vendredi 22 octobre 2010

Tiffany Aching

Je viens de terminer I shall wear Midnight, quatrième et dernier tome de la série jeunesse écrite par Terry Pratchett.

Wow...

Je continue à dire que, malgré ses millions de livres vendus, Sir Pratchett ne reçoit pas toute l'attention qu'il mérite.

Pas assez accessible, prétend ma copine.

Voyons voir...

Sa série jeunesse suit le parcours de Tiffany Aching, une jeune fille ( 10 ans, dans le premier tome? Je ne suis plus sûr ) qui se découvre un talent pour la sorcellerie.

Mais elle découvre surtout que la magie, ce n'est pas les feux d'artifices et le lançage de sortilèges. C'est se servir de sa tête. C'est ouvrir les yeux et voir le monde tel qu'il est.

Être une sorcière, c'est faire le boulot que les autres villageois ne veulent pas faire. C'est couper les ongles de pieds des vieilles dames, soigner les vieillards, superviser les accouchements difficiles.

C'est endurer les préjugés, accepter d'être différente. C'est la solitude. C'est veiller à ne pas regarder les gens de haut même si on se balade sur un balai magique.

Tiffany, dans le premier tome, découvre que sa grand-mère défunte, une vieille bergère qui connaissait tout des moutons, était aussi une sorcière. À sa manière. Les villageois la respectaient, la craignaient, lui étaient reconnaissants.

Et Tiffany en veut à sa grand-mère. Elles auraient pu partager ce don. Elles auraient pu être moins seules. Elles auraient pu se comprendre. La jeune sorcière, tout au long du premier tome, espère. Elle à l'espoir que sa grand-mère va lui faire signe. Qu'au-delà de la tombe, elle l'aidera à surmonter ses épreuves. Qu'elle brisera le silence qu'elle a entretenu autour d'elle.

Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans la vraie vie...

Tiffany comprend. Comme sa grand-mère, seule sur la colline fouettée par le vent, à endurer les intempéries, à souffrir et à veiller sur un troupeau de bêtes ingrates (parallèle avec Tiffany qui devra veiller sur les villageois qui n'ont pas confiance en elle?), Tiffany comprend qu'elle doit traverser les épreuves. Seule.

Elle comprend que sa grand-mère était une sorcière, mais aussi une bergère, et surtout une vieille dame usée qui aimait démesurément sa petite fille, sans trop savoir comment le lui dire.

Au lieu, elle le lui a montré. En lui inculquant, sans qu'elle ne le réalise à l'époque, les leçons les plus fondamentales.

***

Peu accessible?

Pourtant, je trouve que les thèmes qu'abordent Pratchett dans ses bouquins sont si passionnants...

***

Copine lisait plus ces derniers temps.

Elle a passé au travers la série True Blood en quelques semaines. Pas quelque chose que je lirais, mais, même si j'ai l'air de râler, je ne juge pas les bouquins qu'elle consomme.

Mais la semaine dernière, j'ai découvert sur son chevet Wee Free Men, le premier tome de Tiffany Aching. Surprise: ma blonde adore.

Les Nac Mac Feegles, le peuple de petites fées bleus qui passent leur temps à voler, piller, boire et à se bagarrer y sont sans doute pour quelque chose.

Copine rigole, et moi je souris.

4 commentaires:

  1. Tu me mets l'eau à la bouche. est-ce que la série est traduite en français?

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  2. Je tiens à spécifier que j'éprouve une réelle admiration pour le travail de traducteur (je suis prudent... une traductrice jette un oeil par ici de temps en temps...).

    Mais ils ont traduit Tiffany Aching par Tiphaine Patraque.

    Et Wee Free Men par «les Ch'tits Hommes Libres»...

    Je préfère ne pas me commettre. Officiellement, donc, je recommande la version originale de l'oeuvre.

    La version traduite? L'ai pas lue, peut pas en parler ;)

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  3. @Pat : Les traductions de Pratchett furent excellentes à l'époque du Disque-Monde, parce qu'elles étaient toutes faites par le même traducteur, qui a gagné des prix et des prix...

    Puis il est passé à autre chose (ou décédé, j'suis pas sûre) et depuis c'est... spécial. Parisien disons à tout le moins.

    Pour ce qui est de "Comment ça se fait que c'est pas plus connu"... ben il est anglais et non américain (une prise), ses thèmes sont toujours plus profonds que ce qu'ils laissent penser (deux prises) et il faut souvent avoir une solide culture générale pour apprécier toutes ses ironies (trois prises, retirés de la liste des best sellers).

    Dans vingt ans, il sera redécouvert, j'suis sûre!

    Parlant de redécouvert et de "pas encore assez connu" : bordel, je savais même pas qu'il avait écrit une série pour enfant! La veux!!!

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  4. Ouais, les traductions étaient excellentes à l'époque! Patrick Coulon, si ma mémoire est bonne.

    Et puis, malheureusement, je crois que tu vises justes avec tes trois prises.

    Mais J.K.Rowling est anglaise aussi...

    Sinon, sa série jeunesse est basée sur le Disque-monde également. C'est peut-être pour ça que tu n'en as pas réellement entendu parler.

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