jeudi 28 avril 2011
mardi 26 avril 2011
Fragments
Oh et tant pis :)
***
Par hasard, alors que je valse entre des morceaux de Pink Floyd, de The Doors et de Led Zeppelin, éternelle trame sonore de mes longues séances d'écriture, un minois m'attire sur Youtube. Un groupe que je ne connais pas. De jeunes Britishs qui triturent des guitares. Je clique.
J'achète.
Leur son possède une texture. Une couleur. Une profondeur qui gratte l'oreille.
Un son un tantinet lourd parfois (surtout dans les enregistrements «live»), mais souvent racheté par un fragment de mélodie qui se faufile à notre insu, qui s'insère dans le vrombissement, en filigrane entre la distorsion abondante et les percussions brutales.
C'est la finale de ce morceau qui m'a gagné. À partir de 2:50, je ne m'attendais pas à ça.
***
Je traîne dehors avec Cabot. Celle-ci fouine dans les plates-bandes, reprenant là où elle l'a laissé son interminable quête du bout de gazon parfait pour satisfaire ses envies pas si pressantes. L'herbe est humide, les criquets chantent et l'air est lourd. Voisin ramasse des vers dans la rue.
Il m'aperçoit et vient tapoter la tête de chien-chien.
-Comment va? que je lui demande.
Voisin me raconte Pâques avec ses petits-enfants. De sa voix chevrotante, ponctuée de quelques inflexions cassées d'anglophone de longue date, il dévie sur son truck, sur le moteur de mon char, sur la température, sur le soleil. Puis, avec aisance, il revient sur quelques épisodes de sa vie mouvementée.
Il me parle de ses longs trajets à travers la Nouvelle-Angleterre, de ses difficultés à se faire payer alors qu'il transportait foins et bétail dans son vieux camion.
-On travaillait fort, quand j'étais jeune, me rappelle-t-il. Et pour pas grand chose.
Et moi j'écoute, je commente, j'aiguille la conversation.
-Dire que j'avais l'impression de me faire avoir quand j'ai commencé à travailler au zoo pour 7$ de l'heure! que je lui confie.
Voisin se fait vieux, constate-t-il. Demain, il retourne chez le médecin pour cartographier son coeur sexagénaire. Il a rendez-vous en même temps que sa fille. Qui elle doit voir son radiologue.
-Maudit cancer... murmure-t-il.
Voisin ne me laisse pas le temps de rien dire et rebrousse chemin. Il rentre chez lui, son plat à moitié plein de vers et son vieux coeur de routier un peu plus vide.
Ou un peu plus lourd. Je ne sais trop.
Aie...
***
En ai parlé récemment, mais j'aimerais réitérer mon amour pour Hunger Games, premier tome.
Pour moi, tout réside dans le personnage.
La fille qui, après la mort accidentelle de son père dans la mine de son district, doit lutter pour subvenir aux besoins de sa famille. Katniss qui en veut à sa mère d'avoir craqué, de les avoir pratiquement condamnées, sa soeur et elle, à la famine, qui brave les interdits et qui chasse dans les bois pour rapporter de quoi se sustenter, qui surmonte les épreuves les dents serrées.
Katniss qui partage ce fardeau avec Gale. Deux chasseurs qui se méfient, qui s’apprivoisent, qui forment un pacte.
C'était un premier acte d'une rare puissance. Un point de départ captivant pour une trilogie post-apocalyptique.
Dommage que la série s'éteigne en quelques braises mal entretenues...
***
Une réplique de Die Kameraden d'Erich Maria Remarque me hante depuis quelques semaines déjà.
Sur le coup, le réflexe est de ranger cette réplique sous la vignette «amoureux niais». Mais plus tard, quand le personnage n'arrive plus à travestir les stigmates de la maladie qui le ronge, on comprend mieux. Ce n'est pas «je suis incomplète sans l'amour, je cherche l'âme soeur», c'est plutôt «je suis brisée. un morceau m'est arraché et je ne peux compléter qui que ce soit, étant moi-même déjà à moitié happée vers la mort».
***
Quelques pas de plus chaque jour dans la réécriture d'Averia 1.
