De gros gants usés.
Un râteau aux branches toutes tordues.
Frissonner.
Rabattre son capuchon.
Racler les feuilles.
***
Prendre une décision.
Choisir.
Ses batailles.
Ses erreurs.
Choisir de tout donner. On verra bien après. Tant pis si j'ai eu tort. Je continuerai de tout donner.
***
Le soleil qui se cache.
Le remarquer pour la première fois.
Novembre.
Quelques étoiles timides.
Rentrer. Manger. Corriger.
Celui qui dit que tu as tort dit n'importe quoi. Que connait-il de ton travail?
RépondreSupprimerContinue.
Si c'est la discussion d'aujourd'hui sur mon blogue qui te fais hésiter, fonce!
RépondreSupprimerMême si je l'avais su avant, j'aurais fini d'écrire mon roman avec mes JE. Parce que c'est comme ça qu'il voulait s'écrire.
Alors écrit. Le reste, on s'en fout!
(Tiens donc, on dirait que je reconnais ce genre de texte à l'infinitif... puissant hein?)
@Karuna
RépondreSupprimerRéaction de maman ours :)
«Grr! Touche pas à Pat!»
Merci beaucoup. Ça me met un grand sourire dans le visage.
C'est ma faute. Je me choque alors que les commentaires qui me font bondir ne m'étaient même pas adressés.
Mais comme tu me suggères, je prends la décision de continuer. D'aller au bout de mes «erreurs» ;)
Je sortirai les griffes en temps et lieu.
@Gen
Tu as vu juste!
Suis fâché.
Par les commentaires genre «Toute narration au Je est forcément nulle» (je paraphrase, mais ça défoule). Par ce que tu te fais répondre par la Grande Dame. Que les enfants sont trop cons pour lire (je déforme, mais ça défoule).
Fiouh... mais ça va...
Je te trouve très courageuse de tout réécrire à la troisième personne.
Pas nécessairement à cause de la charge de travail que ça représente.
(Mise en garde: je recommence à me fâcher) Mais quoi? Ils croient peut-être que tu n'y as pas réfléchi à ta narration? Que tu as écrit 50 000 mots un peu par hasard? Hohoho, pauvre Gen. Si maladroite. Elle a écrit tout ça au Je. Maintenant passe tout ça au broyeur et arrange-toi pour que ça fitte dans mon moule.
Comme si tu n'y avais pas vraiment pensé avant. Que tu n'y avais pas versé de ta sueur.
Bref...
Argh... quelle image je projette encore...
J'ignore quelle relation tu entretiens avec ta dir.litt. J'ai personnellement très hâte de vivre cette expérience. Car, contrairement à ce que je laisse voir, je suis le premier à applaudir quand quelqu'un me trouve une faille.
Mais faut avoir raison, par contre. Faut me convaincre. Et alors, crois-moi, y a pas de limite à l'effort que je peux déployer pour retravailler le manuscrit...
(Haha! Ouais, l'infinitif. Mais puisque je te dis que je l'ai adoré ton texte ;P
Me suis effectivement inspiré de ta technique pour rédiger ce billet.)
Je crois qu'on vit toujours une relation d'amour-haine avec une dir.lit.
RépondreSupprimerCela dit, le JE, c'est la bête noire d'Élisabeth. Je suis pas encore convaincue à 100% qu'elle a raison sur ce coup-là. Mon chum me dit d'essayer, mon éditeur me dit d'essayer, alors j'essaie.
On verra. Au pire, je retourne à la version au JE et tant pis.
Le problème de toute façon, ce n'est pas tant le JE lui-même que les deux JE, un chapitre sur l'autre.
... et je comprends tout à fait ta colère. Comme je dis, j'écris toujours des billets APRÈS avoir digéré. Vendredi passé, j'étais pas aussi zen.
(Pour l'infinitif, t'es le bienvenu ;) J'ai beaucoup aimé ce texte moi aussi. Le jour où je publierai un recueil, il y figurera, c'est sûr. J'ai aussi repris cette voix-là pour un autre projet, que je terminerai après le Nano :)
Ce n'est pas facile, corriger, je le sais... Mais dis-toi que tu vas y arriver. Le seul conseil que je peux te donner : PERSÉVÈRE !
RépondreSupprimerEt aussi... garde ton sourire !
Bonne correction, Pat ! :o)
@Gen
RépondreSupprimerMoi c'est le «assez mature pour apprécier une histoire de suicide, d'adultère et de meurtres, mais trop cons pour suivre deux JE distincts.»
