mercredi 22 décembre 2010

Le reste est malsain

Je montre mon croquis d'Annika à Copine.
-Ouah! qu'elle s'exclame. Malade. Tu devrais essayer d'y mettre de la couleur.
-J'ai essayé. C'est moche. Je t'envoie le fichier brouillon, si tu veux. Colorie-le.

Copine se gratte le menton, penche la tête.
-Ouais, pourquoi pas.

Admirez le résultat...


Pourquoi a-t-elle le visage peint en noir? Peux pas vous le dire. C'est relié à l'intrigue.

***

Bon...

Allons-y comme ça vient.

***

Suite à mes mésaventures avec mon dernier manuscrit (voir en référence à peu près n'importe quel billet précédent celui-ci), j'ai décidé de relire quelques passages d'Averia 2, histoire de me redonner un peu de courage.

Hum... comme quoi on en apprend tous les jours, hein? Chaque étape de chaque manuscrit nous amène ailleurs. Nous fait progresser.

Je trippe toujours. Mes scènes me captivent. L'émotion est là.

Mais je réalise que j'en ai beaucoup appris pendant la correction d'Averia 1.

C'est pas nouveau, en fait. Je sais très bien que c'est jamais terminé tant qu'une tierce personne (généralement bien déterminée et/ou protégée d'un grillage ou d'une armure quelconque) n'arrive à nous arracher de force le manuscrit des mains.

Mais ça m'a quand même fait réaliser une chose...
«Bon sang... Farme-toé pis écris».

***

Je disais à Lucille «pas de syndrome de l'imposteur qui tienne sur ce blog!».

Eh bien je me retire ce privilège.

Je vous casserai les oreilles avec «voici comment on construit un personnage» par-ci et «vraiment, une intrigue devrait se résoudre de telle manière» par-là quand j'aurai quelque chose de tangible à partager.

Parce que je ne partage pas ici. C'est archi-faux. Je sors des bribes, j'extirpe des petits bouts et j'espère une tape dans le dos. Ce n'est pas partager une passion, c'est quémander de l'attention.

Et ça me dégoûte un peu.

Mes meilleurs billets sont ceux pour lesquels je n'attendais aucun commentaire.

Le reste est malsain.

***

Appelez-ça une relâche. Appelez-ça un blogodrame.

Mais Pat se retire un moment. Il en a marre de ce pseudo making-of. Il a envie de travailler avec acharnement dans le silence.

Et il vous souhaite à tous un Joyeux Noël et une très Bonne Année. Parce qu'il vous aime tous très fort même s'il a l'air fâché.

lundi 20 décembre 2010

J'abdique

Tu gagnes, Annika.

Je cesse de me torturer la tête. De triturer milles détails par-ci par-là juste pour te faire gober une histoire dont tu ne veux pas.

Je cesse de me battre. Tu es la plus forte.

Tu t'entêtes à te faire fade. Molle. Absente. Juste pour me contrarier.

Y a qu'au début, quand je t'ai mise en contact avec ce nouveau personnage, que je t'ai sentie vibrer. Vivre pour de vrai. Exister en dehors des pages.

Alors c'est bon. Je t'écoute. Dis-moi ce que tu veux que je raconte...

***

De retour à 10 000 mots

mercredi 15 décembre 2010

Écrire en morse

Écriture squelettique.

Télégraphiée.

Ai eu envie de jeter le blâme sur le style famélique que j'emploie sur ce blog.

Mais mon critique intérieur (je l'ai baptisé Pat) ne s'en laisse pas passer si facilement.

Il m'a expliqué que les passages que je rédige ces temps-ci n'allument pas grand chose dans ma petite tête. Que c'est de ma faute.

Il me suggère d'accélérer. De me boucher le nez et d'avancer. Avec les conséquences que ça a et dont j'ai conscience.

Mes notes mentales sont bombardées en tous sens, mais pas pour le point du récit où j'en suis en ce moment.

Too bad.

***

J'suis allé voir le dernier Harry Potter avec Copine ce week-end.

Surtout pour satisfaire mon envie insatiable de popcorn (ça étonne encore quelqu'un?).

Et.... rmmmf...

Je n'aime pas... les solutions qui viennent de l'extérieur.

Je n'aime pas quand les personnages surmontent leurs épreuves grâce à un objet qu'on leur a remis au début de l'aventure (et c'est que ça dans Harry Potter...).

Quand l'intrigue se dénoue grâce à l'intervention de quelqu'un d'autre. Grâce à l'apparition opportune de la bonne personne, du bon objet «magique». Grâce à l'introduction d'un élément extérieur à la dernière minute.

Quand les qualités et défauts des personnages n'ont rien à voir avec la résolution du conflit.

Quand les «par un heureux hasard» s'accumulent scènes après scènes, chapitres après chapitres.

Bref, je suis difficile, je sais.

Mais le popcorn était savoureux.

***

Doit*avancer*manuscrit*STOP*ne*pas*perdre*mon*temps*avec*brouillons*sur*photoshop*STOP*pas*le*temps*de*vous*parler*STOP*ai*fini*de*vous*embêter*STOP*promis*STOP*juré*STOP*craché*STOP*

mardi 14 décembre 2010

Sans couleur, svp

Une soirée gaspillée à tenter de mettre de la couleur sur ce brouillon d'Annika Aralia.

Nouvelle coupe de cheveux et maquillage alternatif (non-visible sur cette image)


Je me console, au moins j'ai eu la présence d'esprit d'écrire un peu moins de 1000 mots avant de me lancer dans cette veine entreprise.

Tout n'est pas perdu!

Misère...

lundi 13 décembre 2010

Immobile

Je sors. Je marche jusqu'à la boîte aux lettres au bout de la rue et le dehors est mauve. Violet? Pourpre?

Ouais. Pourpre et enneigé.

Pas de courrier. Seulement un dépliant de pizza. Mais j'en ai mangé la semaine dernière.

***

Je furète sur la toile. Je lis des contes de Noël. Je l'ai déjà dit mais... belle communauté de blogueurs qu'on a là.

J'observe la galerie d'art d'une artiste que je ne connais pas. Je m'y perds quelques dizaines de minutes (j'ai l'amour facile).

Je me mets à rêver de couvertures de livres.

Puis d'un espace pour écrire. D'un studio. Comme ces peintres.

Un coin un peu plus inspirant que l'ordi coincé entre la table de la cuisine et le divan du salon.

Quoique j'ai jamais eu besoin de plus avant.

***

Je me permets d'être immobile.

De mettre de la musique et de chanter tout bas ou à tue-tête.

De danser avec le chien ou de regarder dehors.

De faire un peu de ménage ou de tout domper sur le dessus de la sécheuse.

***

Aujourd'hui les vacances étaient terminées.

Je retournais au travail.

Je penserai à Tharisia cette nuit.

Et j'écrirai demain soir.

vendredi 10 décembre 2010

Un Conte de Noël

Initiative de M.l'Ermite.

Rédiger un conte de Noël de 500 mots et le publier sur notre blog.

Voici ma contribution.

***

Les voitures passent. Vanessa tire encore un peu sur sa cigarette. Le vieux béton usé du perron lui donne des frissons, mais elle s'en fout. Elle a mal à la tête et ne pouvait plus supporter d'être enfermée à l'intérieur.

À sa gauche, son cousin renifle bruyamment à nouveau.
-Comment tu peux continuer à fumer après ce qui est arrivé à grand-papa?
-Tu m'énerves...

Elle aspire une autre fois, réchauffant son intérieur par petite bouffée.
-Pourquoi t'es sortie?
-Pourquoi toi t'es sorti? qu'elle réplique sans le regarder.

L'autre se mouche.
-J'crois que grand-maman aimerait beaucoup qu'on soit tous là...
-Grand-mère ne remarquera pas si je sors fumer cinq minutes.

Haussement d'épaules. Une fine neige tourbillonne au-dessus de leurs têtes, mise en évidence par le lampadaire qui crachote sa lumière jaune sur la rue.
-Quand même... un premier Noël sans grand-papa... ça fait bizarre.

Vanessa hoche la tête. Elle secoue le bout de son mégot et la cendre s'envole dans la brise avec la neige.

Elle dépose son menton dans sa main et soupire. Après un long moment de silence qu'elle trouve louche, elle se retourne vers son cousin. Son visage, fripé par l'émotion, peine à contenir ses larmes.
-Désolé, fait-il. Je... j'trouve ça dur. Ça ne te fait rien, toi?

Vanessa plisse les yeux.
-Ce que j'veux dire... J'arrive juste pas à y croire. Il avait l'air si en forme.
-Il était malade, Justin. Il l'a juste pas dit à personne.
-Mais pourquoi?

Les yeux grands ouverts, les bras tendus, les mains raides. Une lueur de fluide sous son nez. Fais-en pas trop, pense Vanessa.
-Peut-être qu'il ne voulait pas d'un paquet de monde qui braille à son chevet pendant des semaines.
-C'est intelligent, tu trouves?
-J'm'en fous! lui répond-elle sur le même ton. C'est sa décision à lui.

Elle amène sa cigarette à sa bouche, mais celle-ci s'est éteinte.
-Merde...

Tâte ses poches, en ressort un paquet d'allumettes.
-Attends, fait son cousin. Ce sont les allumettes de grand-père?
-Mon briquet est mort... Et puis elles traînaient sur son bureau.
-Parce qu'en plus tu es allée fouiller dans sa chambre?
-Ok, fiche le camp. Laisse-moi fumer en paix.