D'ici peu, j'aurai retrouvé mon rythme.
C'est promis.
***
Par hasard, alors que je valse entre des morceaux de Pink Floyd, de The Doors et de Led Zeppelin, éternelle trame sonore de mes longues séances d'écriture, un minois m'attire sur Youtube. Un groupe que je ne connais pas. De jeunes Britishs qui triturent des guitares. Je clique.
J'achète.
Leur son possède une texture. Une couleur. Une profondeur qui gratte l'oreille.
Un son un tantinet lourd parfois (surtout dans les enregistrements «live»), mais souvent racheté par un fragment de mélodie qui se faufile à notre insu, qui s'insère dans le vrombissement, en filigrane entre la distorsion abondante et les percussions brutales.
C'est la finale de ce morceau qui m'a gagné. À partir de 2:50, je ne m'attendais pas à ça.
***
Je traîne dehors avec Cabot. Celle-ci fouine dans les plates-bandes, reprenant là où elle l'a laissé son interminable quête du bout de gazon parfait pour satisfaire ses envies pas si pressantes. L'herbe est humide, les criquets chantent et l'air est lourd. Voisin ramasse des vers dans la rue.
Il m'aperçoit et vient tapoter la tête de chien-chien.
-Comment va? que je lui demande.
Voisin me raconte Pâques avec ses petits-enfants. De sa voix chevrotante, ponctuée de quelques inflexions cassées d'anglophone de longue date, il dévie sur son truck, sur le moteur de mon char, sur la température, sur le soleil. Puis, avec aisance, il revient sur quelques épisodes de sa vie mouvementée.
Il me parle de ses longs trajets à travers la Nouvelle-Angleterre, de ses difficultés à se faire payer alors qu'il transportait foins et bétail dans son vieux camion.
-On travaillait fort, quand j'étais jeune, me rappelle-t-il. Et pour pas grand chose.
Et moi j'écoute, je commente, j'aiguille la conversation.
-Dire que j'avais l'impression de me faire avoir quand j'ai commencé à travailler au zoo pour 7$ de l'heure! que je lui confie.
Voisin se fait vieux, constate-t-il. Demain, il retourne chez le médecin pour cartographier son coeur sexagénaire. Il a rendez-vous en même temps que sa fille. Qui elle doit voir son radiologue.
-Maudit cancer... murmure-t-il.
Voisin ne me laisse pas le temps de rien dire et rebrousse chemin. Il rentre chez lui, son plat à moitié plein de vers et son vieux coeur de routier un peu plus vide.
Ou un peu plus lourd. Je ne sais trop.
Aie...
***
En ai parlé récemment, mais j'aimerais réitérer mon amour pour Hunger Games, premier tome.
Pour moi, tout réside dans le personnage.
La fille qui, après la mort accidentelle de son père dans la mine de son district, doit lutter pour subvenir aux besoins de sa famille. Katniss qui en veut à sa mère d'avoir craqué, de les avoir pratiquement condamnées, sa soeur et elle, à la famine, qui brave les interdits et qui chasse dans les bois pour rapporter de quoi se sustenter, qui surmonte les épreuves les dents serrées.
Katniss qui partage ce fardeau avec Gale. Deux chasseurs qui se méfient, qui s’apprivoisent, qui forment un pacte.
C'était un premier acte d'une rare puissance. Un point de départ captivant pour une trilogie post-apocalyptique.
Dommage que la série s'éteigne en quelques braises mal entretenues...
***
Une réplique de Die Kameraden d'Erich Maria Remarque me hante depuis quelques semaines déjà.
''I'm not that either.''
''What are you then?''
''Only half, nothing whole. A fragment...''
Sur le coup, le réflexe est de ranger cette réplique sous la vignette «amoureux niais». Mais plus tard, quand le personnage n'arrive plus à travestir les stigmates de la maladie qui le ronge, on comprend mieux. Ce n'est pas «je suis incomplète sans l'amour, je cherche l'âme soeur», c'est plutôt «je suis brisée. un morceau m'est arraché et je ne peux compléter qui que ce soit, étant moi-même déjà à moitié happée vers la mort».
