mardi 30 novembre 2010

Ellipse

C'est reparti.

Ai gardé le tout début de l'introduction, mais sinon, c'est un départ à neuf.

Et, quelque dix pages plus tard, je suis très emballé.

***

J'aime les ellipses.

J'aime ce qui est suggéré. Ce qui est amené subtilement. Ce qu'on glisse à l'attention du lecteur sans que celui-ci s'en rende compte.

Je n'aime pas me faire tenir par la main. Me faire tout expliquer.

Je préfère ce qu'il y a entre les lignes que ce qui est écrit noir sur blanc. Je préfère deviner. Je préfère qu'on me fasse confiance en temps que lecteur.

Naturellement, je m'efforce de suivre ces mêmes règles quand j'écris.

Il y a des ellipses dans mes trucs. Surtout entre les bouquins. Et le danger consiste à «expliquer» ce qui se passe entre le dernier tome et lui suivant.

C'est la scène que je viens d'écrire.

Un quelque chose qui débute la trame de Tharisia 2. Qui laisse entrevoir. Qu'est-il arrivé au personnage depuis? Annika n'en glisse pas un traître mot. Mais on comprend. Par ce qu'elle fait, par ce qu'elle dit, par ce qu'elle est au moment où le lecteur la retrouve.

Le lecteur rattrape son «retard» en découvrant un élément par-ci, un autre par-là... Ce qui n'est pas expliqué noir sur blanc est construit au fur et à mesure de la lecture. Au bout de quelques chapitres, le lecteur ne se pose même plus de questions sur ce qu'il y a entre les romans car, sans s'en rendre compte, les liens se sont faits. Tout en douceur. En s'intégrant dans l'action, dans la narration, dans les détails, dans les personnages, ...

C'est-y pas magique?

***

M'enfin, tout ça, c'est de la théorie!

Moi, le nez collé sur l'écran, j'ai l'impression que ça fonctionne. Faudra voir ce que vous en penserez lorsque vous tiendrez le bouquin entre vos mains.

Dur d'avoir du recul en ayant les deux mains sur le clavier. Mes bras sont pas si longs que ça...

***

Bref... je voulais vous dire que je suis relancé dans l'écriture.

Et que je m'amuse.

Mais ça, vous vous en doutez.

dimanche 28 novembre 2010

Artificiel (MAJ)

Je bouffe un morceau de gâteau (sinon il va se gaspiller) et je relis les quelques 30 pages rédigées pour Tharisia 2.

Je jette un oeil à mon plan.

Aille...

***

J'ai de bonnes idées. De très bonnes idées.

Mais ça a un quelque chose d'artificiel...

C'est ma faute. En terminant Tharisia cet été, je me suis mis à visualiser un nouveau personnage. Quelqu'un pour confronter Annika. Quelqu'un pour la faire enrager.

Et là, en révisant mon plan, ce n'est pas Annika que je vois. Je me vois moi en train de tirer des ficelles pour recoller les morceaux. Pour préparer la suite des choses.

***

Doutes ce matin.

Je ne me suis vraiment pas facilité les choses en décidant découvrant qu'Averia et Tharisia seraient deux séries parallèles qui s'entrecroisent...

Ajout:
Je devrais réellement afficher une mise en garde en ouverture de ce blog.


Un panneau sur lequel on pourrait lire: «Prière de ne pas tenir compte de Pat quand il geint. Il trouve généralement solutions à ses problèmes dans les heures qui suivent».


***


Balade avec Copine sur la 10, destination Longueuil.


Je regarde distraitement le paysage, le menton dans la main, la tête appuyée.


«Et si...»


Je remue un peu sur mon siège. Un quelque chose s'agite dans ma tête, prend forme.


J'ai une meilleure idée de l'ambiance. Je comprends mieux ce que j'ai envie de raconter. 


Je corrige le plan dans ce qui me sert de cerveau et ça fonctionne!