Justin s'anime. Il mouline des bras, il postillonne.
-T'as vraiment aucun respect! Dans le fond, tu t'en sacres que grand-papa soit mort. Ça ne te fait rien. J't'ai même pas vu pleurer aux...
-Justin, câlisse ton camp, le coupe-t-elle, une main pointée vers la porte.
-Je...
-Non! J'veux plus te voir. Décrisse...

Il pivote et pousse la vieille porte de bois, laissant filtrer les odeurs de ragoûts et de patates pilées.

Bravo, Justin, pense-t-elle. La vie est injuste et la mort n'a aucun sens. T'as découvert ça tout seul?

Elle tire sur sa cigarette mais oublie qu'elle s'est éteinte. Qu'est-ce que t'en sais ce que j'suis allée faire dans la chambre de grand-papa...

Vanessa brise une allumette et la gratte sur le carton. Ses doigts sont gourds, endormis par le froid.

La vie s'arrête dans un claquement de doigts, pense-t-elle encore. Un jour t'es en vie et le lendemain, CLAC... Ça donne rien de se choquer...

Le feu jaillit en une petite flamme secouée par le vent.

Puis s'éteint dans une bourrasque.

Vanessa observe le tison fumant.
-Tu vois Justin, comme ça. Juste comme ça...

Les yeux humides, elle sert le paquet d'allumettes entre ses mains.
-Bordel...

jeudi 9 décembre 2010

Extrait

Envie de transparence.

Je passe mon temps à chialer que j'aimerais voir plus de tripes. Alors voilà un bout des miennes.

Morceau extirpé du premier jet de Tharisia 2.
Je restai assise, le verre dans la main. Je contemplais les reflets que l'ampoule fatiguée y jetait. Ça me rappelait un mouvement similaire. Moi, attablée dans la luxueuse salle à manger de mon oncle Isigar, faisant tournoyer un verre en cristal sous l'oeil inquiet des domestiques. Karam, les yeux rougis par je-ne-sais-quelle substance, qui m'observe, qui me déteste un peu plus chaque seconde. Annika, le visage immaculé, qui prépare sa vengeance.
À l'opposée, j'étais maintenant assise au beau milieu d'un taudis, à observer les fêlures d'un verre gris, polie par les mains usées qui y sont restées accrochées trop longtemps pendant les longues soirées d'une vie immobile.
Je me redressai soudainement. 
Est-ce que je viens de recopier un bout de texte du quatrième tome d'une série dont le premier manuscrit n'a toujours pas été accepté?

On dirait bien!

 Mais vous me connaissez, lecteurs. Vous me connaissez...

mercredi 8 décembre 2010

Sauvegarde

Ouah, j'ai réalisé hier que je n'avais pas encore sauvegardé de copie backup pour Tharisia 2.

Et comme je viens de franchir le cap des 50 pages / 10 000 mots...

***

J'aime le cap des 50 pages.

Parce que, d'après une entente qui dure depuis Averia 1, mon frère lit mes textes à coup de 50 pages.

Mon frère n'est pas un grand critique et est plutôt avare de commentaires constructifs. Mais j'ai besoin qu'il lise, car son enthousiasme est contagieux. Il sert à me motiver et j'en ai pleinement conscience

Il m'aide à déterminer ce qui fonctionne et ce qui cloche. Si je suis sur la bonne voie ou non. Si je suis trop nébuleux ou trop prévisible. Si mes personnages ont l'effet escompté. S'ils sont suffisamment percutants, trop mous ou excessifs.

Je le découvre à sa façon de me parler de mon texte.

L'hiver dernier, pendant la rédaction d'Averia 2, j'ai réalisé que, en ce qui concernait la «toile de fond» de science-fiction, j'étais complètement dans le champ. J'envoyais le mauvais message. Et mon frère de s'excuser d'avoir mal compris, mal interprété. Et moi de lui dire: mais non! Si tu comprends autre chose, c'est que j'ai mal fait mon travail!

Bref... il ne s'agit pas d'un avis extérieur critique et qualifié, mais mon frère, même s'il sert surtout à m'encourager, est un allié très précieux.

J'ai hâte d'avoir son avis.

***

10 000 mots pour mon manuscrit...

Je m'essaie à une prédiction?

Averia 1: 77 000 mots
Tharisia 1: 53 000 mots
Averia 2: 66 000 mots
Tharisia 2: ...

Dans ma tête, il est plutôt volumineux. Il pourrait même surpasser Averia 2 en terme de nombre de pages...

Allons-y avec...
Tharisia 2: 70 000 mots

***

Même si l'envie de travailler mon manuscrit me démange, congé pour la journée.

Mission: magasinage pour Noël... brrrrr.....

lundi 6 décembre 2010

Major Tom

Je chantonne Space Oddity de David Bowie et Copine décide de se joindre à moi.

Naturellement, elle a sa version bien à elle...

«Ground Control to Major Tom.... I love you Major Toooooom.
And I'm really wondering what you are wearing right noooooow...»

Belle réinterprétation de l'échange entre l'astronaute qui découvre l'immensité de l'univers et les ingénieurs de la nasa dans leur centre de contrôle...!

***

Je déteste l'hiver.

Mais la neige m'inspire. Allez savoir pourquoi.

C'est l'une des tempêtes de décembre dernier qui m'a fait découvrir comment se terminerait Averia 2.

Et aujourd'hui, dans ma petite auto sous la neige qui tombe, la radio quelque part dans le tapis, j'ai eu quelques idées géniales. J'ai senti la prochaine scène. J'en ai éprouvé les contours. J'en ai palpé la texture. J'ai goûté les émotions qu'elle ferait vivre à Annika.

L'air de rien, aujourd'hui seulement, j'ai écrit 10 pages. Et je n'ai pas fini.

***

Ça me fait rire.

Tharisia 2, dans son processus, commence à ressembler à Averia 2 (ce que j'ai écrit de mieux jusqu'à maintenant).

Un personnage est apparu dans les quelques premières pages. Un personnage qui n'apparaissait pas dans le plan. Et évidemment, ledit personnage vient tout chambouler et prend une importance insoupçonnée dans mon récit.

J'adore ça! *grand sourire*

C'est signe que le texte vit de lui-même. Qu'il est organique. Qu'il vient de mes tripes.

Mes petits yeux bruns ne décèlent plus rien d'artificiel.

Go! On continue!

dimanche 5 décembre 2010

Confidence

J'suis drôle, quand même.

J'suis là et j'écris Tharisia 2. Je reprends mes vieux repères, mes vieux réflexes. Je me replonge dans l'univers d'Annika Aralia.

Tout va bien.

Je m'amuse à pousser plus loin. À explorer le personnage.

Et là, en plein milieu d'une phrase...

***

Non, ça ne me dérangerait même pas de tout refaire en Il/Elle.

Tout, depuis le début.

C'est faisable.

Est-ce que ce serait meilleur? Je sais pas. Faudrait essayer.

***

J'aime ce que je fais. J'aime ce que j'ai écrit.

Mais si on me demandait, je comprendrais. Je verrais. J'essayerais.

L'air de rien, c'est un gros morceau.

jeudi 2 décembre 2010

Les portes

De chez nous ç'avait l'air simple.

Prends la 10, prends la 30, prends la 132, tourne sur la 109, t'es sur ma rue continue un bon boutte pis j'suis à droite, derrière le bureau de notaire.

Suffisait de tourner au bon endroit. Ce que je n'ai pas fait.

Et en plus ça me tentait même pas. C'était quelques jours avant ma fête et je déprimais. Pas envie de voir personne. Pas même mon vieux chum revenu de son désert que je n'avais pas eu la chance de voir à plus de deux reprises depuis son retour.

Alors me voilà, sur une petite route étroite, mal éclairée. Une ferme à gauche, rien à droite. Une grange plus loin, une intersection sans indications.

Ç'avait l'air creux sur Google Map mais là...

***

Soudain...

***

Je fouille les ondes. Ma chaîne préférée vient de m'abandonner. Les vieux succès rock/punk/grunge de mon enfance laissent leur place aux nouveautés qui tournent ces temps-ci. Rahh ce que les jeunes écoutent de la musique nulle de nos jours (clin d'oeil clin d'oeil).

Je m'accroche à une mélodie. Je tends l'oreille. Je tombe en amour.

Suis arrivé en plein dans la partie instrumentale de Light my Fire de The Doors.

L'avais sans doute déjà entendu avant, mais pas avec les oreilles que j'avais ce soir-là.

J'écoute, je me laisse entraîner d'un instrument à l'autre, valsant du clavier à la basse discrète, du rythme des percussions au solo de guitare...

J'écoute et je trippe. J'imagine ce que ce doit être de créer ce genre de trucs. De mettre ça ensemble, de voir les morceaux s'imbriquer l'un dans l'autre. De jouer ça sur scène, de réaliser que ça fonctionne.

Wow...

***

J'arrive chez mon copain.

Nous en profitons un peu pour rire de mon légendaire sens de l'orientation.

On s'amuse, on jase.

Et je repars, la tête encore vibrante, pleine d'échos...

mercredi 1 décembre 2010

Oups!

Haha!

Ça commence bien.

Deux refus déjà sur les quelques manuscrits électroniques que j'ai envoyés.

Une réponse sympathique. L'éditeur me décrit brièvement ses projets pour l'année et conclut qu'il est plus ou moins booké pour l'année 2011. Prend le temps de me dire qu'ils liront le manuscrit d'ici quelques semaines. J'ai beaucoup apprécié ce e-mail-là.