***
Quelques pas de plus chaque jour dans la réécriture d'Averia 1.
D'ici peu, j'aurai retrouvé mon rythme.
C'est promis.
mardi 19 avril 2011
30 000
J'observe Chaton dévisager Saucisse, la tourterelle, sa silhouette génétiquement imprimée au creux de ses cellules sous la mention «Lunch».
Et ça me fait bien rigoler.
«Minou, mange pas ton frère...»
***
Vous voulez savoir ce qui me fascine?
L'origine de l'Homme.
Si j'ai le malheur de croiser un article sur le sujet, je ne peux m'empêcher d'en dévorer les lignes, d'engloutir les informations et de rêvasser bêtement.
Je me demande à quoi pouvait ressembler une vie entièrement dévouée à l'assouvissement des besoins élémentaires les plus pressants. Vite, il faut manger, se réchauffer, s'abriter et fuir ce tigranodon affamé (nom fictif, je l'admets, mais évoquant très certainement à l'oreille du néophyte que je suis une espèce de félin aux dents très longues, acérées et douloureuses).
Leur quotidien me passionne. À quoi pensaient-ils. De quoi parlaient-ils entre eux. À quoi aspiraient-ils, à crapahuter dans les savanes, à se geler dans les cavernes et à se hisser maladroitement sur leurs jambes postérieures.
Cet après-midi, je me suis assis à la table de pique-nique qui borde la grange réfrigérée qui m'abrite et je bouffais ma fameuse Pomme de l'Ignorance. Perchée sur les lattes de bois, je croquais négligemment dans le fruit, laissant mon regard dériver sur l'herbe qui verdit et sur les nuages qui trottinaient dans le ciel.
Mâche mâche, croque croque.
Un peu penché, les coudes appuyés sur les genoux. Je ne pense à rien.
Et j'imagine. Le même mouvement, la même action. L'homme préhistorique qui bouffe une pomme, juché sur un rocher. Il ne pense à rien de précis et savoure sa cueillette.
Ça me fait flipper. Carrément. Physiologiquement parlant, lui et moi sommes identiques (bon... d'accord, il est probablement un peu plus slim et moins engourdi que moi...). Lui a la tête pleine de stratégies de chasse, moi j'ai le crâne rempli de chiffres. Lui jure contre le petit nouveau qui a cueillis tout un tas de plantes indigestes, moi je chiale contre l'autre crétin qui a foutu des erreurs tout plein dans mon rapport hebdomadaire.
Mais si je m’assois tranquille deux minutes (et qu'on m'enlève mes vêtements encombrants), y a plus grand chose qui nous différencie, mon pote préhistorique et moi. L'expérience humaine se transforme, mais reste fondamentalement la même... Si je coupe le flots de niaiseries qui occupe mon quotidien, me revoilà en train de savourer un gros fruit juteux...
Vous réalisez, vous, que dans ma courte vie de pseudo-écrivain torturé, j'ai assisté à plus d'innovations technologiques que près de 30 000 générations (estimation généreuse) d'êtres humains? Des millions de types, morphologiquement très semblables à ce que nous sommes aujourd'hui, qui vivent exactement la même chose pendant des éternités.
Je pourrais en parler encore longtemps.
Ça me fait frissonner.
Ça me fait vibrer.
Ça me fait relativiser.
***
Relativisons mon billet d'hier, si vous le voulez bien.
Ai flanqué le cinquième jet d'Averia 1 aux oubliettes... comme je l'ai fait pour tous ceux qui l'ont précédé jusqu'à maintenant.
Réécriture belle et bien entamée, oui oui.
2000 mots plus tard, je me sens mieux.
Merci de votre soutien. Vous m'êtes précieux, lecteurs. Désolé de vous entraîner à chaque fois dans mon blogodrame. Vous êtes patients. À votre place, ça ferait longtemps que je me serais administré une bonne dose de taloches thérapeutiques.
Et ça me fait bien rigoler.
«Minou, mange pas ton frère...»
***
Vous voulez savoir ce qui me fascine?
L'origine de l'Homme.