Me reste plus qu'à balancer mes 30 pages dans la corbeille et à recommencer.


Suis chanceux, c'est la première fois que ça m'arrive depuis le début de la série.

vendredi 26 novembre 2010

C'est moi qui suis de nature trop conciliante ou...?

Bon sang, laissez-les vivre les Nanowriters!

Je ne comprends pas vraiment le soudain débordement de haine sur la blogosphère.

Je serais très surpris d'apprendre que les participants du Nano aient déjà leurs timbres et leurs enveloppes toutes prêtes pour le 1er décembre au matin...

Nécessairement, le Nano sert de canevas. Go, on shoot l'histoire et on la retravaille morceau par morceau par la suite... Je crois qu'ils en sont conscients.

Moi je dis, bravo! Ça prend du courage pour s'engager dans un tel projet. Ça prend de la discipline. Beaucoup d'efforts et une sacré dose d'inspiration.

Vraiment? Ce n'est pas une bonne école pour apprendre le métier, ça?

Au lieu de renifler du «pfff... ils ne savent pas ce qu'est écrire pour vrai, et ce qu'ils pondent sera nécessairement nul», moi je vous encourage. Allez, Nanoécrivains de ce monde, vous m'inspirez!

mardi 23 novembre 2010

Sobre danse de la joie

Vous permettez?

C'est que je viens de terminer le cinquième jet d'Averia.

Qu'y a-t-il au menu de cette énième version?

  • Une solidification de ma narration à la première personne (conseils d'Annie Perreault)
  • Une purge intraitable de mon horrible syntaxe et de mes formules trop passives (NPdY et Annie encore)
  • La réécriture de plusieurs scènes défaillantes
  • Quelques éclairs de génie ici et là
  • Un ajout important à la conclusion
J'ai une ou deux notes que j'ai laissées derrière à réviser, et je vais faire lire ma nouvelle conclusion à Copine (elle le fera sans doute ce soir en arrivant du travail. elle aura pas le choix puisque j'ai planqué sa manette de xbox ;)).

***

Je crois que j'ai réussi à réécrire l'histoire dont je me souvenais avoir écrit...

***

Demain, correction, mise en page, fignolage et coordonnée.

Et j'envois tout ça le 25? Ça ferait un joyeux cadeau d'anniversaire. Quelque chose à célébrer!

***

Quelques pas de danse avec chienchien et hop, au dodo!

***

Oh, et merci à tous de votre soutien. 

C'est apprécié.

lundi 22 novembre 2010

Annika dont la laideur m'hypnotise

Annika Aralia dont la laideur m'hypnotise.

Phrase tirée du manuscrit Tharisia. Pensée qu'Annika a pour elle-même vers la fin du récit.

J'ai seulement eu envie de le retranscrire ici. Sans contexte ni rien.

***

Suis silencieux ces temps-ci. Désolé.

Je lis encore attentivement vos blogues. Et je vais me remettre à commenter d'ici peu, c'est promis.

***

Ai presque terminé la révision.

Doit réécrire une scène vers la fin (une scène que j'avais laissée dans un état pitoyable sans m'en rendre compte. une scène désespérément vide. une grosse page et trois quart de transition sans saveur. une chance que je suis là pour corriger tout ça).

Après quoi, je vois mal ce qui m'empêcherait de tout boucler pour ma fête.

J'vais vous faire signe.

lundi 15 novembre 2010

Le temps file

Grace à ma grippe, à une infiltration d'eau et à un problème de plomberie (trois incidents non reliés), j'ai été sensiblement retardé dans ma correction d'Averia.

Sauf que, l'air de rien, j'ai presque fini.

J'en suis à la page 263 sur 332.

Un peu moins de soixante pages après quoi je fais une autre révision rapide en ayant en tête un ou deux éléments que j'ai négligés dans cette correction-ci.

