J'observe Fiston et je tente de percer ses pensées derrière son regard énigmatique.
J'essais d'imaginer sa perception du monde.
Il a un regard tout neuf, des pupilles vierges... Des yeux grands ouverts, tout à coup bombardés, ensevelies d'images, assaillies de couleurs, de lumières, de formes... Une suite ininterrompue de stimulus bruyants que son regard gobe, sans pouvoir y attacher de sens.
Les images sont relayées vers son cerveau, petit organe qui pétille en permanence. J'imagine les bruits et les sons creuser des sillages dans ses neurones, tracer des chemins, transformer le paysage de son crâne. Ce qu'il voit, entend, touche, sent, goûte forme son cerveau. J'imagine les connexions qui scintillent, les liens qui se tissent...
Puis, à rebours, je m'amuse à remonter le fil de ces connexions, pour découvrir Où Quand Comment...
Pour découvrir d'où Fiston tient ce sourire...