L'autre réponse (que je retranscris ici dans son intégralité) : «complet jusqu'en 2012».

Allez, je vous tiens au courant!

mardi 30 novembre 2010

Ellipse

C'est reparti.

Ai gardé le tout début de l'introduction, mais sinon, c'est un départ à neuf.

Et, quelque dix pages plus tard, je suis très emballé.

***

J'aime les ellipses.

J'aime ce qui est suggéré. Ce qui est amené subtilement. Ce qu'on glisse à l'attention du lecteur sans que celui-ci s'en rende compte.

Je n'aime pas me faire tenir par la main. Me faire tout expliquer.

Je préfère ce qu'il y a entre les lignes que ce qui est écrit noir sur blanc. Je préfère deviner. Je préfère qu'on me fasse confiance en temps que lecteur.

Naturellement, je m'efforce de suivre ces mêmes règles quand j'écris.

Il y a des ellipses dans mes trucs. Surtout entre les bouquins. Et le danger consiste à «expliquer» ce qui se passe entre le dernier tome et lui suivant.

C'est la scène que je viens d'écrire.

Un quelque chose qui débute la trame de Tharisia 2. Qui laisse entrevoir. Qu'est-il arrivé au personnage depuis? Annika n'en glisse pas un traître mot. Mais on comprend. Par ce qu'elle fait, par ce qu'elle dit, par ce qu'elle est au moment où le lecteur la retrouve.

Le lecteur rattrape son «retard» en découvrant un élément par-ci, un autre par-là... Ce qui n'est pas expliqué noir sur blanc est construit au fur et à mesure de la lecture. Au bout de quelques chapitres, le lecteur ne se pose même plus de questions sur ce qu'il y a entre les romans car, sans s'en rendre compte, les liens se sont faits. Tout en douceur. En s'intégrant dans l'action, dans la narration, dans les détails, dans les personnages, ...

C'est-y pas magique?

***

M'enfin, tout ça, c'est de la théorie!

Moi, le nez collé sur l'écran, j'ai l'impression que ça fonctionne. Faudra voir ce que vous en penserez lorsque vous tiendrez le bouquin entre vos mains.

Dur d'avoir du recul en ayant les deux mains sur le clavier. Mes bras sont pas si longs que ça...

***

Bref... je voulais vous dire que je suis relancé dans l'écriture.

Et que je m'amuse.

Mais ça, vous vous en doutez.

dimanche 28 novembre 2010

Artificiel (MAJ)

Je bouffe un morceau de gâteau (sinon il va se gaspiller) et je relis les quelques 30 pages rédigées pour Tharisia 2.

Je jette un oeil à mon plan.

Aille...

***

J'ai de bonnes idées. De très bonnes idées.

Mais ça a un quelque chose d'artificiel...

C'est ma faute. En terminant Tharisia cet été, je me suis mis à visualiser un nouveau personnage. Quelqu'un pour confronter Annika. Quelqu'un pour la faire enrager.

Et là, en révisant mon plan, ce n'est pas Annika que je vois. Je me vois moi en train de tirer des ficelles pour recoller les morceaux. Pour préparer la suite des choses.

***

Doutes ce matin.

Je ne me suis vraiment pas facilité les choses en décidant découvrant qu'Averia et Tharisia seraient deux séries parallèles qui s'entrecroisent...

Ajout:
Je devrais réellement afficher une mise en garde en ouverture de ce blog.


Un panneau sur lequel on pourrait lire: «Prière de ne pas tenir compte de Pat quand il geint. Il trouve généralement solutions à ses problèmes dans les heures qui suivent».


***


Balade avec Copine sur la 10, destination Longueuil.


Je regarde distraitement le paysage, le menton dans la main, la tête appuyée.


«Et si...»


Je remue un peu sur mon siège. Un quelque chose s'agite dans ma tête, prend forme.


J'ai une meilleure idée de l'ambiance. Je comprends mieux ce que j'ai envie de raconter. 


Je corrige le plan dans ce qui me sert de cerveau et ça fonctionne!


Me reste plus qu'à balancer mes 30 pages dans la corbeille et à recommencer.


Suis chanceux, c'est la première fois que ça m'arrive depuis le début de la série.

vendredi 26 novembre 2010

C'est moi qui suis de nature trop conciliante ou...?

Bon sang, laissez-les vivre les Nanowriters!

Je ne comprends pas vraiment le soudain débordement de haine sur la blogosphère.

Je serais très surpris d'apprendre que les participants du Nano aient déjà leurs timbres et leurs enveloppes toutes prêtes pour le 1er décembre au matin...

Nécessairement, le Nano sert de canevas. Go, on shoot l'histoire et on la retravaille morceau par morceau par la suite... Je crois qu'ils en sont conscients.

Moi je dis, bravo! Ça prend du courage pour s'engager dans un tel projet. Ça prend de la discipline. Beaucoup d'efforts et une sacré dose d'inspiration.

Vraiment? Ce n'est pas une bonne école pour apprendre le métier, ça?

Au lieu de renifler du «pfff... ils ne savent pas ce qu'est écrire pour vrai, et ce qu'ils pondent sera nécessairement nul», moi je vous encourage. Allez, Nanoécrivains de ce monde, vous m'inspirez!

mardi 23 novembre 2010

Sobre danse de la joie

Vous permettez?

C'est que je viens de terminer le cinquième jet d'Averia.

Qu'y a-t-il au menu de cette énième version?

  • Une solidification de ma narration à la première personne (conseils d'Annie Perreault)
  • Une purge intraitable de mon horrible syntaxe et de mes formules trop passives (NPdY et Annie encore)
  • La réécriture de plusieurs scènes défaillantes
  • Quelques éclairs de génie ici et là
  • Un ajout important à la conclusion
J'ai une ou deux notes que j'ai laissées derrière à réviser, et je vais faire lire ma nouvelle conclusion à Copine (elle le fera sans doute ce soir en arrivant du travail. elle aura pas le choix puisque j'ai planqué sa manette de xbox ;)).

***

Je crois que j'ai réussi à réécrire l'histoire dont je me souvenais avoir écrit...

***

Demain, correction, mise en page, fignolage et coordonnée.

Et j'envois tout ça le 25? Ça ferait un joyeux cadeau d'anniversaire. Quelque chose à célébrer!

***

Quelques pas de danse avec chienchien et hop, au dodo!

***

Oh, et merci à tous de votre soutien. 

C'est apprécié.

lundi 22 novembre 2010

Annika dont la laideur m'hypnotise

Annika Aralia dont la laideur m'hypnotise.

Phrase tirée du manuscrit Tharisia. Pensée qu'Annika a pour elle-même vers la fin du récit.

J'ai seulement eu envie de le retranscrire ici. Sans contexte ni rien.

***

Suis silencieux ces temps-ci. Désolé.

Je lis encore attentivement vos blogues. Et je vais me remettre à commenter d'ici peu, c'est promis.

***

Ai presque terminé la révision.

Doit réécrire une scène vers la fin (une scène que j'avais laissée dans un état pitoyable sans m'en rendre compte. une scène désespérément vide. une grosse page et trois quart de transition sans saveur. une chance que je suis là pour corriger tout ça).

Après quoi, je vois mal ce qui m'empêcherait de tout boucler pour ma fête.

J'vais vous faire signe.

lundi 15 novembre 2010

Le temps file

Grace à ma grippe, à une infiltration d'eau et à un problème de plomberie (trois incidents non reliés), j'ai été sensiblement retardé dans ma correction d'Averia.

Sauf que, l'air de rien, j'ai presque fini.

J'en suis à la page 263 sur 332.

Un peu moins de soixante pages après quoi je fais une autre révision rapide en ayant en tête un ou deux éléments que j'ai négligés dans cette correction-ci.

Ouah... serait-ce finalement la fin de cette trépidante révision? Pour ceux qui suivent, ça fait depuis le mois de mai (pendant l'écriture du deuxième tome, Tharisia [qui est mon troisième manuscrit... vous suivez oui ou non!?!]) que je vous casse les oreilles avec mes Ah comme j'aimerais retravailler Averia et l'envoyer aux maisons d'éditions!

Et maintenant je suis tout près de la ligne d'arrivée...
J'ai recollé les petites ailes d'Averia, lisser ses plumes, l'ai gavé de bons vers juteux (d'accord, trop loin dans la métaphore) et je suis sur le point de le pousser hors du nid pour sa deuxième tentative d'envol.

Éternelle question.

Est-ce le bon moment?

***

L'an dernier, j'étais pas mal sûr de mon coup.

Et je me trompais pas à peu près!

Aujourd'hui, je suis pas mal sûr de mon coup.

Et... qui sait?

***

Je réfléchis à mes options.


  • NPdY affirme avoir hâte de lire la prochaine version, mais spécifie dans le même souffle qu'elle n'a pas une seconde à elle avec le train de vie qu'elle mène.
  • Collaboratrice anonyme m'a lancé sur un paquet de pistes intéressantes après avoir lu les 20 premières pages, mais elle est prise en ce moment dans le Nanowrimo (quel projet de fou!!)
  • Un autre collaborateur anonyme a en sa possession une copie d'Averia (quatrième version, celle qui contient tout un paquet de fautes débiles et une structure de phrase assommante), mais lui aussi est occupé par des projets d'écriture.
Par-dessus tout ça se superpose l'image de Mathieu Fortin qui me conseille de l'envoyer dès que je suis satisfait, d'attirer l'attention d'un éditeur et de me concentrer sur les modifications que lui désire voir...

