Ma blonde et moi ne vivons plus sur le même fuseau horaire. Alors on se laisse des petits plats dans le frigidaire (comprendre: je sais pas si elle ose manger ce que je lui laisse, mais je suis sûr que ça lui fait plaisir).
Ce soir, j'ouvre le frigo.
«Wouah! Julie a préparé le poulet pour les fajitas» que je m'exclame, tout content.
Me prépare ça. Me déroule un grand tortillas que je saupoudre de fromage et de salsa. Fais réchauffer le stuff. Prends une bouchée.
Hum... peu épicé.
Regarde plus attentivement dans le chaudron.
Oh... ce que je croyais être de très fines lanières d'oignons se révèle plutôt être des fèves germées. Et le poulet s'avère du porc.
C'est un chop-suey au porc.
...
Très bon dans un tortillas!
***
C'est la folie furieuses au boulot. Je lis toujours vos blogs (quoique vous êtes tranquilles ces temps-ci), mais je n'ai plus le temps de commenter. J'implore votre pardon.
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Un échange d'e-mail (une collaboration passionnante. je vous en reparlerai) a déclenché une réflexion chez moi.
Est-ce que j'en dévoile trop?
Vous avez accès aux résumés des trois manuscrits que j'ai écrit jusqu'à maintenant. Trois bouquins de la série sur laquelle je travaille sans m'arrêter depuis avril 2009. Trois trucs toujours non-publiés.
Je me compare.
Le mot d'ordre ailleurs sur la toile semble être «C'est pas publié, tais-toi». Je préfère ne pas trop en dire pour l'instant. Je n'ai pas encore reçu les commentaires de la dirr. litt. J'attends l'argumentaire de vente.
Je ne comprends pas.
Si je me rive les yeux sur l'écran jour après jour, c'est parce que ça me passionne. Parce que ça remue des trucs à l'intérieur. Et si je tiens ce blog, c'est parce que j'ai envie de vous en parler. Je ne comprends pas ce besoin de garder le secret. De vouloir se protéger ainsi.
Mais là je me demande. Est-ce que j'ai tort?
Je prends un peu de recul. Je m'observe.
Je suis là et je lance des noms qui ne vous disent rien. Annika ceci, Seki par là, Myr ci. Tel personnage me fait vivre telle émotion. J'avais envie d'explorer tel truc. J'ai découvert ceci en réfléchissant à cela.
Blablabla je suis bloqué. Blablabla j'ai trouvé la lumière.
Écoutez-moi, voici ce qui est important pour moi dans mes textes, voici comment je construis un personnage, voici ce qui m'intéresse...
Bref... je m'interroge.
Si j'étais un visiteur. Quelqu'un qui passe par hasard sur ce blog. Qu'est-ce que j'y verrais?
Quelqu'un de passionné?
Ou un excité qui n'a encore rien prouvé à qui que ce soit et qui se prend trop au sérieux?
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Corrigez-moi si je me trompe, mais c'est l'impression que j'ai en lisant ici et là. L'impression qu'on garde le voile sur ce qu'on écrit. Qu'on garde jalousement le secret sur le fruit de notre travail. Qu'on en laisse le moins possible transparaître.
Et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi.
1- Tu peux parfaitement te prendre au sérieux parce que tu écris sérieusement bien!
RépondreSupprimer2- Il y a la paranoïa, comme explication à la pudeur des confrères, mais, vraiment, j'ignore si elle est justifiée.
3- Je suis moi-même pudique de nature. Quand je me dis qu'il faudrait que je commence à en parler, je n'arrive pas résumer mon roman de façon intelligente!! Ça fait des semaines que j'essaie d'écrire une quatrième et que je n'arrive à rien de potable. J'admire la facilité que tu sembles avoir à résumer tes histoires.
4- Finalement, reste toi-même. Bavard? Pantoute! Intéressant et passionné, oh que oui!
Karuna!
RépondreSupprimer1- Merci!
Même si «se prendre au sérieux» a pour moi une connotation négative, je vais faire l'effort de le prendre comme un compliment ;)
2- Oui. Je dis que je ne comprends pas, mais en même temps...