Ouah... serait-ce finalement la fin de cette trépidante révision? Pour ceux qui suivent, ça fait depuis le mois de mai (pendant l'écriture du deuxième tome, Tharisia [qui est mon troisième manuscrit... vous suivez oui ou non!?!]) que je vous casse les oreilles avec mes Ah comme j'aimerais retravailler Averia et l'envoyer aux maisons d'éditions!

Et maintenant je suis tout près de la ligne d'arrivée...
J'ai recollé les petites ailes d'Averia, lisser ses plumes, l'ai gavé de bons vers juteux (d'accord, trop loin dans la métaphore) et je suis sur le point de le pousser hors du nid pour sa deuxième tentative d'envol.

Éternelle question.

Est-ce le bon moment?

***

L'an dernier, j'étais pas mal sûr de mon coup.

Et je me trompais pas à peu près!

Aujourd'hui, je suis pas mal sûr de mon coup.

Et... qui sait?

***

Je réfléchis à mes options.


  • NPdY affirme avoir hâte de lire la prochaine version, mais spécifie dans le même souffle qu'elle n'a pas une seconde à elle avec le train de vie qu'elle mène.
  • Collaboratrice anonyme m'a lancé sur un paquet de pistes intéressantes après avoir lu les 20 premières pages, mais elle est prise en ce moment dans le Nanowrimo (quel projet de fou!!)
  • Un autre collaborateur anonyme a en sa possession une copie d'Averia (quatrième version, celle qui contient tout un paquet de fautes débiles et une structure de phrase assommante), mais lui aussi est occupé par des projets d'écriture.
Par-dessus tout ça se superpose l'image de Mathieu Fortin qui me conseille de l'envoyer dès que je suis satisfait, d'attirer l'attention d'un éditeur et de me concentrer sur les modifications que lui désire voir...

***

Pat pendant l'été:
«Blablabla, je vais attendre attendre et attendre. La prochaine fois sera la bonne.»

Pat à la mi-novembre:
Sentiment d'impatience. D'occasions à ne pas manquer. De temps qui file...

jeudi 11 novembre 2010

8 novembre 2009

Tape tape tape, efface efface, réécris réécris.

Pat se penche sur son siège. Il se frotte les yeux, s'étire, un agréable picotement parcourant sa colonne vertébrale. Son troisième jet est terminé.
-Ouah! 8 mois de travail, mais ça y est. Je l'ai. Averia est terminé.

Sourire.
-Maintenant j'achète une tonne de papier et...

Quelqu'un lui tape sur l'épaule. Ça ne peut pas être Copine, elle roupille dans l'autre pièce.
-Ahem, j'ai pensé te rendre la pareille...
-Euh...

Pat regarde Pat, copie presque identique.
-C'est quoi cette chemise?

L'autre fourre ses mains dans les poches de son jean.
-Bah... j'suis pas sensé t'en parler, mais t'auras une promotion...
-Oh...

Il jette un oeil à son vieux t-shirt noir. Son préféré.
-Nah, t'oseras plus porter ça, mon vieux... jeune..?

Pat se détaille.
-Dis, t'es ben blême...
-J'suis enrhumé...
-Et ton tour de taille...?
-Dès que je cesse de cracher mes poumons, je vais bouger un peu plus, ok?... Maintenant...

Pat plisse les yeux.
-My god! Quelles cernes...
-Bon, t'as fini, oui? T'as les mêmes cernes que moi. C'est parce que t'es trop con pour décoller de l'écran et  dormir comme tout le monde...

Les deux se taisent un moment, grommelant chacun dans leur tête respective. Mais le Pat en t-shirt noir s'anime lentement, une lueur quelque part dans le visage.
-T'es venu me prodiguer des conseils? M'apporter des bonnes nouvelles du futur? Est-ce que...

Un sourire nerveux, plein d'espoir naît dans sa bouche.
-Est-ce qu'Averia...?

L'autre balbutie quelques mots avant d'entamer, l'air trop enthousiaste.
-Hey, tu viens de terminer ton truc? Tu me laisses lire?