***

Pat pendant l'été:
«Blablabla, je vais attendre attendre et attendre. La prochaine fois sera la bonne.»

Pat à la mi-novembre:
Sentiment d'impatience. D'occasions à ne pas manquer. De temps qui file...

jeudi 11 novembre 2010

8 novembre 2009

Tape tape tape, efface efface, réécris réécris.

Pat se penche sur son siège. Il se frotte les yeux, s'étire, un agréable picotement parcourant sa colonne vertébrale. Son troisième jet est terminé.
-Ouah! 8 mois de travail, mais ça y est. Je l'ai. Averia est terminé.

Sourire.
-Maintenant j'achète une tonne de papier et...

Quelqu'un lui tape sur l'épaule. Ça ne peut pas être Copine, elle roupille dans l'autre pièce.
-Ahem, j'ai pensé te rendre la pareille...
-Euh...

Pat regarde Pat, copie presque identique.
-C'est quoi cette chemise?

L'autre fourre ses mains dans les poches de son jean.
-Bah... j'suis pas sensé t'en parler, mais t'auras une promotion...
-Oh...

Il jette un oeil à son vieux t-shirt noir. Son préféré.
-Nah, t'oseras plus porter ça, mon vieux... jeune..?

Pat se détaille.
-Dis, t'es ben blême...
-J'suis enrhumé...
-Et ton tour de taille...?
-Dès que je cesse de cracher mes poumons, je vais bouger un peu plus, ok?... Maintenant...

Pat plisse les yeux.
-My god! Quelles cernes...
-Bon, t'as fini, oui? T'as les mêmes cernes que moi. C'est parce que t'es trop con pour décoller de l'écran et  dormir comme tout le monde...

Les deux se taisent un moment, grommelant chacun dans leur tête respective. Mais le Pat en t-shirt noir s'anime lentement, une lueur quelque part dans le visage.
-T'es venu me prodiguer des conseils? M'apporter des bonnes nouvelles du futur? Est-ce que...

Un sourire nerveux, plein d'espoir naît dans sa bouche.
-Est-ce qu'Averia...?

L'autre balbutie quelques mots avant d'entamer, l'air trop enthousiaste.
-Hey, tu viens de terminer ton truc? Tu me laisses lire?

Il repousse le jeune Pat et jette un oeil à l'écran, hochant la tête à moitié. Mouvement incomplet. Impossible de savoir s'il approuve ou non.
-Alors c'est ce que tu comptes envoyer aux maisons d'éditions?
-Azdy dit que ça torche.

Vieux Pat sourit.
-High de sucre... murmure-t-il.
-Mais...? Elle dit que...

Roulement de yeux.
-Azdy dit Azdy dit... Écoute Pat, Azdy t'a été d'une aide inimaginable, mais la vraie leçon s'en vient.
-Ah?
-Penser par toi-même, crétin.

Devant son air désemparé, il rajoute:
-T'inquiète, penser est moins douloureux que tu ne l'imagines. Faudra trouver l'occasion de la remercier pour ça aussi.

Le jeune Pat se retourne vers son manuscrit qui clignote sur le vieil écran.
-Alors... tu crois que je ne devrais pas l'envoyer maintenant...?

Pat hausse les épaules.
-Non, fais-le. Je crois que ça te rendra service. En ce moment, tu ne peux rien faire de mieux.
-Rien faire de mieux...? Ce n'est pas tellement encourageant.

Les épaules de l'autre Pat s'affaissent. Nouveau roulement de yeux.
-Rah... je suis tellement insupportable parfois... Hey, Ho, ressaisis-toi! Ton truc, j'y crois. Oui oui! Je regarde ton manuscrit tout croche et j'y crois encore. Tu te souviens de ce à quoi ressemblait Averia au premier jet? Et tu vois comment tu l'as amélioré depuis? Eh bien, crois-moi, ce n'est rien encore.
-Mais alors... le manuscrit que j'envoie, il lui arrive quoi?
-Bah... deux refus et tu attends encore une réponse qui ne viendra probablement jamais. Mais c'est pas l'important. L'important c'est que tu vas continuer à progresser. Tu vas rencontrer un tas de gens sympas et.. ah oui, tu ferais peut-être mieux de cesser de geindre sans cesse sur ton blog...

Une petite boule de poil pénètre dans la salle sombre et bondit sur le bureau dans une adorable onomatopée féline.
-Ninja! Chaton! Bon sang, c'est vrai que tu as engraissé!
-De quoi tu parles? Elle est toute svelte...
-Dans le futur, crétin...

Pat du futur flatte chaton, l'émotion un peu trop évidente dans le regard.
-Alors, demande l'autre. Si tu n'es pas venu pour me donner conseil...?
-Nah... c'est pour moi que je suis venu.

Jeune Pat fronce les sourcils.
-Bah ouais... C'est que... Tu viens de terminer ton truc... T'es tout fier. Tu te sens vivant. Tu crées. Y a ce quelque chose qui remue dans tes tripes. Et, dans quelques jours à peine... Ah... non, je devrais pas t'en parler....

Mais  l'autre Pat est suspendu à ses lèvres.
-Allez! T'en a trop dit déjà. Explique-moi. Tu sais que tu ne peux pas garder un secret!

Pat regarde ses pieds un moment. Il cherche ses mots.
-Tu vas découvrir que c'est possible à nouveau. Que tu peux aller plus loin. Que tu n'as pas atteint ta limite. Que tes personnages continuent de te faire vibrer. Tu vas réaliser que t'as d'autres bouquins dans le ventre. Et bon sang... t'auras le feu, mon vieux. Ça t'as pris 8 mois pour écrire trois jets d'Averia? En autant de temps, tu auras deux autres manuscrits de complétés...

Yeux ronds d'incrédulité.
-Ouah... génial...
-Tu dis...

Pat tapote la tête du chaton qui se love contre ses deux maîtres.
-Alors c'est ça... C'est pour ça que je suis venu. Je voulais voir. M'imprégner un peu. Tu as tout ça devant toi et, crois-moi, tu vas tripper dans la prochaine année. Je désirais sentir ça à nouveau.
-Et... on publiera, dis?

Pat garde le silence. Il inspire. Expire.
-Je sais pas plus que toi... Mais je promets de venir te le dire dès que je sais...

mercredi 10 novembre 2010

Toute ressemblance est fortuite

Oups!

Je révise Averia.

Je lis un passage. M'arrête. Relis.

Éclate de rire.

Ai ajouté un personnage pendant l'été, lors du quatrième jet. Un personnage secondaire, voire un figurant avec quelques lignes de textes.

Mais je réalise aujourd'hui qu'il porte le nom du bébé auquel une amie proche a donné naissance il y a deux mois.

Moi qui avait réussi jusqu'à maintenant à éviter d'affubler mes personnages de prénoms de gens que je connais (à une exception près, mais ça se prononce pas pareil, alors ça compte pas:P).

Bah, le kid sera fier lorsqu'il lira ça dans 14-15 ans... J'aurai qu'à prétendre que c'était intentionnel. Que c'était pour lui rendre hommage.

Ça comptera pour son cadeau d'anniversaire!

lundi 8 novembre 2010

happy end

J'écoute Pink Floyd et Saucisse roucoule (je donne toujours des noms stupides aux animaux que Copine adopte sans me prévenir).

Je lis. Je corrige.

207 pages de révisées sur 331.

Après? Attendre les commentaires? Ou foncer, tel que me le conseillait Mathieu Fortin au Salon du Livre? De l'envoyer dès que je suis satisfait?

Je sais pas. On verra.

***

Je vous ai parlé de Terry Pratchett. Je crois qu'il est temps de vous parler de la seconde idole de mon triumvirat d'écrivains.

Erich Maria Remarque.

Ai fait sa connaissance en secondaire 1, alors que je zigzaguais à travers les rayons de la bibliothèque scolaire. Un petit livre tout relié de bleu. Une attraction inexplicable. Pas grand chose pour attirer l'oeil. La reliure n'avait rien épargné, ni le titre ni le nom de l'auteur. Seul le code à barre de la bibliothèque avait survécu. Sur le billet d'emprunt, le dernier humain à en avoir tourné les pages l'avait fait en 87 (je suis né en 85...).

Et pourtant, le bouquin m'est tombé dans l'oeil et je l'ai dévoré en quelques heures.

C'était À l'Ouest rien de nouveau.

Son oeuvre la plus connue... (et la moins intéressante, à mon humble avis)

Puis j'ai continué de traquer ses romans. Ai lu Les Camarades, l'Obélisque noir, l'Arc de Triomphe...

Toujours la même histoire ou presque.

Un type dans une situation économique précaire, dans une époque mouvementée (souvent, l'entre-deux guerre en Europe) qui affronte les épreuves de la vie.

Et, morceau par morceau, sa vie s'effrite. Il perd, lentement. Les éléments qui lui sont arrachés mettent en relief ce qui semble réellement important pour lui, l'amitié, l'amour. Mais même ça finit par lui être arraché.

Morceau par morceau.

Jusqu'à ce qu'il ne subsiste que le vide. Le malaise de l'âme.

***

Je suis incapable de retrouver ces bouquins en français. Et les traductions anglaises sont d'une aridité...

J'ignore si les mêmes mots d'autrefois sauraient susciter les mêmes émotions chez moi aujourd'hui. Tout ce que je sais, c'est qu'ils ont laissé une très forte impression sur le jeune adolescent que j'étais à l'époque.