Ça aussi, ça me dresse le poil :)
On m'a aussi suggéré d'essayer le «IL» au lieu de l'aternance entre deux Je (clin d'oeil clin d'oeil à une autre lectrice).
Mais je n'ai pas explosé. J'ai écouté les arguments, réfléchi et décidé que ça ne me convenait pas.
Par contre, lui ai demandé conseil. Comment je peux faire pour perfectionner ma narration au Je.
«Ça pose problème? Comment je peux faire pour l'améliorer? Pour parfaire la forme que j'ai choisie (plutôt que de tout jeter dans le broyeur pour me conformer à une forme qu'on veut m'imposer)».
M'enfin! Pour l'instant je continue et je défendrai mon point de vue en temps et lieu!
Mais tu fais bien de rester zen. Et d'en parler publiquement une fois le tout digéré.
C'est une distance que je n'ai pas toujours.
@Annie
La correction avance, merci!
Je découvre encore tout un tas de petites failles (ça n'a jamais de fin, si j'ai bien compris!).
Je continue de réviser. De persévérer.
Avec le sourire ;)
MDR. Comment t’as fait pour savoir que je vivais avec papa ours (c’est le nom que ma fille donne à son père)?!
RépondreSupprimerÀ propos de cette colère, t’as intérêt à te demander d’où elle vient parce que, d’ici, elle me paraît suspecte. Quel est son véritable objet ? La menace d’abus que détient l’acte de direction littéraire ? Ce n’est pourtant rien de plus qu’une mince possibilité.
Prends mon exemple. Dans la première version de mon roman, chaque mot que j’ai écrit a été réfléchi. Mais par un seul et unique cerveau, celui d’une fille qui, dans le domaine de l’écriture de fiction, n’avait même pas le statut de junior : j’étais en bas de ça! lol.
La première rencontre de direction fut une méga douche froide. Alors que je voulais émouvoir mon lecteur, la dir-litt m’annonce dès le début que l’écriture l’avait laissé de glace. Même si la dizaine de lecteurs-tests m’avait dit le contraire. Je n’aurais pas voulu être dans ses souliers. Elle ignorait tout de moi. Étais-je une auteure susceptible, impulsive, narcissique, colérique, fragile, incapable de prendre la critique? Je n’ai rien dit (sauf : ‘ça, c’est un problème grave!’) et je l’ai laissé prendre près de trois heures pour m’expliquer son point de vue. Et j’ai fini par comprendre. L’invisible m’a sauté aux yeux. Parce qu’elle avait raison. Alors, j’ai réécrit les deux-tiers (sans compter qu’avant cette version, j’avais déjà tout réécrit en changeant le JE pour le IL). Entre la première version et celle qui sera publiée au printemps, crois-moi, il y a un monde… d’amélioration. Et je sais (parce qu’elles l’ont dit elles-mêmes), que ce fut la même chose pour plusieurs auteurs, dont celle de Filles de Lune.
J’avais déjà deux expériences de direction universitaire (un mémoire et une thèse de doctorat). Peut-être que ça m’a aidée à de pas pogner les nerfs et à laisser la dir-litt me transmettre ce que j’avais besoin de comprendre pour amener mon manuscrit plus loin. Beaucoup plus loin.
J’viens-tu d’embourber ta boite de commentaires, moi là?!? lol
@Karuna
RépondreSupprimerMmm... tu me forces à jeter un oeil sur ce que j'aurais préféré garder opaque...
Cette colère est louche. Tu as raison.
Et merci de me remettre à ma place. De me ramener les deux pieds sur terre. J'en ai besoin parfois. Et j'te donne la permission de le faire.
Colère suspecte, donc...
Premier élément: le truc sur «c'est trop mélangeant pour le public». Ça, ça me fait bouillir. Une colère sourde. Et juste, à mon avis. Ça m'horripile qu'on prenne les enfants et le public en général pour des cons.
C'est, à mon avis, une bien mauvaise raison de faire réécrire tout le manuscrit pour ça.
Deuxième élément: le «pas de discussion, la narration au Je est nulle, point final».
Bon... et troisième élément...
J'ai la trouille. Net sec comme ça. Plus transparent et j'suis un fantôme.
Parce que comme chez Gen, Averia/Tharisa est écrite au Je. Une alternance entre différents protagonistes.
Trois romans rédigés de cette façon. Trois trucs dont je suis très fier. Trois histoires extirpées dans la douleur et la passion.
Bref, j'ai la trouille. La peur de perdre tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant. D'avoir passé presque deux ans à fignoler mon concept pour rien.