Si j'ai le malheur de croiser un article sur le sujet, je ne peux m'empêcher d'en dévorer les lignes, d'engloutir les informations et de rêvasser bêtement.
Je me demande à quoi pouvait ressembler une vie entièrement dévouée à l'assouvissement des besoins élémentaires les plus pressants. Vite, il faut manger, se réchauffer, s'abriter et fuir ce tigranodon affamé (nom fictif, je l'admets, mais évoquant très certainement à l'oreille du néophyte que je suis une espèce de félin aux dents très longues, acérées et douloureuses).
Leur quotidien me passionne. À quoi pensaient-ils. De quoi parlaient-ils entre eux. À quoi aspiraient-ils, à crapahuter dans les savanes, à se geler dans les cavernes et à se hisser maladroitement sur leurs jambes postérieures.
Cet après-midi, je me suis assis à la table de pique-nique qui borde la grange réfrigérée qui m'abrite et je bouffais ma fameuse Pomme de l'Ignorance. Perchée sur les lattes de bois, je croquais négligemment dans le fruit, laissant mon regard dériver sur l'herbe qui verdit et sur les nuages qui trottinaient dans le ciel.
Mâche mâche, croque croque.
Un peu penché, les coudes appuyés sur les genoux. Je ne pense à rien.
Et j'imagine. Le même mouvement, la même action. L'homme préhistorique qui bouffe une pomme, juché sur un rocher. Il ne pense à rien de précis et savoure sa cueillette.
Ça me fait flipper. Carrément. Physiologiquement parlant, lui et moi sommes identiques (bon... d'accord, il est probablement un peu plus slim et moins engourdi que moi...). Lui a la tête pleine de stratégies de chasse, moi j'ai le crâne rempli de chiffres. Lui jure contre le petit nouveau qui a cueillis tout un tas de plantes indigestes, moi je chiale contre l'autre crétin qui a foutu des erreurs tout plein dans mon rapport hebdomadaire.
Mais si je m’assois tranquille deux minutes (et qu'on m'enlève mes vêtements encombrants), y a plus grand chose qui nous différencie, mon pote préhistorique et moi. L'expérience humaine se transforme, mais reste fondamentalement la même... Si je coupe le flots de niaiseries qui occupe mon quotidien, me revoilà en train de savourer un gros fruit juteux...
Vous réalisez, vous, que dans ma courte vie de pseudo-écrivain torturé, j'ai assisté à plus d'innovations technologiques que près de 30 000 générations (estimation généreuse) d'êtres humains? Des millions de types, morphologiquement très semblables à ce que nous sommes aujourd'hui, qui vivent exactement la même chose pendant des éternités.
Je pourrais en parler encore longtemps.
Ça me fait frissonner.
Ça me fait vibrer.
Ça me fait relativiser.
***
Relativisons mon billet d'hier, si vous le voulez bien.
Ai flanqué le cinquième jet d'Averia 1 aux oubliettes... comme je l'ai fait pour tous ceux qui l'ont précédé jusqu'à maintenant.
Réécriture belle et bien entamée, oui oui.
2000 mots plus tard, je me sens mieux.
Merci de votre soutien. Vous m'êtes précieux, lecteurs. Désolé de vous entraîner à chaque fois dans mon blogodrame. Vous êtes patients. À votre place, ça ferait longtemps que je me serais administré une bonne dose de taloches thérapeutiques.
lundi 18 avril 2011
Un autre tragique épisode de mes états d'âme.
Liste de qualités:
***
(...)
Je suis pris d'une violente pulsion. J'éprouve l'envie irrépressible de supprimer Averia 1. De le faire disparaître. De l’annihiler.
Je lis et un profond malaise m'envahit. Un désagréable picotement se loge dans mon ventre.
C'est ce que j'ai soumis en novembre? C'est ça le texte que j'ai envoyé (le jour de ma fête, pour me porter chance, Ha!) aux maisons d'édition?
Pourquoi, à l'automne, ça me semblait la version la plus aboutie, alors qu'aujourd'hui je lis et ça me paraît être une immense bouette informe.
(...)
Il n'y a rien à sauver de ce manuscrit.
