jeudi 28 octobre 2010

Annika Aralia (un autre croquis)

Que fait Pat lorsqu'il en a marre de corriger?

Il dessine (et ne voit pas l'heure passer et va se coucher drôlement tard pour un jeune homme qui travaille demain matin...)!

Revoici Annika Aralia, héroïne de l'autre moitié du point de départ de ma série Averia/Tharisia.

Qu'en dites-vous?



Tenez, et voici ce à quoi ça ressemblait avant que je ne gâche tout avec les couleurs.


Allez, bonne nuit!

lundi 25 octobre 2010

2 ans et 300 messages plus tard...

C'était la fête de l'Avis d'expulsion le 11 octobre.


Et aujourd'hui c'est mon 300 message (publié! y a quelques brouillons dont je vous ai soigneusement épargné la lecture.).


Mais je ne sais pas trop comment le souligner. Quoi vous offrir.


***


Et si je me faisais plaisir...?


J'ai envie de retranscrire un petit extrait d'Averia 2. Un tout petit quelque chose qui m'avait beaucoup plu lorsque je l'ai rédigé. Un tout petit quelque chose qui ne vous évoquera sans doute pas grand chose. Mais j'ai envie de vous laisser jeter un oeil...


Un petit bout de Myr dans Averia 2...


***



         «Je fouillais frénétiquement dans les affaires de Parasite. Ses vêtements étaient éparpillés pêle-mêle sur le plancher. Il y avait bien une penderie chez lui, mais elle était remplie de détritus divers. Après en avoir fait sommairement l'inventaire, je me résignai à choisir parmi la garde-robe qui traînait par terre.


         Kodos m'avait fait retirer le manteau de cuir et le foulard qu'il m'avait offerts pour que je puisse échapper au gang d'Assimal. C'était malheureux. Je me sentais forte dans ces vêtements.


         Mais ça importait peu. J'allais me façonner une nouvelle armure. Je soulevai une autre pile de vêtements et je mis de côté deux t-shirts qui n'étaient pas trop mal. Je pris une paire de pantalons et je la dépliai de tout son long. Parasite était très grand et bien trop gros. C'était impossible que nos tours de taille soient compatibles. J'allais devoir me contenter des vieux cargos usés que je portais depuis ma fuite de la maison. Le reste des vêtements que j'avais amenés avec moi traînaient chez Kodos. Je pourrais peut-être retourner les chercher...


         En retournant un autre amoncellement, je découvris un chandail beaucoup trop petit pour appartenir à Parasite. Je le soulevai et j'en observai les détails. C'était un t-shirt moulant noir aux manches très courtes avec un unique motif de fleur grise dans le bas.


         Je me retournai vers Parasite. Il dormait toujours, la bouche grande ouverte, émettant un vacarme caricatural. À qui appartenait le chandail? J'imaginais mal Parasite partager sa vie avec une fille. Surtout dans cet appartement. Sourire en coin, je visualisai la pauvre se précipiter hors de la chambre après avoir été réveillée en sursaut par le tonnerre des ronflements du dormeur, en oubliant même ses vêtements ici.


         Puis cette pensée me pinça l'estomac. Parasite me sembla soudainement si seul.


         J'enlevai mon chandail. Il sentait la peur. J'enfilai le t-shirt noir. Celui-ci sentait Parasite. Ce n'était pas mieux, mais c'était différent.


         J'allai jusqu'à la salle de bain et je m'essuyai un coin de miroir. Le chandail m'allait bien. Il épousait bien mes formes. Je me surpris à observer longtemps la petite fleur grise sur ma hanche.


         Je pris une veste plus épaisse et mon manteau avant de retourner devant le miroir. Voilà, pensai-je. C'est ma nouvelle armure: des vêtements sales, usés, durs. Et en dessous, une petite fleur grise.


         Je passai une main dans ma chevelure noire, me dégageant temporairement le front. Que faire avec ça? J'avais l'envie subite de me raser le crâne. Je ressemblerais à Kodos. J'aurais l'air dure, aguerrie. Je serais Myr faite en pierre. Je serais la lance d'airain qui transperce et qui traverse la guerre sans une égratignure.


         Parasite me tira de mes réflexions, me ramenant sur terre, en tombant lourdement sur le sol. Je m'appuyai sur le cadrage de la porte en l'observant, amusée, se relever péniblement. La bouche pâteuse, il déglutit à quelques reprises puis entreprit de se gratter. Il hocha un peu de la tête pour me saluer.


         Je plaquai la main sur mon front, cachant ma chevelure.


