vendredi 24 août 2012

Vertige

On joue à un jeu, ok?

On s'étend dans l'herbe (ou sur une couverture, pour ceux qui aiment pas les bébittes) et on jette les yeux vers le ciel.

Puis on imagine une distance. 1 km au-dessus de notre nez. C'est pas évident, j'en conviens. Trouve-toi un repère. Dans mon cas, il s'agit du terrain de baseball où j'allais courir quand j'étais kid. Je savais qu'il faisait environ 300m de circonférence. Alors j'en déroule trois au-dessus de ma tête.

Puis j'en déroule trois autres.

Puis j'ajoute un kilomètre.

Puis un autre.

Tu me suis toujours? Ok, good.

Rendu à dix, on passe à la vitesse supérieure. À cette hauteur, déjà, on commence à manquer d'air. Alors prends une grande inspiration et retiens bien ton souffle, parce qu'on a pas fini de grimper.

Allez, maintenant qu'on maîtrise bien la distance, on la multiplie par dix.

Go, dix kilomètres. Trente terrains de baseball. Ça fait des gros morceaux d'imagination à la fois.

À cent, évidemment, on accélère encore. Déjà, l'air de rien, on a traversé la tropo, la strato et la mésosphère. Je parie que tu n'as même pas remarqué.

Juste pour le plaisir, regarde un peu en bas...

Ouf... hein?

Et pourtant... Ce n'est encore qu'un saut de puce.

Tiens, comme c'est la première fois pour toi, on ira pas trop loin pour commencer. On va jusqu'à la Lune et on revient, ok? 384 000 km, juste pour le plaisir. C'est loin au-dessus de notre nez, non? Imagine... Mars tournoie à 56 millions de km (à son plus proche, si tu prévois mal ton coup, elle peut valser 400 millions de km plus loin). C'est terrifiant, comme distance, tu ne trouves pas? Tant d'espace tout autour, y a de quoi devenir agoraphobe. Partout où tu regardes, tu peux empiler des kilomètres par-dessus des kilomètres et ne jamais rien trouver sur ton chemin. Jamais.

Quand tu seras plus habitué, on jouera avec les vraies règles.

Le premier qui a le vertige perd...

Moi, je t'avoue, je me perds tout le temps...

dimanche 12 août 2012

Une autre couleur

Le ciel change. Août a une couleur différente.

Jetez-y un oeil, vous verrez vous aussi.

***

J'ai reçu mon Averia 4 commenté. Wow... Vraiment, je me demande encore ce que je fais pour mériter des beta-lecteurs aussi dévoués.

Je lis ça et... je me dis que tous les livres devraient être annotés comme ça, que tous les lecteurs devraient noter leurs impressions, leurs idées, leurs réactions dans les marges et envoyer ça à l'auteur (en espérant surtout qu'ils ne dénichent pas trop de fautes). C'est ma partie préférée de la beta-lecture, suivre le fil de l'histoire à travers les yeux du lecteurs. Voir de quelles façons ils comprennent le personnage, comment ils réagissent à ses gestes.

Bref, je suis chanceux de compter sur des lecteurs généreux de ce genre de commentaires!

***

Par contre... le chantier d'Averia 5 me donne du fil à retordre...

60 000 mots... depuis janvier! Ark...

Je le trouve lourd, sombre, encombrant. J'avance centimètre par centimètre, dans l'obscurité la plus totale, un peu comme si je creusais un tunnel dans la terre humide à l'aide de mes petits doigts endoloris par le froid. Miette par miette, motte par motte. Sans lueur pour me guider, ni devant ni derrière.

Copine a lu et, sa réaction me rassure. Oui, le bouquin est sombre, mais le rythme est enlevant. Le bouquin n'est pas obèse, comme je le craignais. Oui, c'est sombre, mais on s'accroche aux personnages, on leur souhaite de rebondir, de trouver des solutions, de vaincre...

Bref, c'est sans doute parce que j'ai le nez en plein dedans que tout me paraît énorme.

Pourtant, je connais la recette (la seule, vraiment) pour relancer la machine. Écrire, tous les jours. Malgré la fatigue, malgré l'horaire, malgré les pressions et les délais de la vie.

Mais... tout à fait entre vous et moi... je crois que je sais ce qui me pèse le plus.

Je ne veux pas l'admettre encore mais... Si Averia 5 m'est si pénible... c'est parce que, à la toute fin, je vais devoir mettre un terme à la première moitié de la trame principale, dire adieu à Seki et à Myr.

Chut, on s'en reparlera.

***

J'suis dû pour un sandwich au thon, messemble.

Et pour quelques étoiles filantes, pourquoi pas.

Le ciel s'y prête bien, ce soir. Il a abandonné sa couleur Août pour sa couleur Rêve.

jeudi 2 août 2012

5 semaines + J'ai les meilleurs lecteurs au monde

Mon congé de paternité s'achève.

Attention, bouchez vos oreilles...

«NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON»

*bourdonnement résiduel désagréable, toutes mes excuses*

Retour au boulot. Je dois me séparer de Fiston pour la majeure partie de la journée (quoique nous passons de bons moments ensemble au beau milieu de la nuit, ça compensera!).

Misère...

En ce moment, je préférerais me faire passer dessus par cent dix-roues plutôt que de retourner travailler (hyperbole).

J'vais m'ennuyer de Fiston en Ta (euphémisme).

Mais bon... comme l'argent ne pousse pas sur les arbres... (platitude)

***

Dans un autre ordre d'idées...

J'ai les meilleurs lecteurs au monde.

Depuis quelques temps, on me demande le Tome 3 sans arrêt. D'adorables lecteurs m'écrivent pour me dire qu'un tel lui a suggéré mes bouquins/qu'on lui a offert le tome 1/qu'il a entendu de bonnes critiques et a décidé de se procurer/...

Vous vous en doutez, je suis comblé...

Et je voulais prendre (encore une fois) un tout petit espace pour vous dire un énorme Merci. Dans 10 jours, ça fera un an que mon éditeur a pris contact avec moi, un an que j'ai découvert qu'enfin des gens du milieu s'intéressaient à ce que j'écrivais... Et depuis, je n'ai pas souvent touché terre. Mon nuage me porte toujours.

C'est grâce à vous.

Merci, encore et toujours.

***

Tiens, et une photo de mon bambin, pour me donner du courage.