Paranoïa, style mais sinon on va piquer mes trucs: j'ai un peu de difficulté.
Pudeur: évidemment, je comprends. Ce que je dis c'est qu'il faut trouver le moyen de passer par-dessus. De contourner, d’apprivoiser cette pudeur. Mais je peux la comprendre.
3- Mais ce n'est pas facile, au contraire! Le meilleur truc que j'ai trouvé jusqu'à maintenant, c'est de faire son deuil. De renoncer à l'idée de tout mettre. De faire le deuil de plus d'une dimensions importantes du bouquin.
Pars de la base: le/les personnages et ce qu'il entreprend/subit. Et ensuite tu greffes autour. Tu rajoutes ce qu'il faut pour intriguer le lecteur, mais en rejetant l'idée de «mais c'est tellement plus...!»
Ça, ce sera au lecteur de le découvrir.
4- D'accord. Vais suivre ton conseil. J'ai fini de râler, je t'assure ;)
Merci!
Je ne pense pas que ta façon de parler de tes personnages ou de tes angoisses ou autres peut te donner un aspect prétentieux ;) On le fait tous. Souvent on ne nomme pas les personnages juste parce que les noms ne diraient rien.
RépondreSupprimerMaintenant, pourquoi on n'en parle pas tant que c'est pas publié...
Il y a peut-être un peu de paranoïa, oui. Si on prévoit huit tomes à partir d'une idée géniale et qu'on écrit lentement, on n'a pas envie de dévoiler la-dite idée et de se faire coiffer au poteau. Est-ce que ça arriverait vraiment? Je sais pas. Est-ce que c'est déjà arrivé? Je sais pas non plus. Mais personne n'ose.
Pour moi, par contre, je m'aperçois que le plus important, ce n'est ni paranoïa, ni pudeur, mais l'incrédulité qui me bloque. On dirait que tant que le truc n'est pas imprimé, je n'y crois pas. Je n'ose pas en parler, je n'ose pas m'avancer...
Comme si la publication à venir, l'idée formée et rédigée, comme si tout ça était quelque chose d'immensément fragile et qu'en parler la ferait disparaître.
Superstition, sans doute. Mais tous les textes dont j'ai parlé un peu trop avec des amis n'ont pas trouvé preneur. Ceux que j'ai gardés le plus secret ont été acceptés.
On n'écrit pas de la fiction en étant 100% rationnels, non? ;)
Ouah! Deux jours après que tu aies laissé ton commentaire. Je suis un bien piètre correspondant.
RépondreSupprimerJe comprends la paranoïa. Je suis même capable de l'accepter, dans une certaine mesure (j'ai beau être jeune et naïf, je sais qu'il faut se méfier. Que le monde est rempli de truands!). C'est seulement que je trouve ça dommage. L'impression que ça tue la passion.
J'aime ton idée de fragilité, d'évanescence du roman tant qu'il n'est pas rédigé.
J'ai moi aussi des réticences à «lâcher le morceau» tant que les grandes lignes n'ont pas été jetées sur papier.
Par contre, une fois que c'est rédigé, ça me semble suffisamment ancré dans le réel pour que je puisse en partager des petits bouts ici et là avec vous.
Sinon, au sujet de ta superstition: j'ai toujours su que nos proches ne faisaient que corrompre nos idées ;)
Et, tu as raison au sujet de la rationalité. J'ajouterais même que, être un peu plus rationnel, on choisirait un métier plus payant! :D
De vive voix, ça me dérange jamais d'en parler une fois que c'est rédigé. Et je suis pas la seule. C'est pour ça que les congrès et salons sont aussi intéressants. Mais j'ai toujours des rétiscences à laisser traîner des résumés trop détaillés sur le net.
RépondreSupprimerlolol! Je sais pas si nos proches corrompent nos idées : je les écoute pas assez pour ça! (à part Vincent, mais bon, c'est ma muse alors c'est pas pareil ;)
Et ouais, si on était rationnels... ;)