Un des seuls.

Nous jouions pendant les récréations dans la grosse cabane en bois dans la cour de l'école. Cette cabane se transformait tour à tour en vaisseau spatial, en maison hantée, en bureau de détective ou en repère de tortues ninjas. Fred était généralement le gros méchant, ou le gros chef, ou le gros monstre. Mon frère jouait le scientifique qui sauvait toujours les meubles à la dernière minute. Mon rôle à moi? Je ne me souviens plus très bien. Mais je sais que je finissais invariablement par me faire soulever de terre par le grand Fred. C'était le «climax» de chacune de nos aventures. Il m'agrippait par le collet et, d'une seule main, me portait jusque devant son visage, me soufflait son haleine fétide dans le nez et me menaçait de la formule appropriée du jour. Ensuite je m'échappais de ses griffes d'une façon ou d'une autre puis il fallait retourner en classe parce que la cloche venait de sonner.

Quand j'y pense, Fred aussi était un peu à l'écart des autres. Les rares fois où je le voyais interagir avec d'autres gars de son age, il n'avait pas l'air très à l'aise. Mais je n'avais pas conscience de ça. Je ne voyais pas que Fred et mon frère s'entendaient si bien parce qu'il étaient tous les deux rejetés des autres.

Et Fred avait une soeur plus jeune. Valérie. J'étais en première année, Valérie en deuxième et Fred et Martin en troisième. Valérie n'était pas très jolie. Elle avait à peu près le même visage que son frère. Et des cheveux tantôt courts, tantôt longs. Parce que Valérie était très malade. Mais ça non plus, je ne le comprenais pas trop à l'époque.

Valérie était la seule fille que j'ai vu parler à mon frère. De tout le primaire. De toute mon enfance. La seule qui ne lui criait pas des bêtises ou qui ne lui faisait pas de grimaces ou qui ne riait pas de lui. Dans mon souvenir, c'est la seule. Elle était d'une douceur. Elle était d'une pureté.

Je me souviens qu'elle se joignait souvent à nos aventures de récréation. Elle jouait l'allié. C'était elle qui se dressait contre Fred. Elle qui me sauvait in extremis. Elle qui trouvait la solution et qui élucidait le mystère.

Mes souvenirs la concernant sont flous. Je me souviens que c'était une amie précieuse. Quelqu'un qui respectait mon frère et qui prenait soin de lui. Une petite gamine qui étincelle de l'intérieur, qui n'a jamais prononcé la moindre méchanceté.

Mais elle était souvent absente.

Et un jour elle s'est absentée pour de bon.

Et j'étais très jeune. Je n'ai jamais vraiment réalisé. Elle a succombé à ses maladies. Ça n'a pas fait la une de l'école. Je l'ai appris d'une élève qui l'avait su de sa grande soeur. Elle dit au professeur, en plein milieu d'un cours, toute indignée:
-Y paraît que dans la classe quand le professeur leur a appris la nouvelle, y a des gars qui ont dit «Yes!»

Et le professeur nous a expliqué que les jeunes garçons ne pensaient pas vraiment «Yes, elle est enfin morte!», qu'ils ne savaient tout simplement pas comment réagir, comment se conduire devant leurs amis.

Et l'élève raconte toujours. Elle explique comment, à l'enterrement, son frère n'a pas voulu toucher à l'urne contenant les cendres de sa soeur.

Et moi je suis triste. Moyennement triste. Je ne comprends pas vraiment. Ça me semble lointain, improbable. Irréaliste. Je n'imagine pas Fred en pleure, incapable de supporter l'enterrement de sa jeune soeur. Pas le gros Fred tough qui me soulève d'une seule main. Pas Valérie, éternellement souriante, qui s'amuse avec nous à la récréation. Je ne réalise pas. Je ne vois pas l'injustice, je ne vois pas le monde imparfait, je ne vois pas la perte.

Le petit garçon que j'étais ne comprends pas. Alors le temps passe et il oublie.

Et aujourd'hui je pense à Valérie.


jeudi 11 mars 2010

Expiration...

