Jadis, mon ami David travaillait au Super C au département des viandes. Il y travaillait avec un gars qu'il avait délicatement surnommé Ti-père. Le pauvre homme, dans la quarantaine avancée, était devenu le souffre-douleur de David. Celui-ci lui faisait subir tous les mauvais coups au monde. Du genre: bourrer son casier de graisse, mettre de la graisse sur ses couteaux, cacher son lunch dans le congélateur (il a souvent dû réchauffer ses sandwichs au micro-onde parce qu'elles étaient trop dures), ...
Il n'y avait pas une semaine où David n'avait pas une mésaventures à nous raconter à propos de Ti-père. J'en étais venu à me rendre compte qu'une réelle amitié s'était forgée entre les deux hommes.
Un jour, David en a eu assez du Super C. Pour le soutenir, son ami Ti-père s'est empressé d'aider David à se trouver une nouvelle job. De mon côté, je me rappelle avoir demandé à David: 'Oui mais Ti-père? Tu vas pas le laisser tout seul?'
Et je me souviens que David m'avait alors répondu:
'Tu sais Pat, il y a des Ti-père un peu partout...'
À l'époque, la sagesse de David m'avait semblée abherrante. J'avais de la misère à me dire que les gens autours de nous sont remplaçables. Que ça ne changeait rien si les gens ne faisaient que passer dans nos vies.
Mais aujourd'hui, je me rends compte que j'ai beaucoup plus de facilité à laisser partir les gens autour moi. J'ai eu affaire à plusieurs départs de gens que je côtois ces temps-ci, et je réalise que ça ne m'affecte pas. Je me demande ce qui a changé en moi depuis ce temps où je m'attachais trop aux gens.
Peut-être que toutes ces histoires de moines zen ont finies par me mettre un peu de plomb dans la tête! (ou autour du coeur?)
***
110 pages, 33 000 mots
Je touche presque à la fin de mon récit. Mais j'ai perdu le rythme des beaux jours de 11 pages quotidiennes.
J'essais de m'empêcher de dresser mentalement la liste des choses à retoucher (et la liste est longue...) pour pouvoir me concentrer sur ce que j'ai à faire en ce moment.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire