lundi 30 janvier 2012

Le Kid


Le kid a 11 ans.

Il vient d'aménager à Granby, dans la grande ville (hahaha!). Nouvelle école, nouveau quartier, nouvelle vie.

Il a sa chambre à lui, sa nouvelle bicyclette et sa carte de bibliothèque. Wow...

Un été pas d'ami. Un été de bouquins et de BD.

***

Imaginez...

Le kid est lâché lousse dans l'immense bibliothèque. En comparaison, les trois-quatre étagères de son école semblent bien ennuyantes.

Il ne sait pas trop où chercher, quoi lire.

Tout est possible.

Rapidement, il repère les livres qu'il a lu en classe et s'en éloigne. Il court dans l'autre direction. Vers l'inconnu. Il parcourt les rangées, croise sa mère à travers les rayons des gros romans, zyeute les livres que son frère déniche (d'imposants romans de science-fiction, avec de grosses couvertures en carton, abîmées), empile les livres qu'il choisit sur la table où son père, patient, survole des revues dans un coin.

Ses yeux s'accrochent sur les couvertures, soupèsent le poids des pages, effleurent les noms sur la tranche. Il ne connaît pas d'écrivains, alors il ne sait pas qui écrit quoi. Il s'en fout pas mal. Il veut voyager, explorer, découvrir...

Arrivé au comptoir de location, la dame contemple la pile que le jeune garçon réussit à entasser en équilibre précaire devant le vieil ordinateur jaune.
— Quoi? J'ai droit à 7 livres seulement?

***

Semaine après semaine, le kid load sa carte, ramène 7 livres à la maison, les dévore ou les abandonne en cours de route, faute de temps ou bouquins trop ambitieux pour ses petits yeux. Il emprunte souvent les mêmes, pour les terminer ou parce qu'il commence à découvrir ce qu'il aime, ce qui le fait vibrer, ce qui l'allume.

***

Ah si on avait raconté au kid...


Si on lui avait dit qu'un jour, ses mots à lui côtoieraient les bouquins abîmés de son enfance, les livres aux pages jaunies, craquantes, qui le faisaient tant rêver.

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Ah si le kid avait 11 ans aujourd'hui...

Je me demande s'il repartirait avec Averia dans son sac à dos. Lui qui s'intéressait aux textes réservés aux publics plus âgés (lui qui s'était accroché au Seigneur des Anneaux malgré Tom Bombadil...), lui qui s'intéressait à tout, lui qui lisait jusqu'à tard dans la nuit, jusqu'à s'endormir dans son lit, la lumière encore allumée...

Je me demande si j'aurais pu lui mettre quelques étoiles dans les yeux...

dimanche 29 janvier 2012

Pause anecdote

En regardant le match Nadal/Djokovic ce matin, Copine s'exclame, de son meilleur bluff:
- Hein? Comment ça y a un lifeguard?
-C'est l'arbitre, ma belle...

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Toujours beaucoup de plaisir à regarder RDS avec elle...

Comme lorsqu'on regarde les Canadiens, et que Copine n'a d'yeux que pour les arbitres, qu'elle trouve sensationnels!
- Regarde comment ils sont agiles! Ils patinent pas mal mieux que tes Canadiens... C'est comme des ninjas sur glace!

Ahhh Copine :)

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En passant, le pool du bébé est ouvert. L'écho a lieu mardi. Moi, j'ai mon intuition sur le sexe de ma progéniture (je vous dirai si je me suis trompé ou pas). Qui a envie de se prononcer?

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Toujours pas de dates pour Averia 1 et 2, mais les bouquins sont sur le site de l'éditeur. Février est à nos portes, chers amis...

lundi 23 janvier 2012

Archéologie

— Pfff... Je peux bien faire ce que je veux: j'suis l'amour de ta vie! lui dit son manuscrit.
— Ouais, ben ne t'emballe pas trop. T'es pas la seule. 