J'ai l'air de me démener et de courir après ma queue. On dirait que je me débats de toutes mes forces. J'ai l'air de dire que c'est tout ou rien. Que c'est maintenant ou jamais.

Mais c'est que je voulais rentrer à la «maison» avec une victoire.

C'est de l'impatience, pas de l'inconscience.

Je ne me suis jamais dit «Pfff... Ibm... si je réussis à faire publier mon livre, ils ne me reverront jamais la face là-bas.»

J'ai beaucoup d'amis là-bas. Des gens qui me supportent, qui tentent de m'ouvrir des portes.

Et j'y retourne avec une grande joie.

Mais il y a quelque chose dans l'écriture qui me prend par les tripes. C'est un plaisir en soi, mais à certain moment, merde, j'ai l'impression que je fais exactement ce que je dois faire. Que j'ai trouvé ce qu'il fallait que je fasse pour finalement me sentir à la bonne place. Y a un petit quelque chose qui bouille quelque part en moi.

Il n'a jamais été question de tout sacrer là et de me lancer dans le vide. Chaque chose en son temps.

Mais j'aurais aimé rentrer au bercail avec quelque chose de sensationnel à montrer à mes vieux amis. Offrir une copie dédicacée à celui que j'appelle «mon maître» qui m'avait avoué que je l'avais bien déçu en abandonnant l'université il y a maintenant trois ans. Les gars qui me disaient quand j'avais 18 ans «si tu vas pas à l'école, tu vas travailler toute ta vie avec des vieux cons comme nous autres», j'aurais aimé pouvoir leur dire «Vous aviez raison! Vous allez être fier de moi, regardez ce que j'ai accompli!»

C'est sans doute pour ça que je me suis démené comme un beau diable pendant ces six derniers mois. Six mois à m'user les yeux et les doigts devant l'ordinateur. Je savais que le retour chez Ibm était inévitable. Je ne souhaitais pas l'éviter non plus. Mais je voulais revenir avec une belle surprise.

Mais ça va devoir attendre un peu.

Et puis, comme le dit Azdy, mettre tout ça de côté un moment me permettra seulement de revenir avec un regard neuf.

Bon... il est temps de voir à quoi ressemble cette fameuse nouvelle étape...

lundi 8 mars 2010

Et de deux

«Monsieur,

Nous avons examiné attentivement votre manuscrit intitulé Averia.

Malgré les qualités qu'il recèle et l'intérêt que nous avons pris à en faire une lecture attentive, nous n'avons pas jugé bon de le retenir. Je suis peinée de devoir vous transmettre cette décision négative, mais le comité de lecture a jugé que les Éditions Alire, compte tenu des attentes de leur lectorat et du nombre restreint de titres qu'elles publient annuellement, ne pourront inclure votre ouvrage dans leur catalogue.

Veuillez agréer, cher Monsieur Cazeault, l'expression de nos sentiments les meilleurs.»

dimanche 7 mars 2010

Une odeur familière

Cet après-midi, je suis sorti sur le balcon, les Chroniques de l'Oiseau à ressort à la main et j'ai lu près d'une heure.

Mais, malgré le soleil, il faisait tout de même un peu froid. Alors je suis rentré pour poursuivre ma lecture au chaud, sur le divan du salon.

Posant momentanément mon livre de côté, j'appuyai les mains sur ma tête et je laissai vagabonder mes pensées. Distraitement, ma main droite glissa sur mon visage et un effluve capta mon attention.

J'inspirai profondément. Du plat de ma main se dégageait une odeur qui m'était étrangement familière. Une odeur qui me renvoie à de vagues souvenirs de longues journées d'été au soleil, à se baigner dans la piscine à la maison de mon enfance.

Seule ma main droite exhale cette odeur. Et elle est éphémère. Dès que je l'inhale à un endroit, elle disparaît. Mon nez s'abreuve de cette odeur jusqu'à ce que celle-ci soit complètement dissoute. Bientôt il n'en reste rien.