Ça et un goût fort prononcé pour les fins amères...

***

Saucisse roucoule toujours. D'un air curieusement déterminé.

Quand je l'observe, il cesse. Il pense peut-être me déranger.

Il encourage son équipe à la télé. Saucisse aime le hockey, alors je lui laisse sur son poste.

Le Canadien ne joue pas ce soir, mais lui ne fait pas la différence.

Il aime peut-être seulement le contraste des joueurs sur la glace blanche.

Qui sait ce que ça évoque dans son petit cerveau de volatile.

***

Bon... Je ferais un bien piètre ornithologue, toujours à me demander à quoi pensent les oiseaux...

Et vous, quel genre de fin écrivez-vous dans vos bouquins/nouvelles?

jeudi 4 novembre 2010

J'avais les cheveux noirs.

Mon vieux pote Ian déménage de poste de travail. Il s'en vient juste à côté de moi.
-Pis là, vous êtes en train de me préparer un party de bienvenue?

Je feins l'embarras.
-Ben... y reste sûrement quelques ballounes dans l'armoire...

Ian feint la joie.
-Mais va falloir que tu les souffles... complétai-je.

Je tiens à ce qu'il se sente bien accueilli! ;)

***

Je me balade dans un magasin de vêtements à grande surface. É au boulot me disputait car quand elle me demande si j'ai un manteau d'hiver, j'hausse les épaules et je lui dis «ça, plus un chandail en dessous» en pointant ma petite veste usée.

Coup de foudre pour un beau manteau bleu foncé. À peine plus épais que la veste qui m'attire les foudres de ma collègue.

Ai hâte de lui montrer. Je souris déjà.

Je passe à la caisse. Tiens? Visage familier. Le même qui me faisait tant penser à Myr il y a quelques mois.

Sauf qu'elle a fait teindre ses beaux cheveux. Teindue platine comme Marilyn comme dirait mon coloc.
-Tu travaillais pas au Thaï Express?
-Oui.

Elle sourit.
-Sauf que j'avais les cheveux noirs, se justifie-t-elle.
-C'est pour ça. J'étais pas sûr.

Menteur. Je l'ai reconnue tout de suite.
Scan scan, bip bip.
Une petite lueur. Un instinct. Un quelque chose que je capte inexplicablement.
-Aimes-tu plus ça ici?
-Ça a changé de propriétaire, m'explique-t-elle. Sinon je serais encore là-bas...

Je savais que quelque chose clochait.
-Ah? (je sais entretenir une conversation! prenez des notes!) Des conflits?
-Ceux qui ont acheté sont Chinois. Ils ne parlaient ni anglais ni français. Il fallait tout le temps que je leur montre quoi faire.

Je souris, compatissant. Et tu n'étais pas appréciée à ta juste valeur pour autant. Je comprends.
Mais la facture se déroule, mes achats sont payés et des gens attendent derrière moi. Petit instant de conversation volé.

Facture sac sourire.
-À la prochaine.
-Bonne chance, que je lui dis.

Ai failli ajouter «J'espère que tu aimes la musique de Noël», mais je voulais être sympa, pas tourner le couteau dans la plaie.

***

Je poursuis mes emplettes.
Je me fais couper les cheveux (tiens! Je suis plus léger!). Je magasine la musique (tiens! Je suis plus pauvre!).

Je me souviens qu'on a un ami commun, mademoiselle Thaï et moi. Il connait tout le monde. Un coureur de jupon. Avec un coeur en or. Mais que je ne laisserais pas approcher de ma soeur (si j'en avais une).

«Ouais, je la connais. Très introvertie. Trop timide.»

J'hausse les épaules.

C'est un don que j'ai. Les gens s'ouvrent naturellement à moi.

Tout le monde t'aime, me reproche presque ma Copine.

Ouais... et j'aime pas mal tout le monde.

Qualité et défaut.

mardi 2 novembre 2010

Dehors avec les feuilles, ma tête et le mois de novembre

Ramasser les feuilles.

De gros gants usés.

Un râteau aux branches toutes tordues.

Frissonner.

Rabattre son capuchon.

Racler les feuilles.

***

Prendre une décision.

Choisir.

Ses batailles. 

Ses erreurs.

Choisir de tout donner. On verra bien après. Tant pis si j'ai eu tort. Je continuerai de tout donner.

***

Le soleil qui se cache.

Le remarquer pour la première fois.

Novembre.

Quelques étoiles timides.

Rentrer. Manger. Corriger.


jeudi 28 octobre 2010

Annika Aralia (un autre croquis)

Que fait Pat lorsqu'il en a marre de corriger?

Il dessine (et ne voit pas l'heure passer et va se coucher drôlement tard pour un jeune homme qui travaille demain matin...)!

Revoici Annika Aralia, héroïne de l'autre moitié du point de départ de ma série Averia/Tharisia.

Qu'en dites-vous?



Tenez, et voici ce à quoi ça ressemblait avant que je ne gâche tout avec les couleurs.


Allez, bonne nuit!

lundi 25 octobre 2010

2 ans et 300 messages plus tard...

C'était la fête de l'Avis d'expulsion le 11 octobre.


Et aujourd'hui c'est mon 300 message (publié! y a quelques brouillons dont je vous ai soigneusement épargné la lecture.).


Mais je ne sais pas trop comment le souligner. Quoi vous offrir.


***


Et si je me faisais plaisir...?


J'ai envie de retranscrire un petit extrait d'Averia 2. Un tout petit quelque chose qui m'avait beaucoup plu lorsque je l'ai rédigé. Un tout petit quelque chose qui ne vous évoquera sans doute pas grand chose. Mais j'ai envie de vous laisser jeter un oeil...


Un petit bout de Myr dans Averia 2...


***



         «Je fouillais frénétiquement dans les affaires de Parasite. Ses vêtements étaient éparpillés pêle-mêle sur le plancher. Il y avait bien une penderie chez lui, mais elle était remplie de détritus divers. Après en avoir fait sommairement l'inventaire, je me résignai à choisir parmi la garde-robe qui traînait par terre.


         Kodos m'avait fait retirer le manteau de cuir et le foulard qu'il m'avait offerts pour que je puisse échapper au gang d'Assimal. C'était malheureux. Je me sentais forte dans ces vêtements.


         Mais ça importait peu. J'allais me façonner une nouvelle armure. Je soulevai une autre pile de vêtements et je mis de côté deux t-shirts qui n'étaient pas trop mal. Je pris une paire de pantalons et je la dépliai de tout son long. Parasite était très grand et bien trop gros. C'était impossible que nos tours de taille soient compatibles. J'allais devoir me contenter des vieux cargos usés que je portais depuis ma fuite de la maison. Le reste des vêtements que j'avais amenés avec moi traînaient chez Kodos. Je pourrais peut-être retourner les chercher...


         En retournant un autre amoncellement, je découvris un chandail beaucoup trop petit pour appartenir à Parasite. Je le soulevai et j'en observai les détails. C'était un t-shirt moulant noir aux manches très courtes avec un unique motif de fleur grise dans le bas.


         Je me retournai vers Parasite. Il dormait toujours, la bouche grande ouverte, émettant un vacarme caricatural. À qui appartenait le chandail? J'imaginais mal Parasite partager sa vie avec une fille. Surtout dans cet appartement. Sourire en coin, je visualisai la pauvre se précipiter hors de la chambre après avoir été réveillée en sursaut par le tonnerre des ronflements du dormeur, en oubliant même ses vêtements ici.


         Puis cette pensée me pinça l'estomac. Parasite me sembla soudainement si seul.


         J'enlevai mon chandail. Il sentait la peur. J'enfilai le t-shirt noir. Celui-ci sentait Parasite. Ce n'était pas mieux, mais c'était différent.


         J'allai jusqu'à la salle de bain et je m'essuyai un coin de miroir. Le chandail m'allait bien. Il épousait bien mes formes. Je me surpris à observer longtemps la petite fleur grise sur ma hanche.


         Je pris une veste plus épaisse et mon manteau avant de retourner devant le miroir. Voilà, pensai-je. C'est ma nouvelle armure: des vêtements sales, usés, durs. Et en dessous, une petite fleur grise.


         Je passai une main dans ma chevelure noire, me dégageant temporairement le front. Que faire avec ça? J'avais l'envie subite de me raser le crâne. Je ressemblerais à Kodos. J'aurais l'air dure, aguerrie. Je serais Myr faite en pierre. Je serais la lance d'airain qui transperce et qui traverse la guerre sans une égratignure.


         Parasite me tira de mes réflexions, me ramenant sur terre, en tombant lourdement sur le sol. Je m'appuyai sur le cadrage de la porte en l'observant, amusée, se relever péniblement. La bouche pâteuse, il déglutit à quelques reprises puis entreprit de se gratter. Il hocha un peu de la tête pour me saluer.


         Je plaquai la main sur mon front, cachant ma chevelure.


— Hey, de quoi j'aurais l'air comme ça?


         Il me considéra longtemps, les yeux encore tout collés.
— Sans cheveux, l'aidai-je.


         Il haussa les épaules.
— Moi j'aime bien ta tignasse, répondit-il.
— T'as un rasoir ici? demandai-je.
— Pour les cheveux? Non...


         Il arpenta un peu la pièce sans but apparent.
— Bon... j'imagine que ça règle la question, soufflai-je.»


***


Qu'est-ce que je souhaite à l'Avis d'expulsion pour ses 2 ans? 