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J'adore remonter le courant, suivre le chemin qu'empruntent mes petites neurones et découvrir depuis quels coins sombres se sont échappées mes idées. 


Ce soir, en fouillant dans mes vieilles notes (toutes très bien classées et rangées de façon efficace sous la filière «vieilles_notes»), j'ai redécouvert comment était née Annika Aralia, l'un des personnages principaux de ma série. En recoupant avec les inepties que je publiais presque quotidiennement sur mon blogue à l'époque (personne ne lisait, alors je m'en donnais à coeur joie!), j'arrive à:

  1. recréer une image intéressante de ce qui s'est passé dans ma petite tête.
  2. constater que je ne change vraiment pas... (pour le meilleur et pour le pire)
Je vous en montre un bout...

Une nuit, pour le plaisir, je décide de documenter les pensées qui s'agitent sous mon crâne pendant mon quart de travail. 

Entre minuit et deux heures, avant que le sommeil n'endommage trop mes capacités mentales, je prends ceci en note...
1h23
J'ai une idée folle pour Averia 3. Je le prends en note, mais j'essais aussi de me calmer un peu. Commençons par embellir le premier et terminer le deuxième...
Voilà... le mal est fait. La ligne toute tracée (mais encore un peu floue) de l'univers que j'imagine vient d'entrer en collision avec Annika Aralia, secouant pour toujours mes plans, mes prévisions et mes personnages! Réfléchir la nuit peut avoir ce genre de conséquences ;)

Conseil d'ami: dormez.

Toujours inconscient de ma découverte, je choisis d'écarter l'idée. Sage résolution qui ne durera que quelques heures...

4h52
Au moment d'écrire ces lignes, cependant, j'ai l'esprit qui dérive vers l'idée que j'ai eu pour un éventuel Averia 3. C'est une vision floue, fugitive. Mais ça titille quelque chose dans mon ventre. Comme l'étincelle à l'origine du premier. Comme les images qui me donnèrent envie de commencer le deuxième.
Voilà où je m'exaspère un peu... (et remarquez que j'écris «Averia 3», alors que ça allait plutôt devenir «Tharisia 1», qui lui-même vient d'être rebaptisé «Averia 2»... ouf... vous me suivez toujours?). Relisez le paragraphe, les quelques lignes que j'ai écrites à 5h00 du matin... C'est exactement le genre de trucs que je vous sortirais ce soir au sujet de mon nouveau manuscrit... Tsss... On peut bien me reprocher que mon blogue est répétitif...


Et hop, petit saut temporel.


Le lendemain, j'écris:

Je viens de baptiser l'image qui m'est venue la nuit dernière.
 Annika Aralia.
 Je ne sais rien d'elle. Excepté que c'est une Tharisienne. Qu'elle se peint le visage en noir et blanc. Et qu'elle n'est pas contente.
 Et du coup, Averia 3 vient de se transformer en Tharisia.
 Un autre cycle. De nouveaux personnages. Un autre paysage.
 Je suis fou, hein?


Hum! Annika Aralia! J'adore la sonorité. J'ai pensé à ça comme ça? C'est sortit du néant?


Voyons voir... vieilles notes... fichier word enregistré le 14 février 2010...


«Idée de noms: Anika/Annika/Aniqua/Anniqa/ ... tu comprends le concept» notais-je. 


C'est le seul nom de ma liste. Le seul nom que j'ai noté dans ma banque depuis 2010. Mais, honnêtement, au moment de baptiser Annika, j'avais déjà oublié ce mémo, déjà aspiré dans des archives que je ne consulte à peu près jamais.


Bref... j'adore observer ce qui se passait autour alors que je créais, jeter un oeil sur les notes que je prenais, sur les idées qui s'entrecroisaient. Je n'en ferai pas la liste, mais je me souviens exactement de l'article de Wikipedia que je lisais lorsque j'ai compris quelle serait la quête de mon héroïne, je sais quelle musique j'écoutais, quels films j'écoutais, quels livres je lisais, quels rêves peuplaient mes nuits...


