lundi 4 avril 2011

Sélection de mes lacunes (un bref extrait)

Mes faiblesses sont multiples, nombreuses et foisonnantes.

Elles s'étalent sur plusieurs facettes et dimensions. Elles concernent ce que je suis en tant que (prétendu) écrivain, ce que j'écris et comment je le fais.

Elles se sont transformées depuis avril 2009.

Ça reste toujours plus facile quand on te met le nez directement dessus...

Mais je vais quand même essayer d'en dresser une courte liste.


  • les transitions

Les lecteurs de ce blog l'ont sans doute remarqué! Je tourne les coins ronds. Je suis un peu sec, parfois. J'ai tendance à foutre des petites étoiles (***) pour séparer mes idées plutôt que de polir mes transitions. Je fais un peu pareil dans mon roman. Je coupe et je tranche facilement. Et pas seulement au passage d'une scène à l'autre. Dans le découpage de l'action et des dialogues aussi.

La plupart des mes réécritures sont consacrées à la fluidité du texte.

J'adore les paragraphes. Les textes bien aérés, qui respirent. En survolant rapidement mes 4 manuscrits, je réalise que la tendance est à la disparition des longs bouts de textes. Je morcelle. Je découpe. Je me sers des paragraphes comme ponctuation.

Ça peut être dangereux. Il manque parfois quelques passerelles entre les morceaux pour que ça coule bien.


  • l'action

C'est gênant, mais il faut l'avouer. Quand j'ai commencé à écrire en 2009, créer des scènes d'actions me foutait la trouille. J'avais tendance à regarder autour, à zyeuter ce que d'autres avaient fait avant moi, et de trancher «Je ferai certainement pas mieux. Autant me concentrer sur autres choses».

Je me cachais derrière l'apanage «Mieux vaut travailler sur ses forces plutôt que de combler ses lacunes».

Grave erreur, dans mon cas.

Ce n'est pas pour rien que mon manuscrit me revient avec ce genre de commentaires: «l'action tarde à démarrer».

À l'époque, je n'osais pas.

Entre temps, j'ai découvert le plaisir de rédiger des scènes d'actions prenantes. J'ai appris pendant la rédaction d'Averia 2 qu'il ne fallait pas se contenter de torturer psychologiquement ses personnages. Les malmener physiquement se révèle tout aussi divertissant ;)


  • les descriptions

Un autre «work in progress». Un autre truc où je me disais «j'suis pas ben bon là-dedans, autant attirer l'attention ailleurs». J'éprouvais de la difficulté à créer des descriptions vivantes. À les intégrer convenablement. À les faire passer dans le filtre de mes personnages.

Résultat? Je me bornais à écrire des textes laids. Sous prétexte que je ne savais pas trop comment, je m'interdisais les images, les métaphores, les expressions de mon cru.

C'est Lucille, la première, qui s'est mise à me dire «tu es un poète, Pat!».

C'est à ce moment (ça fait pas longtemps, donc!!) que j'ai réalisé que je m'amusais désormais à imager mes textes. À me laisser aller. À parsemer, à embellir.

Mon frère, à la lecture de Tharisia 2 (tout chaud sorti de mes doigts encore fumants), m'écrivait «tu es beaucoup plus graphique dans celui-ci!».

Une précieuse leçon...


  • ma tête de mule

J'ai cette fâcheuse tendance à prétendre, lorsqu'on met le doigt sur un bobo pour la première fois: «C'est pas une lacune, c'est un Choix Artistique» ;)

Par contre, je dis ça, mais je suis tout de même très ouvert. Étant moi-même un critiqueux de premier ordre, j'adore qu'on me rende la pareille. Qu'on décortique mes trucs et qu'on me dise «hey, ho, gamin. t'as des croûtes à manger toi aussi».

***

Hum... voilà. C'était une sélection de mes faiblesses. Il y en a d'autres, évidemment. Je l'ai dit: elles sont légion. Je traîne encore une myriade de lacunes. Je passe sous silence tout un tas d'améliorations stylistiques que je pourrais encore énumérer, mais je voulais surtout décrire les plus importantes, et non pas en dresser une liste exhaustive.

Allez, maintenant, j'ai bien hâte de lire vos billets sur le même thème :)

12 commentaires:

  1. lol! Pas d'action, pas de description... kossé qu'il y avait dans tes premiers tomes coudonc? :p

    hihihihihi ;) Je blague, t'inquiète pas.