La crainte un peu débile d'être «soumis à une autorité littéraire». D'être acculé au pied du mur. De ne pas avoir l'occasion de défendre mon point de vu. De défendre mon projet. De me faire dire «fais ça comme j'ai envie que ce soit» plutôt que «j'vais t'aider à améliorer tes trucs».
Voilà pourquoi je réagis comme ça. Parce que, à travers l'expérience de Gen, je me sens menacé.
Et j'ai l'air de m'exclamer bruyamment: «Injustice! Vous ne toucherez pas à mon oeuvre!!»
Alors merci de me remettre à ma place, Karuna.
Il y a un monde de différences entre le premier jet d'Averia et sa version actuelle.
Et j'espère qu'il y aura un UNIVERS d'améliorations entre la version actuelle et celle que tu tiendras entre tes mains fébriles...
Merci de partager ton expérience avec moi. Ça m'ouvre les yeux.
Ta réponse transpire de générosité et de sincérité. C'est l'fun de discuter avec toi. Je me permets de pousser, avec un petit exercice.
RépondreSupprimerSi j'extirpe deux mots-clés de ta réponse et que ― artificiellement ― je les place un à côté de l'autre, ça donne matière à réfléchir: trouille et autorité.
D'après moi, tu réagis à quelque chose qui t'appartient, mais qui a peu à voir avec le travail d'une dir-litt. Je ne crois pas qu'une bonne dir-litt dise : 'pas de discussion', ou 'tout ce que tu as fait s'en va à la poubelle' (à moins d'être incompétente, au quel cas, tu t'empresses de déchirer le contrat). Si une maison d'édition accepte ton manuscrit, c'est qu'il a une valeur certaine, pas une certaine valeur! ;)
Ok,ok, je te laisse tranquille!!
Novembre c'est un mois tranquille, assez pour faire une introspection intéressante.
RépondreSupprimer@Karuna
RépondreSupprimerOuais, pour l'instant je m'énerve pour rien. Je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble le travail avec une dir-litt.
Qui sait, quand ça arrivera finalement, ils vont peut-être adorer ma narration ;)
Et, dans le cas contraire, je vais prendre une bonne douche froide, m'étendre un peu, racler quelques feuilles mortes et probablement me rendre à l'évidence que je serais ben niaiseux de ne pas profiter de l'expérience qui m'est offerte.
D'ici là, n'hésite pas à remettre à sa place Pat la Diva quand il se laisse trop aller.
Tu le fais avec une telle douceur, je peux pas me fâcher ;)
@Jane
Je n'ai pas le plaisir de te connaître!
Sens-toi à l'aise dans l'Avis d'Expulsion, j'suis plutôt accueillant ;)
Mais, par curiosité, comment m'as-tu trouvé?
J'ai jeté un oeil chez toi et je n'ai pas l'impression que nous fréquentons les mêmes blogs.
Sinon, tu as raison. Novembre étant également le mois de ma fête, les introspections se font généralement nombreuses.
Ah ben, j'viens de tout comprendre!!
RépondreSupprimerMa fête est en novembre.
Amen, Bro! ;)
J'arrive après la bataille, mais juste pour te "rassurer" si je peux dire, ma série pour ados dont le tome un a été accepté par ma maison d'édition met en scène 3 héroïnes qui parlent au je tour à tour tous les deux/trois chapitres et je n'ai jamais eu aucun commentaire à ce sujet de la part de ma dir litt, au contraire. Maintenant, je ne sais pas si les ados vont embarquer mais perso, je ne me voyais pas écrire autrement. Il n'y a pas une seule façon d'écrire, il n'y a pas de vérité, si pour le roman de Gen le Il est plus approprié, ce n'est pas forcément le cas pour ta série.
RépondreSupprimer@Karuna
RépondreSupprimerVoilà qui explique l'admiration naturelle que j'éprouve à ton égard ;)
@Audrey
Ça alors!
J'ignorais que je recevais ta visite.
Merci pour ton commentaire. En effet, ça me «rassure» un tantinet. Jusqu'à maintenant, tous ceux que je côtoie semblent avoir suivi le même parcours: d'une narration à la 1ère personne vers une narration au IL.
Je commençais à croire qu'il n'y avais pas d'autres voies possibles!
Merci de ta visite, Audrey! Je tâcherai d'être moins discret lorsque je viens jeter un oeil sur ton blog ;)
Eh oui, je te lis depuis que j'ai découvert le blogue de Karuna ! Moi aussi je suis plutôt du genre discrète sur les blogues que je visite, alors je te comprends ! ;-)
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