Un roman est une construction. Même si plusieurs morceaux nous semblent «tombés du ciel», il y a un mécanisme, quelque part dans l'inconscient, qui a digéré ce qui traînait autour et qui nous a craché un petit quelque chose, un bout de roc sur lequel bâtir... En déblayant les fondations, en prenant le temps de réfléchir à l'environnement dans lequel on baignait, on arrive à faire resurgir... disons... au moins l'empreinte d'une idée. 


Le fossile de l'idée... Ce fameux flash lumineux, cette inspiration qui nous agrippe le temps de nous remuer l'intérieur, disparaît, s'évanouit, se désagrège... mais il laisse toujours une trace.


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Re-bref... bonne nuit!


Prédictions: un billet que je vais regretter en le lisant demain matin!

samedi 21 janvier 2012

Mime

Vrai de vrai.

J'ai réussi à faire deviner à Copine l'expression suivante «Horreur Indicible» seulement grâce à mes talents de mime.

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Les journées s'égrènent et j'ignore toujours la date de sortie officielle d'Averia.

Dans le doute, écrivons...!


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J'ai entamé Averia 5.

Si tout se passe comme prévu, ce sera un sacré brasier.

Pour que les mots secouent le lecteur, il faut d'abord que les idées remuent l'auteur.

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Avec la caméra de mon portable, je prends une photo au milieu de chacune de mes séances d'écriture. Jusqu'à maintenant, j'ai un joli diaporama de yeux cernés et de barbe qui pousse.

J'ignore si je pousserai ce désir documentaire jusqu'au bout.

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Avez-vous d'autres idées de concepts/émotions inusités que je pourrais mimer à Copine? Soyez inventifs, elle est plutôt bonne...

jeudi 12 janvier 2012

Blablabla, je suis si zen

— Est-ce que tu es nerveux, Patrice?
— Bof...

J'y réfléchis un peu, une gorgée de V8 sous la langue.
— Pas vraiment.

Copine prend une bouchée de sandwich et mâchouille en m'observant.
— T'es sûr? Pourtant, c'est dans pas long. Février c'est quasiment demain!
— Je sais, mais ça me paraît encore loin. Et puis... j'suis dans mes angoisses d'Averia 5 et 6. J'ai toujours la tête dans mon plan.

Patrice croque un céleri, pensif et convaincu d'être tout à fait zen face à la sortie prochaine de son bouquin.

***

Un courriel plus tard...

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OHMYGOD!

— COPINE!!! J'ai reçu mon horaire pour le Salon du Livre de l'Outaouais!

Et floush floush floush* font les papillons de ma faune intestinale...*


***

Résultat: beaucoup moins  zen, finalement ;)

* Floush floush floush... quelqu'un a une meilleure idée d'une onomatopée pour un tas de papillons qui s'envolent en même temps dans un espace réduit?
*Faune... flore... vous comprenez...

lundi 9 janvier 2012

Page blanche

J'avais  hâte.

Je crois que je vis pour ce stress, pour cette fébrilité qu'on éprouve en se lançant dans l'inconnu.

Quand on se penche au-dessus de la feuille blanche, de l'écran qui scintille, quand on ferme les yeux et qu'on s'adresse à nos personnages.

«Bon... je vous écoute. Où voulez-vous aller, cette fois-ci?»

De rassembler sur papier tous les morceaux d'idées éparpillés depuis qu'on a écrit le «FIN» de la dernière fois. Se remémorer toutes les images qui nous ont traversé le crâne pendant les mois consacrés à la réécriture des précédents tomes.

Le plaisir de préparer soigneusement tous les petits fils d'intrigues que nous comptons entortiller ensemble.

Ça donne le vertige.

Il faut aller plus loin, plonger plus profond.

Battre des ailes, agiter les nageoires.

***

Et sauter.