— Hey, de quoi j'aurais l'air comme ça?


         Il me considéra longtemps, les yeux encore tout collés.
— Sans cheveux, l'aidai-je.


         Il haussa les épaules.
— Moi j'aime bien ta tignasse, répondit-il.
— T'as un rasoir ici? demandai-je.
— Pour les cheveux? Non...


         Il arpenta un peu la pièce sans but apparent.
— Bon... j'imagine que ça règle la question, soufflai-je.»


***


Qu'est-ce que je souhaite à l'Avis d'expulsion pour ses 2 ans? 


300 autres messages?


Honnêtement, je ne suis pas sûr que ça lui fasse plaisir.


Voyons voir...


Ce qu'il aime le plus, mon blog, ce sont ses lecteurs. Et pour ça, il est choyé. Il a de bons amis. Il a Karuna, Gen, Annie, Azdy, M. l'Ermite, Frédéric, François, Pierre, ... Et tous les autres visiteurs silencieux qui jettent un oeil de temps en temps.


Alors c'est ce que je lui souhaite. De pouvoir continuer d'échanger sur des sujets qui le passionnent avec des gens passionnants.


Voilà!


Joyeux anniversaire, blog!

vendredi 22 octobre 2010

Tiffany Aching

Je viens de terminer I shall wear Midnight, quatrième et dernier tome de la série jeunesse écrite par Terry Pratchett.

Wow...

Je continue à dire que, malgré ses millions de livres vendus, Sir Pratchett ne reçoit pas toute l'attention qu'il mérite.

Pas assez accessible, prétend ma copine.

Voyons voir...

Sa série jeunesse suit le parcours de Tiffany Aching, une jeune fille ( 10 ans, dans le premier tome? Je ne suis plus sûr ) qui se découvre un talent pour la sorcellerie.

Mais elle découvre surtout que la magie, ce n'est pas les feux d'artifices et le lançage de sortilèges. C'est se servir de sa tête. C'est ouvrir les yeux et voir le monde tel qu'il est.

Être une sorcière, c'est faire le boulot que les autres villageois ne veulent pas faire. C'est couper les ongles de pieds des vieilles dames, soigner les vieillards, superviser les accouchements difficiles.

C'est endurer les préjugés, accepter d'être différente. C'est la solitude. C'est veiller à ne pas regarder les gens de haut même si on se balade sur un balai magique.

Tiffany, dans le premier tome, découvre que sa grand-mère défunte, une vieille bergère qui connaissait tout des moutons, était aussi une sorcière. À sa manière. Les villageois la respectaient, la craignaient, lui étaient reconnaissants.

Et Tiffany en veut à sa grand-mère. Elles auraient pu partager ce don. Elles auraient pu être moins seules. Elles auraient pu se comprendre. La jeune sorcière, tout au long du premier tome, espère. Elle à l'espoir que sa grand-mère va lui faire signe. Qu'au-delà de la tombe, elle l'aidera à surmonter ses épreuves. Qu'elle brisera le silence qu'elle a entretenu autour d'elle.

Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans la vraie vie...

Tiffany comprend. Comme sa grand-mère, seule sur la colline fouettée par le vent, à endurer les intempéries, à souffrir et à veiller sur un troupeau de bêtes ingrates (parallèle avec Tiffany qui devra veiller sur les villageois qui n'ont pas confiance en elle?), Tiffany comprend qu'elle doit traverser les épreuves. Seule.

Elle comprend que sa grand-mère était une sorcière, mais aussi une bergère, et surtout une vieille dame usée qui aimait démesurément sa petite fille, sans trop savoir comment le lui dire.

Au lieu, elle le lui a montré. En lui inculquant, sans qu'elle ne le réalise à l'époque, les leçons les plus fondamentales.

***

Peu accessible?

Pourtant, je trouve que les thèmes qu'abordent Pratchett dans ses bouquins sont si passionnants...

***

Copine lisait plus ces derniers temps.

Elle a passé au travers la série True Blood en quelques semaines. Pas quelque chose que je lirais, mais, même si j'ai l'air de râler, je ne juge pas les bouquins qu'elle consomme.

Mais la semaine dernière, j'ai découvert sur son chevet Wee Free Men, le premier tome de Tiffany Aching. Surprise: ma blonde adore.

Les Nac Mac Feegles, le peuple de petites fées bleus qui passent leur temps à voler, piller, boire et à se bagarrer y sont sans doute pour quelque chose.