300 autres messages?


Honnêtement, je ne suis pas sûr que ça lui fasse plaisir.


Voyons voir...


Ce qu'il aime le plus, mon blog, ce sont ses lecteurs. Et pour ça, il est choyé. Il a de bons amis. Il a Karuna, Gen, Annie, Azdy, M. l'Ermite, Frédéric, François, Pierre, ... Et tous les autres visiteurs silencieux qui jettent un oeil de temps en temps.


Alors c'est ce que je lui souhaite. De pouvoir continuer d'échanger sur des sujets qui le passionnent avec des gens passionnants.


Voilà!


Joyeux anniversaire, blog!

vendredi 22 octobre 2010

Tiffany Aching

Je viens de terminer I shall wear Midnight, quatrième et dernier tome de la série jeunesse écrite par Terry Pratchett.

Wow...

Je continue à dire que, malgré ses millions de livres vendus, Sir Pratchett ne reçoit pas toute l'attention qu'il mérite.

Pas assez accessible, prétend ma copine.

Voyons voir...

Sa série jeunesse suit le parcours de Tiffany Aching, une jeune fille ( 10 ans, dans le premier tome? Je ne suis plus sûr ) qui se découvre un talent pour la sorcellerie.

Mais elle découvre surtout que la magie, ce n'est pas les feux d'artifices et le lançage de sortilèges. C'est se servir de sa tête. C'est ouvrir les yeux et voir le monde tel qu'il est.

Être une sorcière, c'est faire le boulot que les autres villageois ne veulent pas faire. C'est couper les ongles de pieds des vieilles dames, soigner les vieillards, superviser les accouchements difficiles.

C'est endurer les préjugés, accepter d'être différente. C'est la solitude. C'est veiller à ne pas regarder les gens de haut même si on se balade sur un balai magique.

Tiffany, dans le premier tome, découvre que sa grand-mère défunte, une vieille bergère qui connaissait tout des moutons, était aussi une sorcière. À sa manière. Les villageois la respectaient, la craignaient, lui étaient reconnaissants.

Et Tiffany en veut à sa grand-mère. Elles auraient pu partager ce don. Elles auraient pu être moins seules. Elles auraient pu se comprendre. La jeune sorcière, tout au long du premier tome, espère. Elle à l'espoir que sa grand-mère va lui faire signe. Qu'au-delà de la tombe, elle l'aidera à surmonter ses épreuves. Qu'elle brisera le silence qu'elle a entretenu autour d'elle.

Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans la vraie vie...

Tiffany comprend. Comme sa grand-mère, seule sur la colline fouettée par le vent, à endurer les intempéries, à souffrir et à veiller sur un troupeau de bêtes ingrates (parallèle avec Tiffany qui devra veiller sur les villageois qui n'ont pas confiance en elle?), Tiffany comprend qu'elle doit traverser les épreuves. Seule.

Elle comprend que sa grand-mère était une sorcière, mais aussi une bergère, et surtout une vieille dame usée qui aimait démesurément sa petite fille, sans trop savoir comment le lui dire.

Au lieu, elle le lui a montré. En lui inculquant, sans qu'elle ne le réalise à l'époque, les leçons les plus fondamentales.

***

Peu accessible?

Pourtant, je trouve que les thèmes qu'abordent Pratchett dans ses bouquins sont si passionnants...

***

Copine lisait plus ces derniers temps.

Elle a passé au travers la série True Blood en quelques semaines. Pas quelque chose que je lirais, mais, même si j'ai l'air de râler, je ne juge pas les bouquins qu'elle consomme.

Mais la semaine dernière, j'ai découvert sur son chevet Wee Free Men, le premier tome de Tiffany Aching. Surprise: ma blonde adore.

Les Nac Mac Feegles, le peuple de petites fées bleus qui passent leur temps à voler, piller, boire et à se bagarrer y sont sans doute pour quelque chose.

Copine rigole, et moi je souris.

mercredi 20 octobre 2010

Suivre le fil

La grippe se rapproche. Elle est là, tapie au fond de ma gorge.

Elle aura réussi à déjouer ma diète de pommes, d'amour et d'eau fraîche!

Résultat: je me tiens loin de l'ordinateur et des maux de tête qu'il ne manque pas de provoquer.

***

Week-end dernier.

Je termine ma boisson énergisante et je regarde, un peu jaloux, ma blonde et son grand verre de soda au raisin.
-Je n'ai plus rien de cool à boire, que je lui dis.
-Bois de l'eau.

Je fais une moue déçue. Souhaitais secrètement qu'elle accepte de partager son breuvage.
-De l'eau? Bof... c'est pas très cool...

Julie s'approche de moi, une énergie contagieuse dans le visage. Elle brandit le poing, fronce les sourcils et affirme haut et fort:
-Pat... les tigres boivent de l'eau!


Vous comprenez pourquoi je l'adore ma copine?

***

Suis allé faire un tour au Salon du Livre de l'Estrie samedi dernier.

Y ai croisé Mathieu Fortin et en ai profité pour lui dire ma façon de pensée au sujet du défi 30-30.

Au passage, il m'a également généreusement abreuvé de sa grande sagesse et de son expérience en tant qu'écrivain publié.

Première fois que je discute avec un auteur de vive voix!

***

Quant à moi, j'en suis encore à la correction d'Averia 1. Quoique... honnêtement, ça fait trois jours que je n'ai pas touché au manuscrit. Par prévention de la grippe que je sens envahir mon corps. Et non pour cause de découragement.

Au contraire, la motivation est là.

Je sens que ça avance...

Merci à NPdY et à Collaboratrice anonyme!

***

Sinon, j'ai bien envie de me laisser prendre au jeu de M.l'Ermite et de son concours de nouvelles.

Ai lancé quelques lignes sur une idée.

Idée qui m'a lancé dans une autre direction.

Pour l'instant je suis le fil. Je verrai bien où il me mène!

***

Allez! Je vous laisse. Je retourne échafauder ma contre-attaque contre cette grippe qui m'assaille!

vendredi 15 octobre 2010

Seki

J'ai dessiné Seki cette fois-ci.


***

Viens de recevoir un e-mail.

NPdY m'envoie tout un paquet de corrections. Je survole. M'arrête. Reviens en arrière.

«Ce genre de questionnements intimes est-il nécessaire? Est-il utile au personnage, à l'intrigue?»

Argh...

Moi qui ai échangé des tas de courriels avec Collaboratrice anonyme (lui ai pas demandé la permission d'en parler ici, alors anonyme jusqu'à nouvel ordre) sur comment construire une bonne narration à la première personne.

En prendre et en laisser, qu'ils disent, hein?

jeudi 14 octobre 2010

Trop en dévoiler...

Il rentre chez lui.

Il croyait que du Mcdo, du bon confort food, lui ferait du bien. Il se trompait. Il a mal au coeur. Quelque chose le dégoûte.

Il rentre chez lui, donc.

Et il est si fatigué.

Il nourrit le chien, remplit le bol des chats, donne de l'eau à l'oiseau.

Puis il s'allonge sur le sol. La joue écrasée sur le plancher.

Ses orbites sont douloureuses. La peau lui tire sur l'os des joues. Ses yeux sont irrités. Tant d'heures à fixer l'écran. Au bureau, à la maison, dans ses rêves.

Il soupire. Puis s'attarde un moment sur sa respiration. Sa carcasse qui se soulève et s’affaisse lentement.

Puis il ne pense à rien. C'est à dire qu'il pense un peu à tout, tout en même temps.

Le chien essaie de lui lécher le nez. Mais il finit par abandonner.

Enfin.

Le temps passe. Il relit des phrases dans sa tête.

Quand il se lève, il fait noir dehors. Mais lui y voit un peu plus clair.

Il a trouvé un peu d'énergie. Il n'a pas l'intention de baisser les bras.

Alors il s'installe devant son manuscrit...

jeudi 7 octobre 2010

Trop en dévoiler?

Ma blonde et moi ne vivons plus sur le même fuseau horaire. Alors on se laisse des petits plats dans le frigidaire (comprendre: je sais pas si elle ose manger ce que je lui laisse, mais je suis sûr que ça lui fait plaisir).

Ce soir, j'ouvre le frigo.
«Wouah! Julie a préparé le poulet pour les fajitas» que je m'exclame, tout content.

Me prépare ça. Me déroule un grand tortillas que je saupoudre de fromage et de salsa. Fais réchauffer le stuff. Prends une bouchée.

Hum... peu épicé.

Regarde plus attentivement dans le chaudron.

Oh... ce que je croyais être de très fines lanières d'oignons se révèle plutôt être des fèves germées. Et le poulet s'avère du porc.

C'est un chop-suey au porc.
...
Très bon dans un tortillas!

***

C'est la folie furieuses au boulot. Je lis toujours vos blogs (quoique vous êtes tranquilles ces temps-ci), mais je n'ai plus le temps de commenter. J'implore votre pardon.

***

Un échange d'e-mail (une collaboration passionnante. je vous en reparlerai) a déclenché une réflexion chez moi.

Est-ce que j'en dévoile trop?


Vous avez accès aux résumés des trois manuscrits que j'ai écrit jusqu'à maintenant. Trois bouquins de la série sur laquelle je travaille sans m'arrêter depuis avril 2009. Trois trucs toujours non-publiés.

Je me compare.

