Un aperçu de ma vie:
Je lis vous savez Qui. Je bouffe. J'écris longtemps puis je sors courir, histoire de délier mes petites jambes.
Je traverse la route, longe le parc, la clairière, le ruisseau. Tout ça sous les étoiles ou, comme ce soir, sous une jolie neige fine.
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«J'ai de la misère à faire autre chose» avouais-je récemment à une collègue de travail qui me demandait des nouvelles de «mon» livre (c'est compliqué à expliquer que j'écris le quatrième en ce moment...).
C'est vrai, outre m'occuper de mes enfants de substitution poilus/plumagés et maintenir la maison dans un état à peu près salubre, j'éprouve de réelles difficultés à faire autre chose qu'écrire.
Il y a longtemps que je n'ai plus de plaisir à jouer à des jeux vidéos, que je décline la plupart des invitations de mes amis les soirs de semaine (y en a qui commencent à me trouver plate...) et que j'ai la fichue impression de perdre mon temps en écoutant la télévision.
Et je suis heureux comme ça, je vous assure!
J'écris.
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Évidemment, à m'investir ainsi dans ma série, il m'arrive d'avoir les bleus.
Et si tu faisais tout ça pour rien? me chuchote une petite voix éraillée lorsque je prends conscience qu'aucun éditeur n'a encore manifesté le moindre intérêt pour mes trucs.
C'est pas un peu débile, écrire? Te démener à faire vivre des personnages dont toi seuls se soucie. Ouch, tu es méchante, petite voix éraillée. J'ai quelques lecteurs qui m'assurent que si et que ça, ...
Tu vas faire quoi, quand tu réaliseras que ça ne débloquera jamais? 2 ans de ta vie à pianoter sur un clavier, à clamer haut et fort à tout le monde que c'est ta passion et que ça te fait vivre? J'en sais foutrement rien.
Tu me laisses tranquille, maintenant?
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Copine remarque ma mine de chien battu, chasse les doutes, balaye mon malaise du revers de la main.
«Ça vaut la peine» qu'elle me répète.
Et puis y a d'autres soirs où je me décide à imprimer de nouvelles copies d'Averia 1. J'en inspecte les pages et j'attrape quelques phrases au passage. Puis, l'air de rien, après avoir scruté et remis en ordres la pile de feuilles, je réalise, tout fier, que je l'aime cette foutue histoire.
Qu'il n'y a pas de raison que ça ne marche pas.
Que ce n'est qu'une question de temps.
Que ça me fait encore vibrer. Malgré les réécritures. Même si ça fait deux ans que j'y travaille.
Je vois le chemin accompli et j'entrevois ce qui reste à parcourir.
Et ça me motive d'autant plus.
Voilà.
Je te trouve très sage, très passionné par ton travail, très sérieux dans ta démarche.
RépondreSupprimerTu y mets tout ton coeur et tu y crois... je pense que c'est la clé du succès.
Continue... et pense (aussi) un peu à toi ;o)
Tsé Pat, pour ma part, j'ai deux passions : l'écriture et les arts martiaux.
RépondreSupprimerOr, si l'écriture fait mine de vouloir aller quelque part, les arts martiaux, eux, mèneront jamais à rien. J'suis trop vieille, trop petite, trop lourde, pas assez naturellement athlétique, pas assez stratégique... bref, je me fais souvent demander pourquoi je fais tout ça. Surtout après un entraînement souffrant qui m'a laissée plein de bleus. (Après tout, pour me tenir en forme, je pourrais courir ou faire de l'aérobie)
La réponse, pour l'écriture comme pour les arts martiaux, c'est la même : je le fais parce que j'aime ça! Je trippe! Je vibre! Je vis!
Facque, oublie le reste. Vibre et vis, même si c'est pas la vie de tout le monde!
Exactement ! Pat, tu as la bonne attitude. Dans ce métier, il faut triper, vibrer... et persévérer.
RépondreSupprimerBravo ! Et ne lâche pas ! Ça vaut la peine. Si tu y crois, ça vaut la peine... :0)
J’ai fini par comprendre qu’il fallait accueillir le doute comme un ami. Il est nécessaire. Il fait même partie de nos outils. Fais-lui une place de choix et il te servira à progresser.
RépondreSupprimerDans mes remerciements, il y a ceux pour Doris, ma belle-sœur. Mon manuscrit ne serait jamais ressorti de mes tiroirs sans une toute petite phrase qu’elle a pris la peine de me dire. Elle m’a mis un petit roman entre les mains et m’a dit : lis ça. Si ce roman a été publié, le tien doit l’être. J’ai poursuivi mes démarches. Et j’ai reçu le téléphone que tu attends.
Tu as le talent, c’est indéniable. Tu possèdes aussi la passion, la volonté, le sens du travail, l’ouverture d’esprit. J’étais pas mal comme toi. Pourtant, outre ces qualités, ce dont j’ai eu besoin pour arriver à une première publication, c’est un élément qu’on ne peut malheureusement pas contrôler : un peu de chance. Je suis tombée à la bonne place, au bon moment. Sans cette chance, je ne crois pas que je serais publiée à l’heure qu’il est.
Attends la tienne.
Ne te décourage pas.
Entretiens précieusement ta patience, comme un bon chasseur.
On va finir par te lire. ;)
Tous ces conseils sont très sages et je crois que je vais les emprunter pour moi-même
RépondreSupprimerTa petite voix intérieure doit être une bonne amie de la mienne! C’est à peu près ce qui résonne dans ma tête lorsque la fatigue s’installe. La petite voix en profite alors pour semer doute et désespoir. Dans ces moments, je relis quelques chapitres de mon histoire et ça me convint que ce que j’écris est plutôt bien, finalement. Et je me remémore la raison pour laquelle j’écris : parce que j’aime ça et que ça me fait tripper! Tout part des trippes.
Une dernière chose. Tu ne manques pas grand-chose en laissant la télé éteinte!
@Lucille
RépondreSupprimerJ'espère moi aussi que c'est la clé du succès :)
@Gen
Je suis d'accord avec ce que tu dis, Gen.
J'écris parce que j'aime ça, parce que je vibre et trippe.
Mais... ce n'est pas un journal intime que j'entretiens. Je veux être lu. Je veux en faire un succès, un accomplissement.
Voilà ce qui me fout la déprime une fois par deux-trois mois ;)
@Annie
Merci Annie.
J'y crois, je t'assure. :)
@Karuna
RépondreSupprimerUne phrase retient particulièrement mon attention: Entretiens précieusement ta patience, comme un bon chasseur.
Haha! Voilà. Une simple image comme celle-ci suffit à me redonner du courage.
Pat le chasseur. Je m'imagine barbu et sale, accroupi dans l'herbe haute, une expression de ruse subtile sur le visage...
Merci Karuna.
J'suis naturellement chanceux et choyé par la vie. Ne reste plus qu'à continuer de travailler fort.
@Isabelle
Tout part des tripes. En effet. C'est ce qui m'intéresse dans toute démarche artistique et c'est la raison pour laquelle je visite vos blogs.
Sentir et reconnaître la passion.
Bonne chance avec tes trucs, Isabelle. Tiens-nous au courant :)
@Pat : Être lu, ça finira bien par arriver aussi. Faut juste être patient! :)
RépondreSupprimer(J'ai fini par gagner quelques combats et par utiliser les arts martiaux dans ma vie quotidienne. Ils ne seront jamais ma carrière, mais bon, c'est pas grave! ;)