Copine rigole, et moi je souris.

mercredi 20 octobre 2010

Suivre le fil

La grippe se rapproche. Elle est là, tapie au fond de ma gorge.

Elle aura réussi à déjouer ma diète de pommes, d'amour et d'eau fraîche!

Résultat: je me tiens loin de l'ordinateur et des maux de tête qu'il ne manque pas de provoquer.

***

Week-end dernier.

Je termine ma boisson énergisante et je regarde, un peu jaloux, ma blonde et son grand verre de soda au raisin.
-Je n'ai plus rien de cool à boire, que je lui dis.
-Bois de l'eau.

Je fais une moue déçue. Souhaitais secrètement qu'elle accepte de partager son breuvage.
-De l'eau? Bof... c'est pas très cool...

Julie s'approche de moi, une énergie contagieuse dans le visage. Elle brandit le poing, fronce les sourcils et affirme haut et fort:
-Pat... les tigres boivent de l'eau!


Vous comprenez pourquoi je l'adore ma copine?

***

Suis allé faire un tour au Salon du Livre de l'Estrie samedi dernier.

Y ai croisé Mathieu Fortin et en ai profité pour lui dire ma façon de pensée au sujet du défi 30-30.

Au passage, il m'a également généreusement abreuvé de sa grande sagesse et de son expérience en tant qu'écrivain publié.

Première fois que je discute avec un auteur de vive voix!

***

Quant à moi, j'en suis encore à la correction d'Averia 1. Quoique... honnêtement, ça fait trois jours que je n'ai pas touché au manuscrit. Par prévention de la grippe que je sens envahir mon corps. Et non pour cause de découragement.

Au contraire, la motivation est là.

Je sens que ça avance...

Merci à NPdY et à Collaboratrice anonyme!

***

Sinon, j'ai bien envie de me laisser prendre au jeu de M.l'Ermite et de son concours de nouvelles.

Ai lancé quelques lignes sur une idée.

Idée qui m'a lancé dans une autre direction.

Pour l'instant je suis le fil. Je verrai bien où il me mène!

***

Allez! Je vous laisse. Je retourne échafauder ma contre-attaque contre cette grippe qui m'assaille!

vendredi 15 octobre 2010

Seki

J'ai dessiné Seki cette fois-ci.


***

Viens de recevoir un e-mail.

NPdY m'envoie tout un paquet de corrections. Je survole. M'arrête. Reviens en arrière.

«Ce genre de questionnements intimes est-il nécessaire? Est-il utile au personnage, à l'intrigue?»

Argh...

Moi qui ai échangé des tas de courriels avec Collaboratrice anonyme (lui ai pas demandé la permission d'en parler ici, alors anonyme jusqu'à nouvel ordre) sur comment construire une bonne narration à la première personne.

En prendre et en laisser, qu'ils disent, hein?

jeudi 14 octobre 2010

Trop en dévoiler...

Il rentre chez lui.

Il croyait que du Mcdo, du bon confort food, lui ferait du bien. Il se trompait. Il a mal au coeur. Quelque chose le dégoûte.

Il rentre chez lui, donc.

Et il est si fatigué.

Il nourrit le chien, remplit le bol des chats, donne de l'eau à l'oiseau.

Puis il s'allonge sur le sol. La joue écrasée sur le plancher.

Ses orbites sont douloureuses. La peau lui tire sur l'os des joues. Ses yeux sont irrités. Tant d'heures à fixer l'écran. Au bureau, à la maison, dans ses rêves.

Il soupire. Puis s'attarde un moment sur sa respiration. Sa carcasse qui se soulève et s’affaisse lentement.

Puis il ne pense à rien. C'est à dire qu'il pense un peu à tout, tout en même temps.

Le chien essaie de lui lécher le nez. Mais il finit par abandonner.

Enfin.

Le temps passe. Il relit des phrases dans sa tête.

Quand il se lève, il fait noir dehors. Mais lui y voit un peu plus clair.

Il a trouvé un peu d'énergie. Il n'a pas l'intention de baisser les bras.

Alors il s'installe devant son manuscrit...

jeudi 7 octobre 2010

Trop en dévoiler?

Ma blonde et moi ne vivons plus sur le même fuseau horaire. Alors on se laisse des petits plats dans le frigidaire (comprendre: je sais pas si elle ose manger ce que je lui laisse, mais je suis sûr que ça lui fait plaisir).

Ce soir, j'ouvre le frigo.
«Wouah! Julie a préparé le poulet pour les fajitas» que je m'exclame, tout content.