Le mot d'ordre ailleurs sur la toile semble être «C'est pas publié, tais-toi». Je préfère ne pas trop en dire pour l'instant. Je n'ai pas encore reçu les commentaires de la dirr. litt. J'attends l'argumentaire de vente.

Je ne comprends pas.

Si je me rive les yeux sur l'écran jour après jour, c'est parce que ça me passionne. Parce que ça remue des trucs à l'intérieur. Et si je tiens ce blog, c'est parce que j'ai envie de vous en parler. Je ne comprends pas ce besoin de garder le secret. De vouloir se protéger ainsi.

Mais là je me demande. Est-ce que j'ai tort?

Je prends un peu de recul. Je m'observe.

Je suis là et je lance des noms qui ne vous disent rien. Annika ceci, Seki par là, Myr ci. Tel personnage me fait vivre telle émotion. J'avais envie d'explorer tel truc. J'ai découvert ceci en réfléchissant à cela.

Blablabla je suis bloqué. Blablabla j'ai trouvé la lumière.

Écoutez-moi, voici ce qui est important pour moi dans mes textes, voici comment je construis un personnage, voici ce qui m'intéresse...

Bref... je m'interroge.

Si j'étais un visiteur. Quelqu'un qui passe par hasard sur ce blog. Qu'est-ce que j'y verrais?

Quelqu'un de passionné?

Ou un excité qui n'a encore rien prouvé à qui que ce soit et qui se prend trop au sérieux?

***

Corrigez-moi si je me trompe, mais c'est l'impression que j'ai en lisant ici et là. L'impression qu'on garde le voile sur ce qu'on écrit. Qu'on garde jalousement le secret sur le fruit de notre travail. Qu'on en laisse le moins possible transparaître.

Et je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi.

dimanche 3 octobre 2010

Ah oui...? Regarde-moi bien...

Longue conversation avec Copine.

Elle sait que je suis bloqué pour Tharisia 2. Elle me voit tourner en rond, ne pas savoir quoi faire de ma peau.

Elle me demande de lui raconter. De lui expliquer où j'en suis.

Ma blonde m'écoute. Réfléchit. Trouve le problème.

L'émotion de départ, m'informe-t-elle. C'est ce qui cloche. Tu ne trouves Annika nulle part dans les quelques pages que tu as écrites parce que tu ne l'as pas suffisamment écoutée.

Ce n'est pas comme ça qu'Annika réagit, m'éclaire Julie. Oui, elle se sent perdue. D'accord elle a l'impression d'être seule au monde. Mais elle s'est toujours sentie comme ça. Elle n'en a rien à foutre. Annika se dit plutôt «oh yeah? Well, watch me...»

Elle est prise dans cette situation? Eh bien elle décide qu'elle va en faire payer le prix aux autres.

***

C'est signe que le personnage existe en dehors des pages lorsque c'est le lecteur qui dit à l'auteur «Hey, ho! Tu n'écoutes pas ce qu'Annika te dit!» ?

***

Résultat ce matin: 6 pages de plus!

***

Julie gratte encore un peu sous la surface.

«Tu t'ennuis de Myr.»

«Tu as hâte de la retrouver. D'écrire Averia 3. L'émotion que tu as plaquée sur Annika, c'est elle.»

Elle a raison.

Je visualise déjà malgré moi certaines scènes. Mais ne vous en faites pas. Je mets le bouchon dessus. Je laisse monter la pression.

En attendant, il faut que j'écrive l'histoire qu'Annika désire que je raconte.

«Tu y arriveras, Pat?»

Well, watch me...

mercredi 29 septembre 2010

Haïku involontaire

Ma blonde dit au chat:
-Onh! T'es tellement cute. Quand t'es pas occupée à faire dodo, tu fais des ptites siestes...

***

Dehors, la pluie vient de s'arrêter. L'araignée à déserté sa toile. Elle se cache quelque part (ça fait deux mois que je l'observe, elle est devenue énorme!).

L'asphalte est luisante, la brise est chaude. La boîte aux lettres est pleine.

Enfin! Mon cd de Pink Floyd!

***

Haïku involontaire...

***

Je vous ai parlé de l'empreinte du personnage. De sa forme, de l'espace qu'il occupe. Des traces qu'il laisse derrière lui, ses réactions, ses réflexions. Des fragments qu'il laisse dans les lieux qu'il visite, des morceaux qui restent accrochés sur ceux qu'il croise.

Le personnage est fait d'ombres. De différentes couches. De plusieurs pelures.

J'estime que la toile de fond mérite le même traitement.

Mais...

***

Je cherche les mots depuis hier. Interdiction de bourrer ce billet de «contrairement à... à l'opposé de ce qu'a écrit tel....»

Atténuer mon image de vieux râleur ne ferait pas de torts ;)

Alors je vous en reparle une autre fois, d'accord? Lorsque j'aurai trouvé un moyen de vous exposer mon idée sans avoir l'air de cracher injustement sur ce que d'autres ont fait avant moi.

Parce que pour l'instant, je trouve pas, et ça m'empêche de penser à autre chose.

dimanche 26 septembre 2010

Mon assiette à peine entamée alors que la sienne se vide

Discussion avec Copine dans un restaurant vide un samedi matin.
Je lui parle de Rocky 1 et 2, des émotions que ces films font naître en moi. 
-Tu es chanceux, tu sais, me dit-elle. D'avoir ces trucs qui, chaque fois que tu regardes, déclenchent, suscitent tant de choses en toi.

Elle a raison. 
Je suis critique. Vous n'avez même pas idée à quel point. Je vois instinctivement les failles, les raccourcis, les faiblesses et les moments de paresses dans les produits que je consomme. Que ce soit de la télé, des bouquins ou de la musique. 

Ma blonde refuse catégoriquement d'écouter les Simpsons avec moi maintenant. 
En comparaison, je me pâme, la larme à l'oeil, devant les épisodes des premières saisons.
Je vois la construction impeccable de l'histoire. Je vois les personnages, leurs sentiments, leur détresse (je vous jure! Faites l'effort de les écouter pour vrai. Je suis convaincu que les scénaristes de l'époque débutaient leurs meetings en se disant «Faisons un épisode sur la perte de sens dans une vie» plutôt qu'aujourd'hui qui ressemble probablement plus à «Faisons rencontrer aux Simpsons de la manière la plus abracadabrante qui soit la nouvelle célébrité de l'heure».).

Bref, je suis critique.

Mais quand j'aime, j'aime intensément.

Ça non plus vous n'avez pas idée à quel point.

***

Je parle toujours avec Copine.

Une citation de Terry Pratchett (un autre que j'aime d'un amour profond, vous allez finir par vous en doutez). 
Il dit qu'il s'en fout un peu que le personnage soit grand comme ça ou qu'il ressemble à tel. Ce n'est pas comme ça qu'on décrit un personnage. Pour qu'il soit vivant, pour qu'on s'y attache, il faut décrire l'empreinte qu'il laisse sur son passage. L'espace qu'il occupe. Les réactions qu'il suscite. L'amour, la haine qu'il déclenche chez les autres. C'est un jeu de traces, d'empreintes. 

J'illustre à Copine comment j'essaie de mettre en application la sagesse de Pratchett dans les trucs que j'écris. Je lui montre comment je tisse ma toile, les couches, les pelures qui recouvrent mes personnages. Tout est dans l'interaction, dans l'expérientiel (terme dérobé chez Annie Perreault). 

Je me refuse obstinément à écrire «Oh, comme je l'aime». 
Julie le remarque: «Et pourtant, à la base, ce n'est que ça: l'amour. Le jeu d'émotions qu'on cache, de séparations, de fractures, ...»
Il n'y a pas de grandes déclarations d'amour dans Averia/Tharisia. Il y a de grandes démonstrations...
Et encore là, pas de «Je frétille de joie en l'apercevant». 
Je préfère les réactions plus subtiles. Comment réagit-il devant ce que l'autre dit, fait. Et à la fin, on comprend l'attachement. On a un portrait tout en relief plutôt que des mots enlignés sur du papier (ou, du moins pour l'instant, sur un écran bon marché).

Je glisse ensuite sur ce que je vous ai raconté au sujet de l'activiste qui doute. Je raconte à Julie le moteur d'Averia 2. Comment je voyais Myr («ta véritable muse», m'éclaire-t-elle) dans une relation destructrice. Je voulais voir comment elle pouvait survivre après qu'on ait étouffé le feu qui brûlait en elle. Comment elle se sentirait après qu'on lui ait arraché ce qui la propulsait jadis. Ce qu'elle se dirait après «Tout ce que j'ai fait ne servira jamais à rien» ... (la réponse dans une librairie près de chez vous, Dieu seul sait quand ;))

***

Julie me regarde, un petit quelque chose dans les yeux.
Je m'excuse, que je lui dis. Je m'épanche et je parle sans arrêt, mon assiette à peine entamée alors que la sienne se vide.
-Je suis si contente, tu sais, me fait-elle savoir. Je me souviens d'un petit Patrice pas mal perdu à Sherbrooke. Un Patrice qui ne savait plus quoi faire. Qui abandonnait ses études. Qui était triste et vide.

Un Patrice bien déçu, en effet. Un Patrice qui goûte à la défaite. Au doute.
-Alors qu'aujourd'hui tu as trouvé ta passion...

Je l'ai trouvée si gentille que je lui ai offert mon dernier morceau de bacon.

***

J'en aurais encore long à vous dire.

Encore au sujet de l'empreinte. J'en ferais le lien avec la toile de fond, l'élément science-fiction dans ce que j'écris.