Il repousse le jeune Pat et jette un oeil à l'écran, hochant la tête à moitié. Mouvement incomplet. Impossible de savoir s'il approuve ou non.
-Alors c'est ce que tu comptes envoyer aux maisons d'éditions?
-Azdy dit que ça torche.

Vieux Pat sourit.
-High de sucre... murmure-t-il.
-Mais...? Elle dit que...

Roulement de yeux.
-Azdy dit Azdy dit... Écoute Pat, Azdy t'a été d'une aide inimaginable, mais la vraie leçon s'en vient.
-Ah?
-Penser par toi-même, crétin.

Devant son air désemparé, il rajoute:
-T'inquiète, penser est moins douloureux que tu ne l'imagines. Faudra trouver l'occasion de la remercier pour ça aussi.

Le jeune Pat se retourne vers son manuscrit qui clignote sur le vieil écran.
-Alors... tu crois que je ne devrais pas l'envoyer maintenant...?

Pat hausse les épaules.
-Non, fais-le. Je crois que ça te rendra service. En ce moment, tu ne peux rien faire de mieux.
-Rien faire de mieux...? Ce n'est pas tellement encourageant.

Les épaules de l'autre Pat s'affaissent. Nouveau roulement de yeux.
-Rah... je suis tellement insupportable parfois... Hey, Ho, ressaisis-toi! Ton truc, j'y crois. Oui oui! Je regarde ton manuscrit tout croche et j'y crois encore. Tu te souviens de ce à quoi ressemblait Averia au premier jet? Et tu vois comment tu l'as amélioré depuis? Eh bien, crois-moi, ce n'est rien encore.
-Mais alors... le manuscrit que j'envoie, il lui arrive quoi?
-Bah... deux refus et tu attends encore une réponse qui ne viendra probablement jamais. Mais c'est pas l'important. L'important c'est que tu vas continuer à progresser. Tu vas rencontrer un tas de gens sympas et.. ah oui, tu ferais peut-être mieux de cesser de geindre sans cesse sur ton blog...

Une petite boule de poil pénètre dans la salle sombre et bondit sur le bureau dans une adorable onomatopée féline.
-Ninja! Chaton! Bon sang, c'est vrai que tu as engraissé!
-De quoi tu parles? Elle est toute svelte...
-Dans le futur, crétin...

Pat du futur flatte chaton, l'émotion un peu trop évidente dans le regard.
-Alors, demande l'autre. Si tu n'es pas venu pour me donner conseil...?
-Nah... c'est pour moi que je suis venu.

Jeune Pat fronce les sourcils.
-Bah ouais... C'est que... Tu viens de terminer ton truc... T'es tout fier. Tu te sens vivant. Tu crées. Y a ce quelque chose qui remue dans tes tripes. Et, dans quelques jours à peine... Ah... non, je devrais pas t'en parler....

Mais  l'autre Pat est suspendu à ses lèvres.
-Allez! T'en a trop dit déjà. Explique-moi. Tu sais que tu ne peux pas garder un secret!

Pat regarde ses pieds un moment. Il cherche ses mots.
-Tu vas découvrir que c'est possible à nouveau. Que tu peux aller plus loin. Que tu n'as pas atteint ta limite. Que tes personnages continuent de te faire vibrer. Tu vas réaliser que t'as d'autres bouquins dans le ventre. Et bon sang... t'auras le feu, mon vieux. Ça t'as pris 8 mois pour écrire trois jets d'Averia? En autant de temps, tu auras deux autres manuscrits de complétés...

Yeux ronds d'incrédulité.
-Ouah... génial...
-Tu dis...

Pat tapote la tête du chaton qui se love contre ses deux maîtres.
-Alors c'est ça... C'est pour ça que je suis venu. Je voulais voir. M'imprégner un peu. Tu as tout ça devant toi et, crois-moi, tu vas tripper dans la prochaine année. Je désirais sentir ça à nouveau.
-Et... on publiera, dis?