***
(...)
Vente de feu! Tout est à rabais. Venez vous servir.
***
Retour à mon mode de vie spartiate. Manger peu et beaucoup écrire.
- (...)
- faculté d'autocensure hors-norme
***
(...)
Je suis pris d'une violente pulsion. J'éprouve l'envie irrépressible de supprimer Averia 1. De le faire disparaître. De l’annihiler.
Je lis et un profond malaise m'envahit. Un désagréable picotement se loge dans mon ventre.
C'est ce que j'ai soumis en novembre? C'est ça le texte que j'ai envoyé (le jour de ma fête, pour me porter chance, Ha!) aux maisons d'édition?
Pourquoi, à l'automne, ça me semblait la version la plus aboutie, alors qu'aujourd'hui je lis et ça me paraît être une immense bouette informe.
(...)
Il n'y a rien à sauver de ce manuscrit.
***
(...)
Vente de feu! Tout est à rabais. Venez vous servir.
***
Retour à mon mode de vie spartiate. Manger peu et beaucoup écrire.
jeudi 14 avril 2011
Six! Qui dit mieux?
Comment mieux célébrer l'anniversaire d'Averia, je vous le demande, qu'en entamant une sixième réécriture?
***
J'ai cédé.
Ou me suis incliné devant la raison. C'est selon.
Toujours est-il que c'est en Il et Elle que Patrice raconte son histoire à présent. Misère, lui qui commençait tout juste à comprendre comment écrire au Je.
Les premiers résultats ne me dépriment pas trop.
En plus de gommer un certain «amateurisme» engourdissant et encombrant, ça m'a permis d'identifier certaines scènes qui étaient à retravailler de fond en comble.
N'empêche, je reste inquiet. Il y a certains trucs que j'ignore comment traduire d'une forme de narration à l'autre.
Je me projette dans le futur, et je me demande comment je vais réussir à adapter certains passages. Dans Tharisia 2, par exemple, c'est littéralement Annika, ses réactions, sa vision, ce qu'elle ressent, comment elle pense et ce qu'elle exprime en son for intérieur qui propulse l'action du roman. Je vois mal comment «sortir» de sa tête et garder la même richesse...
Si je puis me permettre de partager un court extrait...
Annika invective, commente, jure, réagit (souvent de façon viscérale). Je m'amuse à jouer avec le contraste de ce qu'elle pense et de ce qu'elle porte comme action. Tout un tas de trucs que j'ignore, pour l'instant, comment traduire convenablement.
Je ne souhaite pas perdre toute cette substance, ni alourdir mon texte de «pensa-t-elle» à chaque paragraphes.
***
Aie...
Ma détermination est fragile, amis lecteurs et collègues-écrivains. J'hésite entre poursuivre cette traduction à la troisième personne et tout réécrire à neuf, comme s'il s'agissait de mon cinquième manuscrit, en appliquant soigneusement tout le bagage que j'ai accumulé depuis...
***
Dans le noble but de m'aérer l'esprit (et non pour retarder une éventuelle décision, évidemment!), me suis mis à gribouiller un quelque chose.
Plutôt satisfait du résultat! Par contre, avant de vous le montrer, je vais attendre que Copine agite sa baguette magique...
hum...
Bah... je peux bien vous laisser jeter un oeil...
Le regard encore tout collé, je saisis le crayon et, retenant un gloussement un peu idiot, j'inscris ma réponse.
J'espère que ça va l'aider ;)
***
J'ai cédé.
Ou me suis incliné devant la raison. C'est selon.
Toujours est-il que c'est en Il et Elle que Patrice raconte son histoire à présent. Misère, lui qui commençait tout juste à comprendre comment écrire au Je.
Les premiers résultats ne me dépriment pas trop.
En plus de gommer un certain «amateurisme» engourdissant et encombrant, ça m'a permis d'identifier certaines scènes qui étaient à retravailler de fond en comble.
N'empêche, je reste inquiet. Il y a certains trucs que j'ignore comment traduire d'une forme de narration à l'autre.