Mais je ne veux pas vous perdre.

Je ne veux pas donner l'impression que je me donne de grands airs. D'avoir la prétention de vous montrer comment écrire. De prendre un ton didactique, paternel.

Après tout, je n'ai jamais publié encore.

Et j'apprends tous les jours.

C'est seulement, vous savez, que je suis un passionné.

Et que je ne peux m'empêcher de vous parler avec passion de ce drôle de passe-temps qui m'use quotidiennement les yeux et les doigts.

Merci d'être là.

jeudi 23 septembre 2010

Histoire complète de l'Union Soviétique par un humble ouvrier

Parce que je ne peux pas m'empêcher de partager cette trouvaille.

Deux brisitsh avec un copain cinéaste (très efficace!) ont concocté ce petit délice...

Bon, je me serais passé du deuxième couplet qui parle de Tetris, mais fallait, j'imagine, l'imbriquer (haha!) dans le concept.

Surveillez-bien vers les 4:37 ... Le plan parfait. La tension dramatique, la prise de vue... wow!



***

Youtube oblige, les commentaires qui suivent le vidéo regorgent d'éloges au communiste et d'appels à la révolution.

Par curiosité, j'ai suivi le profil d'une fille qui a pris le surnom de CommunistGirl (ou de quoi dans le genre).

Et... ma foi... le terme «rage anachronique» m'a traversé l'esprit.

CommunistGirl, apparemment une jeune dissidente turque, crache sur l'occident décadent, sur les porcs de la bourgeoisie, sur la propagande anti-stalinienne, la campagne de salissage de l'URSS (vous savez, les goulags, la répression et autres inventions des médias occidentaux [oh làlà...], ...).

Elle jette dans un même panier les Américains, Gorbatchev, les traîtres chinois, les ennemis du peuples et je ne sais plus qui encore.

Bref... je n'ai rien contre ses convictions. Elle a sans doute des raisons légitimes d'être en colère. 

Mais son discours me semble... 

M'enfin!

Ça me faisait penser à un roman de Bernhard Schlink où un ancien activiste socialiste était libéré de prison après plus de 10 ans de détention et que ses anciens camarades attendaient avec impatience qu'il fasse une sortie publique dévastatrice à l'égard du gouvernement.

Et lorsqu'il le fait finalement. Ça sonne faux. Ça sonne réchauffé. Ça sonne comme quelqu'un qui a passé la dernière décennie derrière les barreaux, coupé du monde. Coupé de la réalité.


***


J'ai beaucoup cogité là-dessus en écrivant Tharisia et Averia 2. 


Je me demandais comment décrire un personnage qui gravite dans les milieux extrémistes. Je ne voulais pas d'un personnage endoctriné, fanatique, illuminé. De quelqu'un d'aveugle. Je ne voulais pas de caricature à la CommunistGirl.


J'étais persuadé que ce serait frustrant, autant pour le lecteur que pour moi, de se coltiner des protagonistes aussi peu subtils.


Je voulais des personnages conscients des failles de leur foi. Ce qui est fragile est plus intéressant que ce qui est immuable (à mon avis). Les joies de la désillusions. Comment poursuivre le combat quand on réalise que les causes qui le sous-tendent n'alimentent plus le feu qui se consumait en nous?


Vous voyez, c'est ça Averia 2 ;)


Avec de l'amour, des trahisons et une bonne dose de coups de théâtre.


C'est-y pas vendeur, ça?

mardi 21 septembre 2010

Mise en garde: J'ai encore dessiné Myr

Je suis incorrigible. 
J'ai encore dessiné Myr.
Avec tout ce que je lui fais subir dans mes romans, elle mérite bien tout l'amour que je lui porte.

Alors, qu'en pensez-vous?

Et avec ce filtre? Ça camoufle la plupart des défauts, non?


Et ça a l'air bien avec le titre en dessous?

C'est bon, j'arrête de vous embêter! Je retourne à mon clavier.

lundi 20 septembre 2010

Importer d'ailleurs

Terry Pratchett, lorsqu'on le confrontait au sujet de l'apparente saturation du genre fantastique, répondait que les bons auteurs importaient les idées des autres genres, qu'il ne fallait pas se contenter de recycler ce qui se faisait déjà dans son créneau.

Il faut lire, lire, lire, ...

***

Ce qui me fait penser... Je ne lis plus.

Le dernier roman, c'était After Dark d'Haruki Murakami. Quelque part au début de l'été.

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Ai accepté de faire du temps supplémentaire en fin de semaine à mon ancien poste pour dépanner un pote. Retrouvailles avec l'ambiance surréaliste du nightshift.

Et le sentiment de supériorité et de suffisance qui vient avec!
-Wouah! À trois heures du matin j'étais chaud ben raide!
-Pff! Y a rien là! Moi à quatre heures du mat' j'm'obstinais avec un officier de la douane américaine sur la classification tarifaire de nos importations.

Je ne connais rien pour égaler ce plaisir subtil...

***

Y ai croisé l'ancien patron de mon oncle. Un type que je connais à peine.

Dans le corridor, il me demande:
«Hey, Patrice! Comment avance ton livre?»

Mon oncle, il y a un an, lui avait parlé de mes activités incriminantes. Son boss tenait tellement à m'encourager qu'il avait alors rejoint le groupe Facebook que j'avais créé (dans un moment de délire) pour Averia.

Comme je ne voulais pas le perdre dans les détails, j'ai omis de mentionner que je commençais à écrire le quatrième tome.

Quand même. Un an. Un gars que je salue poliment dans les corridors. Un sujet que la plupart de mes amis n'ont pas mentionné depuis des mois.

Petite dose de courage, ce matin-là.

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Je lisais un bouquin que mon frère m'a offert il y a des lustres. Un truc illustré (ça sonne drôlement enfantin...) sur l'origine et l'évolution du communisme. Depuis Karl Marx, les mouvements anarchiques et populistes, la Commune de Paris, les mencheviques, bolcheviques et compagnie jusqu'à l'effondrement du mur.

Depuis quelques semaines, je visualisais un lieu bien précis pour Tharisia 2 (car j'insiste pour ne pas réutiliser les mêmes endroits d'un roman à l'autre. Sinon, faut qu'il y ait une très bonne raison...). Je voyais les couleurs, les éléments...

Et, dans ma voiture, en ressassant le fruit de mes lectures, j'ai compris ce qui unirait ces différents trucs que j'imaginais pour le nouveau lieu. J'emprunte à la sombre, lugubre et crasseuse époque de la révolution industrielle. J'importe une idée de décors dans mon roman de science-fiction. Je la trempe dans mon univers, je lui donner quelques twists de mon cru. Je l'amène ailleurs.

Tout se met en place tout seul.

Après les images fortes qui surgissent du néant de mon étroite boîte crânienne, plusieurs éléments, plusieurs détails de mes bouquins sont des amalgames de ce qui me tombe sous la main, de ce qui se fraie un chemin à travers les méandres de mes petites neurones.

Liste de qualités:

  • beau
  • intelligence modérée
  • apprend de ses erreurs
  • malin!
***

Oh. Et mon copain Érick est revenu de son désert. En un seul morceau. 

Soirée surréaliste, à boire une bière avec mon vieux chum sur sa galerie.

Ne pars plus faire la guerre, ok?

jeudi 16 septembre 2010

Un jour...!

Je suis tombé par hasard sur un vieux courriel intitulé «petite critique» qu'une amie (appelons-la D.) m'avait envoyé en l'an de grâce 2002. 

D. était fascinante. Elle écrivait. Beaucoup (euphémisme). Elle rédigeait une histoire sordide et semblait souffrir au moins autant que son personnage. L'archétype même de l'écrivain torturé. Et parano! Chaque soir, dans l'autobus, elle me racontait les détails de son bouquin et jusqu'à quelle heure de la nuit elle avait griffonné sur sa pile de feuilles. Mais elle a toujours refusé de me faire lire. Par crainte que j'égare son manuscrit et que quelqu'un d'autre tombe dessus et le publie. 

Dans son e-mail, donc, D. critique un bout de texte que je lui avais fait lire.

Surprise: outre les «mirifique» et les «fastueux!» qui parsèment son analyse, D. remarque que je ne décris pas suffisamment le physique de mes personnages. 

Exactement ce qu'Azdy me reprochait ( *ahem* entre autres... ), 9 ans plus tard, à la lecture de la première ébauche d'Averia. 

Amusant, non?

Liste de qualités:
  • Beau
  • Intelligence modérée
  • Apprend de ses erreurs

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Qu'est-ce que j'écrivais à l'époque? Je n'en ai pas la moindre idée! Ce devait être un texte humoristique puisque D. conclut sa critique en disant «et pauvre Parvus! Il en reçoit des coups sur la tête celui-là!»

S'il s'agissait d'une tragédie, j'imagine que Parvus devait être très émouvant...

***

Mais un jour j'écrirai quelque chose de très drôle. C'est quelque part dans ma liste de priorités. L'humour, s'il y a un petit quelque chose de plus caché derrière, m'intéresse au plus haut point. 

J'écrirai quelque chose comme La Princesse des Singes. Ou l'Éminence Rouge. Ou Mariage à Babylone.

J'ai encore le souvenir très vif d'une histoire que j'avais en moi, la quête d'un jeune homme préhistorique à la recherche de son identité et du premier mot de l'humanité. 

Un bouquin que j'ai dû saborder mais qui me hante encore de temps en temps.

L'humour avec un petit quelque chose en dessous.

Un jour...