Pat garde le silence. Il inspire. Expire.
-Je sais pas plus que toi... Mais je promets de venir te le dire dès que je sais...

mercredi 10 novembre 2010

Toute ressemblance est fortuite

Oups!

Je révise Averia.

Je lis un passage. M'arrête. Relis.

Éclate de rire.

Ai ajouté un personnage pendant l'été, lors du quatrième jet. Un personnage secondaire, voire un figurant avec quelques lignes de textes.

Mais je réalise aujourd'hui qu'il porte le nom du bébé auquel une amie proche a donné naissance il y a deux mois.

Moi qui avait réussi jusqu'à maintenant à éviter d'affubler mes personnages de prénoms de gens que je connais (à une exception près, mais ça se prononce pas pareil, alors ça compte pas:P).

Bah, le kid sera fier lorsqu'il lira ça dans 14-15 ans... J'aurai qu'à prétendre que c'était intentionnel. Que c'était pour lui rendre hommage.

Ça comptera pour son cadeau d'anniversaire!

lundi 8 novembre 2010

happy end

J'écoute Pink Floyd et Saucisse roucoule (je donne toujours des noms stupides aux animaux que Copine adopte sans me prévenir).

Je lis. Je corrige.

207 pages de révisées sur 331.

Après? Attendre les commentaires? Ou foncer, tel que me le conseillait Mathieu Fortin au Salon du Livre? De l'envoyer dès que je suis satisfait?

Je sais pas. On verra.

***

Je vous ai parlé de Terry Pratchett. Je crois qu'il est temps de vous parler de la seconde idole de mon triumvirat d'écrivains.

Erich Maria Remarque.

Ai fait sa connaissance en secondaire 1, alors que je zigzaguais à travers les rayons de la bibliothèque scolaire. Un petit livre tout relié de bleu. Une attraction inexplicable. Pas grand chose pour attirer l'oeil. La reliure n'avait rien épargné, ni le titre ni le nom de l'auteur. Seul le code à barre de la bibliothèque avait survécu. Sur le billet d'emprunt, le dernier humain à en avoir tourné les pages l'avait fait en 87 (je suis né en 85...).

Et pourtant, le bouquin m'est tombé dans l'oeil et je l'ai dévoré en quelques heures.

C'était À l'Ouest rien de nouveau.

Son oeuvre la plus connue... (et la moins intéressante, à mon humble avis)

Puis j'ai continué de traquer ses romans. Ai lu Les Camarades, l'Obélisque noir, l'Arc de Triomphe...

Toujours la même histoire ou presque.

Un type dans une situation économique précaire, dans une époque mouvementée (souvent, l'entre-deux guerre en Europe) qui affronte les épreuves de la vie.

Et, morceau par morceau, sa vie s'effrite. Il perd, lentement. Les éléments qui lui sont arrachés mettent en relief ce qui semble réellement important pour lui, l'amitié, l'amour. Mais même ça finit par lui être arraché.

Morceau par morceau.

Jusqu'à ce qu'il ne subsiste que le vide. Le malaise de l'âme.

***

Je suis incapable de retrouver ces bouquins en français. Et les traductions anglaises sont d'une aridité...

J'ignore si les mêmes mots d'autrefois sauraient susciter les mêmes émotions chez moi aujourd'hui. Tout ce que je sais, c'est qu'ils ont laissé une très forte impression sur le jeune adolescent que j'étais à l'époque.

Ça et un goût fort prononcé pour les fins amères...

***

Saucisse roucoule toujours. D'un air curieusement déterminé.

Quand je l'observe, il cesse. Il pense peut-être me déranger.

Il encourage son équipe à la télé. Saucisse aime le hockey, alors je lui laisse sur son poste.

Le Canadien ne joue pas ce soir, mais lui ne fait pas la différence.

Il aime peut-être seulement le contraste des joueurs sur la glace blanche.

Qui sait ce que ça évoque dans son petit cerveau de volatile.