Me prépare ça. Me déroule un grand tortillas que je saupoudre de fromage et de salsa. Fais réchauffer le stuff. Prends une bouchée.

Hum... peu épicé.

Regarde plus attentivement dans le chaudron.

Oh... ce que je croyais être de très fines lanières d'oignons se révèle plutôt être des fèves germées. Et le poulet s'avère du porc.

C'est un chop-suey au porc.
...
Très bon dans un tortillas!

***

C'est la folie furieuses au boulot. Je lis toujours vos blogs (quoique vous êtes tranquilles ces temps-ci), mais je n'ai plus le temps de commenter. J'implore votre pardon.

***

Un échange d'e-mail (une collaboration passionnante. je vous en reparlerai) a déclenché une réflexion chez moi.

Est-ce que j'en dévoile trop?


Vous avez accès aux résumés des trois manuscrits que j'ai écrit jusqu'à maintenant. Trois bouquins de la série sur laquelle je travaille sans m'arrêter depuis avril 2009. Trois trucs toujours non-publiés.

Je me compare.

Le mot d'ordre ailleurs sur la toile semble être «C'est pas publié, tais-toi». Je préfère ne pas trop en dire pour l'instant. Je n'ai pas encore reçu les commentaires de la dirr. litt. J'attends l'argumentaire de vente.

Je ne comprends pas.

Si je me rive les yeux sur l'écran jour après jour, c'est parce que ça me passionne. Parce que ça remue des trucs à l'intérieur. Et si je tiens ce blog, c'est parce que j'ai envie de vous en parler. Je ne comprends pas ce besoin de garder le secret. De vouloir se protéger ainsi.

Mais là je me demande. Est-ce que j'ai tort?

Je prends un peu de recul. Je m'observe.

Je suis là et je lance des noms qui ne vous disent rien. Annika ceci, Seki par là, Myr ci. Tel personnage me fait vivre telle émotion. J'avais envie d'explorer tel truc. J'ai découvert ceci en réfléchissant à cela.

Blablabla je suis bloqué. Blablabla j'ai trouvé la lumière.

Écoutez-moi, voici ce qui est important pour moi dans mes textes, voici comment je construis un personnage, voici ce qui m'intéresse...

Bref... je m'interroge.

Si j'étais un visiteur. Quelqu'un qui passe par hasard sur ce blog. Qu'est-ce que j'y verrais?

Quelqu'un de passionné?

Ou un excité qui n'a encore rien prouvé à qui que ce soit et qui se prend trop au sérieux?

***

Corrigez-moi si je me trompe, mais c'est l'impression que j'ai en lisant ici et là. L'impression qu'on garde le voile sur ce qu'on écrit. Qu'on garde jalousement le secret sur le fruit de notre travail. Qu'on en laisse le moins possible transparaître.

Et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi.

dimanche 3 octobre 2010

Ah oui...? Regarde-moi bien...

Longue conversation avec Copine.

Elle sait que je suis bloqué pour Tharisia 2. Elle me voit tourner en rond, ne pas savoir quoi faire de ma peau.

Elle me demande de lui raconter. De lui expliquer où j'en suis.

Ma blonde m'écoute. Réfléchit. Trouve le problème.

L'émotion de départ, m'informe-t-elle. C'est ce qui cloche. Tu ne trouves Annika nulle part dans les quelques pages que tu as écrites parce que tu ne l'as pas suffisamment écoutée.

Ce n'est pas comme ça qu'Annika réagit, m'éclaire Julie. Oui, elle se sent perdue. D'accord elle a l'impression d'être seule au monde. Mais elle s'est toujours sentie comme ça. Elle n'en a rien à foutre. Annika se dit plutôt «oh yeah? Well, watch me...»

Elle est prise dans cette situation? Eh bien elle décide qu'elle va en faire payer le prix aux autres.

***

C'est signe que le personnage existe en dehors des pages lorsque c'est le lecteur qui dit à l'auteur «Hey, ho! Tu n'écoutes pas ce qu'Annika te dit!» ?

***

Résultat ce matin: 6 pages de plus!

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Julie gratte encore un peu sous la surface.

«Tu t'ennuis de Myr.»

«Tu as hâte de la retrouver. D'écrire Averia 3. L'émotion que tu as plaquée sur Annika, c'est elle.»

Elle a raison.

Je visualise déjà malgré moi certaines scènes. Mais ne vous en faites pas. Je mets le bouchon dessus. Je laisse monter la pression.

En attendant, il faut que j'écrive l'histoire qu'Annika désire que je raconte.

«Tu y arriveras, Pat?»

Well, watch me...