Je me projette dans le futur, et je me demande comment je vais réussir à adapter certains passages. Dans Tharisia 2, par exemple, c'est littéralement Annika, ses réactions, sa vision, ce qu'elle ressent, comment elle pense et ce qu'elle exprime en son for intérieur qui propulse l'action du roman. Je vois mal comment «sortir» de sa tête et garder la même richesse...
Si je puis me permettre de partager un court extrait...
«-Qu'as-tu fait, à la fin, pour être à ce point convaincue que l'Amirauté au grand complet est à tes trousses?
J'ai tenté d'en décapiter le commandement suprême, hurlai-je à travers l'ouragan qui me traversait le crâne. Mais tu ne dois rien savoir, Chernova. RIEN. À tes yeux, je dois rester la petite rebelle mignonne, l'idiote qui a commis quelques bêtises et qui fuit un passé trouble. Mais en aucun cas je ne puis devenir Annika l'assassin. Annika le monstre qui expulse et projette sa colère contre ses proches. Annika l'hideuse créature qui se retourne contre l'élu de son coeur et qui le massacre, beuglant aveuglément une rage de gamine blessée.
Chernova se penchait sur moi, une lueur déterminée derrière les yeux. Il en avait assez de me voir m'affoler et le traîner malgré lui tout droit vers une mort fumante. Crier plus fort que lui ne nous mènerait nulle part. Chernova ne s'inclinerait pas. Pas cette fois. Il hausserait davantage le ton, me dominerait de sa stature, ne se laisserait pas impressionner. Il fallait lui donner quelque chose.
Peut-être, pensai-je, qu'une parcelle d'honnêteté suffirait à désamorcer temporairement cette fichue bombe qui menaçait d'exploser entre nous deux.-J'ai peur que tu me détestes, avouai-je d'une voix mal assurée.
L'éclat changea dans le regard profond et clair de mon ami.-Annika, commença-t-il. C'est impossible...
Si, c'est possible.
Tout le monde finit par me détester.»
Annika invective, commente, jure, réagit (souvent de façon viscérale). Je m'amuse à jouer avec le contraste de ce qu'elle pense et de ce qu'elle porte comme action. Tout un tas de trucs que j'ignore, pour l'instant, comment traduire convenablement.
Je ne souhaite pas perdre toute cette substance, ni alourdir mon texte de «pensa-t-elle» à chaque paragraphes.
***
Aie...
Ma détermination est fragile, amis lecteurs et collègues-écrivains. J'hésite entre poursuivre cette traduction à la troisième personne et tout réécrire à neuf, comme s'il s'agissait de mon cinquième manuscrit, en appliquant soigneusement tout le bagage que j'ai accumulé depuis...
***
Dans le noble but de m'aérer l'esprit (et non pour retarder une éventuelle décision, évidemment!), me suis mis à gribouiller un quelque chose.
Plutôt satisfait du résultat! Par contre, avant de vous le montrer, je vais attendre que Copine agite sa baguette magique...
hum...
Bah... je peux bien vous laisser jeter un oeil...
***
Copine s'est lancée sur le chantier de sa table à dessin cette nuit et, ce matin, je découvre un post-it sur mon ordinateur:
«Quelle est la couleur des yeux de Jovanna?__________________»
Le regard encore tout collé, je saisis le crayon et, retenant un gloussement un peu idiot, j'inscris ma réponse.
«Quelle est la couleur des yeux de Jovanna?____arc-en-ciel______ »
J'espère que ça va l'aider ;)
lundi 11 avril 2011
Deux ans
Deux ans, aujourd'hui, qu'Averia, Tharisia et l'écriture font partie de ma vie.
Deux ans que Seki, Myr et Annika peuplent mon imaginaire.
Deux ans que je vis, que je vibre, que je rêve.
Merci à tous ceux qui m'accompagnent dans cet étrange périple. Vous êtes nombreux.
***
Deux ans que Seki, Myr et Annika peuplent mon imaginaire.
Deux ans que je vis, que je vibre, que je rêve.
Merci à tous ceux qui m'accompagnent dans cet étrange périple. Vous êtes nombreux.
***
...