    J'pense qu'on a tous le réflexe au début de vouloir travailler surtout sur nos forces... et de ne pas accepter la critique, blâmant ça sur "notre style".

    Pour les transitions, je trouve ça intéressant comme faiblesse... peu commun... probablement parce que moi j'ai tendance à trop en mettre!

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  2. @Gen
    Dans le premier tome, y avait surtout beaucoup d'espoir ;)

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  3. Suis heureuse d'avoir participé à cette belle prise de conscience ! Moi, j'aime beaucoup le style de tes chroniques (à défaut d'avoir jamais lu un de tes manuscrits).

    Ce qui m'épate d'autant plus c'est ta vivacité et surtout le bagage d'idées qui caractérisent un jeune auteur tel que toi. Tu as beaucoup de talents, quoi que tu en penses ! Ne lâches surtout pas...

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  4. Savoir cerner ses faiblesses et les reconnaitre, c'est aussi une grande force à mon avis.
    Moi non plus je ne tripe pas sur les descriptions, on apprend ensemble ou on les élimine de la surface de la terre ? ;-)

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  5. @Lucille
    Vrai de vrai! C'est toi qui m'a fait prendre conscience que j'osais de plus en plus «jouer» avec les mots plutôt que de les aligner l'un derrière l'autre.

    Merci beaucoup de tes bons mots. Je ne lâcherai certainement pas. Je suis bien trop têtu pour ça ;)

    @Audrey
    Haha! J'adore ta proposition. Apprendre. Ou détruire la source de nos malheurs :D

    Excellente idée.

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  6. Oh non, je ne savais pas que les faiblesses devaient porter sur l'écriture uniquement. Euh... *pense à son billet* Je crois qu'il y aura une deuxième partie à mon billet, hahaha. Alors là, comme toi, je FOISONNE de faiblesse. On devrait se payer une petite retraite au Pays des Faiblesses Foisonnantes, toi et moi. Mais hé, ça se travaille, alors ne t'inquiètes pas là-dessus.

    Concernant tes transitions, moi je les adore. C'est un style particulier à ton blogue et c'est ça qui m'a sauté aux yeux en premier, qui m'a attiré. Alors ne t'excuse surtout pas pour elles. C'est sûr qu'il y a toujours place à l'amélioration pour, comme tu dis, établir des passerelles entre les passages, mais je crois aussi que ta façon de "transitionner" (oh, wow, Molière se retournerait dans sa tombe) est ton style propre, un trait original que tu peux utiliser à ton avantage pour te démarquer des autres.

    Quant à l'action, bienvenue dans le club des sados. Il y a rien de plus fun que de torturer un personnage, oh my god.

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  7. @Didie
    J'suis content que mes transitions te plaisent! Comme tu dis, c'est un petit quelque chose qui me distingue des autres.

    J'essais, dans mes romans, d'en faire un avantage. De jouer avec (je vous ai déjà amplement parlé de mon utilisation abusive de l'ellipse, pas vrai??).

    Et puis, pour les personnages, c'est parce qu'on les aime qu'on les malmène comme ça ;)

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  8. Ta suggestion d'écrire sur nos points forts/faibles était brillante.
    Je vous lis avec intérêt, mais je ne participerai pas, mon combat contre les microbes me prenant toute mon énergie. Les yeux ne suivent pas la tête qui ne suit pas le corps qui ne sait plus très bien où il est. M'en va me coucher avec ma doudou. ;)

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  9. @Sylvie
    Dans ce cas, ça ne te dérange pas qu'on s'occupe d'en faire la liste à ta place, Sylvie? ;)

    Je note donc...
    -Système immunitaire défaillant.
    -Prompte à nier son talent

    Je crois que j'ai fait le tour ;)

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  10. N'es-ce pas nos faiblesses qui crée notre style??

    Les miennes sont les 5 sens que j'ai de la difficulté à intégré sans que j'aie l'air d'en faire trop..

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  11. @Jane
    Je suis d'accord avec toi.
    Tourner ses défauts à son avantage, en faire des forces, des particularités.

    Sauf qu'à un moment donné, faut aussi s'asseoir et faire ses devoirs. Reconnaître ses erreurs en face et les corriger.

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