Rien d'autre qu'un pâle sourire accroché à mes lèvres.

samedi 6 mars 2010

Plogue potentielle et dilemme

Un chummy que j'ai pas revu depuis le secondaire a eu vent de mes manuscrits.
Il prétend pouvoir m'aider du haut de sa maîtrise en marketing et grâce à ses contacts chez Archambault. Son ancienne boss est chef du club de lecture et est en contact avec plusieurs maisons d'éditions.

Il me propose de lui faire parvenir les 50 premières pages d'Averia pour qu'il puisse les laisser à son ancien patron.

Maintenant, grosse question: achèteriez-vous Averia, premier du nom, après avoir lu seulement les 50 premières pages???

Mon guess: non.

Ça coupe au moment au Seki se dispute avec Myr. Juste après que Seki aie confronté Kodos et les membres du Front de Libération d'Averia.

J'ai conscience de ne pas avoir une écriture extraordinaire. En somme, je trouve que ces 50 premières pages sonnent un peu vides.

Que puis-je faire? Tricher et négocier 14 petites pages supplémentaires? Comme ça on a l'élément déclencheur avec la bombe qui explose.

Trafiquer le début du roman et faire de grandes coupures? J'ai peur que ça déforme le récit, que ça ait l'air garoché. Je trouvais pas que mon «build-up» était si long que ça, mais si je n'ai que 50 pages pour être jugé....

Bref... argh!

Question à tout hasard: Si y a des trucs à améliorer sur Averia 1 (surtout les premières pages), ce serait le temps de me le faire savoir.

Feedback

Mon frère veut voir les dessins que j'ai fait de mes personnages.

J'lui montre mon dernier de Myr.
«Tu arrives à deviner qui c'est?» lui dis-je.
«C'est Laïka?»
«Non. Laïka a les cheveux blonds.»

Mais bon, c'est pas dit souvent dans le texte, alors ça passe... Mon frère s'essaie encore à deviner de qui il s'agit.
«Ah. Dans ce cas c'est la soeur du salopard.»
«Le salopard?»

Je sais qu'il parle de Kodos. Mais je me sens devenir de plus en plus acide.
«Ouais. Orbo...? Or.... Tu sais, le gars qui a fait sauté une bombe dans le premier.»
«Kodos?»
«Ouais! C'est ça. T'as dessiné la soeur de Kodos.»
«Non... la soeur de Kodos c'est Laïka.»
«Alors je sais vraiment pas, Pat.»

Je lui dis que c'est Myr.
«Tu sais Martin, j'suis plus sûr que t'aies vraiment lu les textes que je t'ai envoyé...»*

Et pourtant, il a tout lu dimanche dernier et m'a assuré que «c'était très bon.»


*Je ne me fais pas d'illusion sur mes talents de dessinateurs. J'imagine que c'est normal de ne pas reconnaître un personnage en dessin du premier coup d'oeil. Surtout que la description physique est sans doute une de mes failles. Mais messemble que... misère...

jeudi 4 mars 2010

Manger une pomme

Je m'assois par terre avec une pomme.
J'ouvre grand la fenêtre.
Je laisse l'air froid entrer dans la maison.
Et je savoure.
Je savoure la pomme.
Je savoure ma solitude.
Je savoure le ciel bleu et les rayons de soleil qui traversent mon balcon.

***

Belle journée

Afghanistan

Mon chum m'a envoyé d'autres photos de son désert.








mercredi 3 mars 2010

Sous-titre?

On m'a dit «comment s'appelle la suite?»
J'ai répondu «Averia 2»
On m'a dit «c'est ben plate. Tu devrais mettre des sous-titres, comme Harry Potter et le Prisonnier d'Azkhaban»
J'ai dit «J'avoue que ça sonne mieux qu'Harry Potter 2, 3, 4 ...»

Mais j'avoue que j'ai pas beaucoup d'idée pour des sous-titres...

Averia 1: l'insurrection
Averia 2: la trahison

Ça me paraît faible un peu... et pas très original.