***

Bon... Je ferais un bien piètre ornithologue, toujours à me demander à quoi pensent les oiseaux...

Et vous, quel genre de fin écrivez-vous dans vos bouquins/nouvelles?

jeudi 4 novembre 2010

J'avais les cheveux noirs.

Mon vieux pote Ian déménage de poste de travail. Il s'en vient juste à côté de moi.
-Pis là, vous êtes en train de me préparer un party de bienvenue?

Je feins l'embarras.
-Ben... y reste sûrement quelques ballounes dans l'armoire...

Ian feint la joie.
-Mais va falloir que tu les souffles... complétai-je.

Je tiens à ce qu'il se sente bien accueilli! ;)

***

Je me balade dans un magasin de vêtements à grande surface. É au boulot me disputait car quand elle me demande si j'ai un manteau d'hiver, j'hausse les épaules et je lui dis «ça, plus un chandail en dessous» en pointant ma petite veste usée.

Coup de foudre pour un beau manteau bleu foncé. À peine plus épais que la veste qui m'attire les foudres de ma collègue.

Ai hâte de lui montrer. Je souris déjà.

Je passe à la caisse. Tiens? Visage familier. Le même qui me faisait tant penser à Myr il y a quelques mois.

Sauf qu'elle a fait teindre ses beaux cheveux. Teindue platine comme Marilyn comme dirait mon coloc.
-Tu travaillais pas au Thaï Express?
-Oui.

Elle sourit.
-Sauf que j'avais les cheveux noirs, se justifie-t-elle.
-C'est pour ça. J'étais pas sûr.

Menteur. Je l'ai reconnue tout de suite.
Scan scan, bip bip.
Une petite lueur. Un instinct. Un quelque chose que je capte inexplicablement.
-Aimes-tu plus ça ici?
-Ça a changé de propriétaire, m'explique-t-elle. Sinon je serais encore là-bas...

Je savais que quelque chose clochait.
-Ah? (je sais entretenir une conversation! prenez des notes!) Des conflits?
-Ceux qui ont acheté sont Chinois. Ils ne parlaient ni anglais ni français. Il fallait tout le temps que je leur montre quoi faire.

Je souris, compatissant. Et tu n'étais pas appréciée à ta juste valeur pour autant. Je comprends.
Mais la facture se déroule, mes achats sont payés et des gens attendent derrière moi. Petit instant de conversation volé.

Facture sac sourire.
-À la prochaine.
-Bonne chance, que je lui dis.

Ai failli ajouter «J'espère que tu aimes la musique de Noël», mais je voulais être sympa, pas tourner le couteau dans la plaie.

***

Je poursuis mes emplettes.
Je me fais couper les cheveux (tiens! Je suis plus léger!). Je magasine la musique (tiens! Je suis plus pauvre!).

Je me souviens qu'on a un ami commun, mademoiselle Thaï et moi. Il connait tout le monde. Un coureur de jupon. Avec un coeur en or. Mais que je ne laisserais pas approcher de ma soeur (si j'en avais une).

«Ouais, je la connais. Très introvertie. Trop timide.»

J'hausse les épaules.

C'est un don que j'ai. Les gens s'ouvrent naturellement à moi.

Tout le monde t'aime, me reproche presque ma Copine.

Ouais... et j'aime pas mal tout le monde.

Qualité et défaut.

mardi 2 novembre 2010

Dehors avec les feuilles, ma tête et le mois de novembre

Ramasser les feuilles.

De gros gants usés.

Un râteau aux branches toutes tordues.

Frissonner.

Rabattre son capuchon.

Racler les feuilles.

***

Prendre une décision.

Choisir.

Ses batailles. 

Ses erreurs.

Choisir de tout donner. On verra bien après. Tant pis si j'ai eu tort. Je continuerai de tout donner.

***

Le soleil qui se cache.

Le remarquer pour la première fois.

Novembre.

Quelques étoiles timides.

Rentrer. Manger. Corriger.