jeudi 27 janvier 2011

Sur le bord du chemin

Un paquet de toiles traîne sur le bord du chemin.

Je passe vite (jogging de soirée hivernale), mais j'ai le temps de voir un petit paysage sympa. Couleurs un peu criardes. Mais mignon. Et c'est signé A.

Ah ha...

Je comprends tout.

A. est ma charmante voisine. Du genre cute comme toute. L'été, en pyjama vers 16h00, elle traîne chien et pousse bébé dans sa poussette. Au moins une fois par semaine, elle court après son gros labrador qui ne peut s'empêcher de venir renifler le derrière de mon chihuahua sur mon terrain.
«Vraiment désolée...!» qu'elle s'excuse avec son petit accent.
«Bah! Dogs...!» que je lui réponds de mon plus bel anglais.

***

Je cours, donc.

Je me fais accroire que je me concentre sur ma respiration alors que mes pensées se moquent bien de suivre mon souffle et mes foulées. Elles virevoltent plutôt vers mon manuscrit. Comme d'habitude!

Tharisia 2 prend lentement forme. 24 000 mots sur papier. Et beaucoup plus encore dans ma tête.

J'suis dans la phase «marathon». Des petits pas. Le rythme d'un gars qui sait que la ligne d'arrivée n'est encore qu'un lointain espoir.

Au moins, en attendant, je m'amuse.

Si vous saviez comme je m'amuse...!

***

La dernière fois que j'ai vu A., elle sortait de chez elle, l'air fâché sous ses bouclettes bondes, avec un paquet de sacs, les fourrait dans son auto et s'engageait dans la rue en faisant crisser ses pneus.

Pas trop dur de faire des liens, n'est-ce pas?

En revenant de mon jogging, je croise à nouveau les toiles. Je souris malgré moi. Je me demande ce que Copine balancerait au bord du chemin si jamais elle me foutait à la porte. J'imagine l'ordinateur à moitié écrabouillé. Peut-être un paquet de feuilles volantes? Des petits morceaux d'histoire qui s'éparpillent au vent.

Un petit bout de Seki, Myr et Annika pour tout le monde!

5 commentaires:

  1. Rien de tel que le bruit des pas qui frappe le sol, le sang qui pompe aux oreilles et la respiration profonde et régulière pour se plonger en état de transe et faire accourir les muses!

    Hum... tiens, je me demande moi aussi ce que Vincent balancerait à la poubelle... Comme j'emporterais Bibitte, il lui resterait à peine les deux-trois livres qu'il aime pas pour se défouler...

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  2. Ouille. Imagine la scène : une pile de sacs vert et de boîtes ouvertes, au bord du chemin. Un tas de feuilles détachées qui émerge. Nos manuscrits. Qui partent au vent, agonisant longuement, page par page, dans le froid et l'indifférence...
    Ajoute une petite musique triste, une légende appropriée au bas de l'écran... et ça donne une bonne pub pour un thérapeute de couple !!

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  3. @Gen
    Rien de tel, tu dis? Mets-en!
    Je viens tout juste de recommencer à courir. Inexplicablement, l'envie me prend toujours au beau milieu de l'hiver (avec les conséquences que ça a: quasi-foulure l'an dernier).

    D'ailleurs, c'est sans doute plus sain que de tourner en rond dans ma maison sous le regard intrigué de mes petites bêtes.

    @Karuna
    Wow! Drette l'image que j'aurais aimé décrire dans mon dernier paragraphe.

    Zut, je dis!

    Hum... et maintenant... je n'ai qu'à supprimer ton commentaire et...

    Hein? Quoi? Des témoins? Où ça des témoins ;)

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  4. Je serais triste en titi que mes choses se ramassent sur le bord du chemin !! Et s'il fallait que ce soit mon ordi et mon roman... qui prend son envol aux quatre vents, je pense que je ne pardonnerais jamais cet affront ;o)

    Pas rancunière... mais une très bonne mémoire !

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  5. @Lucille

    Ce serait en effet plutôt moche hein?

    Mais Copine, même très fâchée, ne ferait jamais une telle chose.

    C'est quand même 2 ans de ma vie... (bientôt! étincelle le 10 avril 2009)

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