Averia 1: Seki
Averia 2: Myr
Averia 3: Jorulia Vassal (!?!!)

Dommage qu'Averia ne soit pas une «fantasy». Je pourrais ploguer plein de noms «étranges» dans les titres...

Averia 1: Seki et la promesse d'Haraldion le sage
Averia 2: Myr et le mystère de Kavel Assalia

(Bon sang que ce serait nul...)

Non... depuis une heure que je zyeute les titres de romans populaires, et y a rien qui m'inspire. Mention spéciale pour les sous-titres des Chevaliers d'Émeraude: beurk et re-beurk, non? À commencer par «Le feu dans le ciel» ou «La princesse rebelle». Qui a envie de lire ça?

Je suis peut-être de mauvaise foi mais... purée...

Peut-être que j'ai de la difficulté à trouver des titres pompeux parce que je ne suis pas très ambitieux dans mon écriture. Seki n'est pas proclamée reine d'Averia à la fin du premier. Myr ne se joint pas à une «armée de l'ombre» suite à sa trahison (pire encore, elle commence à avoir de la difficulté à détester les Tharisiens...). Les Tharisiens ne construisent pas de «machine de la mort ultime» pour détruire l'humanité.

Bref... est-ce que c'est parce que je suis plate?

J'ose espérer que non.

J'écris pas ce genre d'histoires parce que 1-ça me semble un peu ridicule et 2-ça ne m'intéresse pas.

Comme je disais à mon frère y a pas longtemps, oui, je m'investis beaucoup dans la «toile de fond», mais je tente surtout de cadrer l'image sur les personnages. Sur ce qu'ils vivent, ce qu'ils ressentent, sur leur cheminement. Le conflit entre les humains et les Tharisiens, c'est pas l'intérêt principal de mes romans. Je fais tout mon possible pour que ce soit intéressant, mais je m'efforce surtout de rendre tout ça plausible.

Je sais bien qu'il faut que, d'une façon ou d'une autre, mes personnages soient au coeur de l'action, mais je tente aussi de suggérer que le monde qui les entoure est complexe. C'est un dosage plutôt ardu. Les personnages déclenchent des actions qui les dépassent. Ils vivent d'abord des émotions d'humains ordinaires avant de se lancer dans des aventures abracadabrantes.

Ce que j'essais surtout d'éviter, c'est ce que j'appelle le syndrome «Jurassic Parc 2». Je suis fatiguant avec ça et je n'arrête pas de casser les oreilles à quiconque veut bien m'écouter, mais je vais l'expliquer ici une bonne fois pour toute.

Dans Jurassic Parc 1, on retrouve une bande de scientifiques d'origines diverses qui visitent un parc rempli de dinosaures. Les choses tournent mal et les personnages doivent lutter pour survivre. C'était prenant parce que ça mettait en scène des gens «ordinaires» dans une situation extraordinaire. On pouvait plus ou moins s'identifier aux personnages (c'est sans doute pour ça qu'ils ont foutu deux enfants dans le groupe) et s'inquiéter de leur sort.

Dans Jurassic Parc 2... oh non, il y a des dinosaures sur une île. C'est à NOUS d'y retourner et de sauver tout le monde. Oh non, on a ramené un T-Rex à New York et il s'est enfui. C'est à NOUS de le poursuivre et d'accomplir des actes héroïques.

Vous me suivez? C'est que du courage par dessus du courage. Pour moi, c'est inintéressant. Les personnages perdent de leur valeur.

C'est ce que je souhaite éviter avec Averia. Ne pas gonfler inutilement l'importance des personnages dans le conflit qui sévit entre les humains et les Tharisiens. Il faut que ça reste personnel. Sinon il n'y a plus d'émotions impliquées.

Bon, j'm'en allais où avec tout ça? C'était pour expliquer que j'avais de la difficulté à trouver des sous-titres accrocheurs? Un autre bel exemple de concision...

lundi 1 mars 2010

Photoshop

J'suis pas ben bon pour dessiner avec ça, mais je me suis amusé un peu avec les filtres...