Prendre une bière avec Myr |
lundi 4 avril 2011
Sélection de mes lacunes (un bref extrait)
Mes faiblesses sont multiples, nombreuses et foisonnantes.
Elles s'étalent sur plusieurs facettes et dimensions. Elles concernent ce que je suis en tant que (prétendu) écrivain, ce que j'écris et comment je le fais.
Elles se sont transformées depuis avril 2009.
Ça reste toujours plus facile quand on te met le nez directement dessus...
Mais je vais quand même essayer d'en dresser une courte liste.
Les lecteurs de ce blog l'ont sans doute remarqué! Je tourne les coins ronds. Je suis un peu sec, parfois. J'ai tendance à foutre des petites étoiles (***) pour séparer mes idées plutôt que de polir mes transitions. Je fais un peu pareil dans mon roman. Je coupe et je tranche facilement. Et pas seulement au passage d'une scène à l'autre. Dans le découpage de l'action et des dialogues aussi.
La plupart des mes réécritures sont consacrées à la fluidité du texte.
J'adore les paragraphes. Les textes bien aérés, qui respirent. En survolant rapidement mes 4 manuscrits, je réalise que la tendance est à la disparition des longs bouts de textes. Je morcelle. Je découpe. Je me sers des paragraphes comme ponctuation.
Ça peut être dangereux. Il manque parfois quelques passerelles entre les morceaux pour que ça coule bien.
C'est gênant, mais il faut l'avouer. Quand j'ai commencé à écrire en 2009, créer des scènes d'actions me foutait la trouille. J'avais tendance à regarder autour, à zyeuter ce que d'autres avaient fait avant moi, et de trancher «Je ferai certainement pas mieux. Autant me concentrer sur autres choses».
Je me cachais derrière l'apanage «Mieux vaut travailler sur ses forces plutôt que de combler ses lacunes».
Grave erreur, dans mon cas.
Ce n'est pas pour rien que mon manuscrit me revient avec ce genre de commentaires: «l'action tarde à démarrer».
À l'époque, je n'osais pas.
Entre temps, j'ai découvert le plaisir de rédiger des scènes d'actions prenantes. J'ai appris pendant la rédaction d'Averia 2 qu'il ne fallait pas se contenter de torturer psychologiquement ses personnages. Les malmener physiquement se révèle tout aussi divertissant ;)
Un autre «work in progress». Un autre truc où je me disais «j'suis pas ben bon là-dedans, autant attirer l'attention ailleurs». J'éprouvais de la difficulté à créer des descriptions vivantes. À les intégrer convenablement. À les faire passer dans le filtre de mes personnages.
Résultat? Je me bornais à écrire des textes laids. Sous prétexte que je ne savais pas trop comment, je m'interdisais les images, les métaphores, les expressions de mon cru.
C'est Lucille, la première, qui s'est mise à me dire «tu es un poète, Pat!».
C'est à ce moment (ça fait pas longtemps, donc!!) que j'ai réalisé que je m'amusais désormais à imager mes textes. À me laisser aller. À parsemer, à embellir.
Mon frère, à la lecture de Tharisia 2 (tout chaud sorti de mes doigts encore fumants), m'écrivait «tu es beaucoup plus graphique dans celui-ci!».
Une précieuse leçon...
J'ai cette fâcheuse tendance à prétendre, lorsqu'on met le doigt sur un bobo pour la première fois: «C'est pas une lacune, c'est un Choix Artistique» ;)
Par contre, je dis ça, mais je suis tout de même très ouvert. Étant moi-même un critiqueux de premier ordre, j'adore qu'on me rende la pareille. Qu'on décortique mes trucs et qu'on me dise «hey, ho, gamin. t'as des croûtes à manger toi aussi».
***
Hum... voilà. C'était une sélection de mes faiblesses. Il y en a d'autres, évidemment. Je l'ai dit: elles sont légion. Je traîne encore une myriade de lacunes. Je passe sous silence tout un tas d'améliorations stylistiques que je pourrais encore énumérer, mais je voulais surtout décrire les plus importantes, et non pas en dresser une liste exhaustive.