Dans un vide qui se remplit à mesure qu'on chute.

***

Seki, Myr, Annika... Quand vous serez prêtes...

dimanche 8 janvier 2012

1Q84

J'ai terminé 1Q84 d'Haruki Murakami ce matin.

Je l'ai depuis l'Halloween et je n'ai à peu près rien lu d'autre depuis.

925 pages...

Faut être patient avec Haruki Murakami.

Depuis, je lis Flyona de Caroline Lacroix. 50 quelques pages, ça ne devrait pas me prendre deux mois à terminer ;)

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1Q84, donc.

Quelques moments magiques, une bonne leçon d'écriture (Murakami-san est un maître, un vrai de vrai), mais aussi une patience mise à rude épreuve. 900 pages sur des personnages qui restent immobiles pendant le deux-tiers de l'histoire...

Bref résumons l'intrigue en une phrase...

Aomame, agissant à titre d'assassin pour le compte d'une vieille dame riche qui tient une maison d'hébergement pour femmes battues, enlève la vie d'un Leader religieux alors que le mouvement de celui-ci se lance à la poursuite de Tengo Kawana, qui, mêlé à une fraude, réécrit et publie le livre d'une jeune Japonaise de 17 ans qui s'est échappée de la-dite secte.

***

J'ai aimé. Je pourrais en parler longtemps.

Mais je vous conseille tout de même plutôt Les Chroniques de l'Oiseau à ressort.

Ce bouquin-là continue de me hanter... tandis que je suis heureux d'avoir enfin terminé 1Q84.


mardi 3 janvier 2012

Rome

J'écoute Rome, la télésérie, avec Copine. Après quelques épisodes, après avoir assisté aux luttes de pouvoir que se livrent César et Pompée, je me dis: «Hum... sympa. Les éléments historiques qu'ils choisissent de traiter sont plutôt fidèles à la réalité.»

J'en fais la remarque à Copine, qui elle hausse les épaules. «Ah bon» fait-elle, peu impressionnée.

Quelques minutes plus tard, alors qu'un des personnages nourrit un oiseau exotique, geste anodin, à peine esquissé dans la mise en scène...

«Tiens... un Truc-Plume à bec rouge. Originaire d'Australie.
-Hum...
-Oh! Un joli J'sais-plus-quoi à crête! Vient de l'Amazonie.
-Ah...
-Et l'autre moineau là-bas, c'est une race croisée à partir de telle et telle autre, d'Amérique du Sud.
-C'est bon... tu gagnes...»

Ornithologie 1, Fidélité historique 0


lundi 2 janvier 2012

En 2011, j'ai...

En 2011 j'ai...


  • terminé la rédaction d'Averia 4 (anciennement Tharisia 2, on va s'y faire!)
  • réécrit en profondeur Averia 1 pour la sixième fois
  • travaillé sur la troisième version d'Averia 2 (anciennement Tharisia 1, hum hum)
  • jeté le troisième jet d'Averia 3 (anciennement Averia 2, ouais, là c'est mêlant)
  • révisé plus de la moitié d'Averia 4 (là, j'arrête de spécifier, c'est à vous de suivre...)
Les journées de congés ont été rares en 2011... Je n'ai pas fait le compte, mais je crois pouvoir les dénombrer à l'aide de mes dix doigts.

Maintenant, combien de fois ai-je vu mes amis en 2011...? 

Ah...

euh...

oups...

***

Cet été, je suivais la discipline suivante: boulot, manger, écrire, courir. 

Depuis l'automne, ça ressemble davantage à: boulot, manger, écrire, dormir.

***

Mon défi, cette année: trouver l'équilibre. Surtout avec bébé qui croît chez Copine, qui exigera de moi amour et soins, qui n'acceptera rien de moins qu'un engagement total et sans égal. 

dimanche 1 janvier 2012

2012

2012...

Ça sonne comme le futur, non?

Un peu comme si tout était possible.