Allez, maintenant, j'ai bien hâte de lire vos billets sur le même thème :)
Elles s'étalent sur plusieurs facettes et dimensions. Elles concernent ce que je suis en tant que (prétendu) écrivain, ce que j'écris et comment je le fais.
Elles se sont transformées depuis avril 2009.
Ça reste toujours plus facile quand on te met le nez directement dessus...
Mais je vais quand même essayer d'en dresser une courte liste.
- les transitions
Les lecteurs de ce blog l'ont sans doute remarqué! Je tourne les coins ronds. Je suis un peu sec, parfois. J'ai tendance à foutre des petites étoiles (***) pour séparer mes idées plutôt que de polir mes transitions. Je fais un peu pareil dans mon roman. Je coupe et je tranche facilement. Et pas seulement au passage d'une scène à l'autre. Dans le découpage de l'action et des dialogues aussi.
La plupart des mes réécritures sont consacrées à la fluidité du texte.
J'adore les paragraphes. Les textes bien aérés, qui respirent. En survolant rapidement mes 4 manuscrits, je réalise que la tendance est à la disparition des longs bouts de textes. Je morcelle. Je découpe. Je me sers des paragraphes comme ponctuation.
Ça peut être dangereux. Il manque parfois quelques passerelles entre les morceaux pour que ça coule bien.
- l'action
C'est gênant, mais il faut l'avouer. Quand j'ai commencé à écrire en 2009, créer des scènes d'actions me foutait la trouille. J'avais tendance à regarder autour, à zyeuter ce que d'autres avaient fait avant moi, et de trancher «Je ferai certainement pas mieux. Autant me concentrer sur autres choses».
Je me cachais derrière l'apanage «Mieux vaut travailler sur ses forces plutôt que de combler ses lacunes».
Grave erreur, dans mon cas.
Ce n'est pas pour rien que mon manuscrit me revient avec ce genre de commentaires: «l'action tarde à démarrer».
À l'époque, je n'osais pas.
Entre temps, j'ai découvert le plaisir de rédiger des scènes d'actions prenantes. J'ai appris pendant la rédaction d'Averia 2 qu'il ne fallait pas se contenter de torturer psychologiquement ses personnages. Les malmener physiquement se révèle tout aussi divertissant ;)
- les descriptions
Un autre «work in progress». Un autre truc où je me disais «j'suis pas ben bon là-dedans, autant attirer l'attention ailleurs». J'éprouvais de la difficulté à créer des descriptions vivantes. À les intégrer convenablement. À les faire passer dans le filtre de mes personnages.
Résultat? Je me bornais à écrire des textes laids. Sous prétexte que je ne savais pas trop comment, je m'interdisais les images, les métaphores, les expressions de mon cru.
C'est Lucille, la première, qui s'est mise à me dire «tu es un poète, Pat!».
C'est à ce moment (ça fait pas longtemps, donc!!) que j'ai réalisé que je m'amusais désormais à imager mes textes. À me laisser aller. À parsemer, à embellir.
Mon frère, à la lecture de Tharisia 2 (tout chaud sorti de mes doigts encore fumants), m'écrivait «tu es beaucoup plus graphique dans celui-ci!».
Une précieuse leçon...
- ma tête de mule
J'ai cette fâcheuse tendance à prétendre, lorsqu'on met le doigt sur un bobo pour la première fois: «C'est pas une lacune, c'est un Choix Artistique» ;)
Par contre, je dis ça, mais je suis tout de même très ouvert. Étant moi-même un critiqueux de premier ordre, j'adore qu'on me rende la pareille. Qu'on décortique mes trucs et qu'on me dise «hey, ho, gamin. t'as des croûtes à manger toi aussi».
***
Hum... voilà. C'était une sélection de mes faiblesses. Il y en a d'autres, évidemment. Je l'ai dit: elles sont légion. Je traîne encore une myriade de lacunes. Je passe sous silence tout un tas d'améliorations stylistiques que je pourrais encore énumérer, mais je voulais surtout décrire les plus importantes, et non pas en dresser une liste exhaustive.
Allez, maintenant, j'ai bien hâte de lire vos billets sur le même thème :)
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