lundi 30 mai 2011

Making Of, suite et fin.

Accélérons-le temps. Oui, c'est en notre pouvoir. N'est pas intangible qui veut, mais il faut bien que nous disposions de quelques privilèges par rapport aux simples mortels. Nous le méritons, je vous l'assure. D'un simple effort de volonté, voilà la terre qui gèle, le vent qui souffle et la neige qui tombe. Notre auteur, reclus dans sa cabane, écrit en accéléré. Il serait jaloux de voir les pages s'empiler ainsi, à la vitesse de l'éclair, sur son écran. Tharisia 2, qui n'en était qu'à ses balbutiements lorsque nous avons quitté notre écrivain miséreux, gonfle, bourgeonne et fleurit en quelques secondes.

Notre regard a bien envie de s'attarder à cette création. Nous désirons voir les joies et les peines de Patrice alors qu'il travaillait sans relâche à cet énième manuscrit. Nous aimerions cibler quelques moments-clés ou même, simplement parce que rien ne nous en empêche, grignoter quelques morceaux histoire d'en découvrir un peu plus sur ce qui peut bien mettre Pat dans tous ces états (franchement, nous croyons qu'il exagère parfois). Seulement, l'objet de notre étude est ailleurs. D'une petite pression supplémentaire, voilà maintenant la Terre qui poursuit la révolution autour du soleil. La neige, qu'on a vu Patrice pelleter en ultra-accéléré (manière subtile de biffer les jurons et les nombreuses menaces proférées au divin), commence à fondre.

Nous sommes vendredi le 15 avril. Trois jours avant la date limite fatidique du prestigieux concours des Milles mots de l'Ermite.

Notre auteur a déjà soumis un autre texte quelques semaines plus tôt. Mais ça ne le satisfait pas. Il a besoin de plus. Observons son air torturé alors qu'il laisse rôtir nonchalamment son grilled-cheese-bacon. J'en ai encore un autre en dedans, fait-il en s'adressant à son auditoire composé d'électroménagers vieillots et de chats indifférents. Y en a encore un autre quelque part là-dedans.

Il mange en tournant en rond. En arpentant cuisine et salon comme s'il s'agissait d'un ancien temple dédié aux cruels dieux de l'écriture et de l'inspiration. Le mouvement, chez lui, est signe d'intense cogitation. La plupart de ses idées lui sont venues sur ce trajet de quelques pas qui le mène de son réfrigérateur à la chaise antiergonomique qui lui sert de poste de commande.

Au passage, il presse quelques touches et fait apparaître «Pourquoi ça ne fonctionne pas». Aussitôt, les doutes réapparaissent, l'assaillent. Mais la puissance de ceux-ci a diminué alors, qu'enfermés avec le reste du fichier dans son ordinateur, ils se sont tuent pendant tout l'hiver. L'idée derrière les lignes, elle, au contraire, a crû. La vision s'est transformée, diluée, assagie. C'est devenu plus mièvre. Tiède et un brin diffus, oserions-nous ajouter.

Nous remarquons qu'il devient plus difficile pour nous d'observer simplement. Maintenant, inexplicablement, nous en venons à vivre un peu plus avec l'auteur. Sa voix et sa perception nous gagne. Peut-être n'avons-nous plus la distance rassurante des quelques mois qui nous séparaient. Maintenant que nous sommes temporellement si près de notre sujet, nous n'arrivons plus à nous dissocier complètement de lui. Nous avons maintenant l'impression que c'est lui qui guide notre regard...

La gamine est toujours en colère, donc, mais l'auteur ne la conçoit plus en train d'exploser. Il est plus intéressant et de meilleur goût de suggérer, par l'attitude de ses interlocuteurs, que celle-ci peut s'enflammer. Dessiner les contours de la relation, montrer par les réactions la nature de l'autorité. Suggérer un monde plus large plutôt que d'en pointer bêtement les limites.

La montrer un brin cassante, mais pas furieuse, contribue également à dépeindre un personnage un tantinet plus mature, pense l'auteur après coup (dissocions-nous à nouveau pour un instant : «Oups!»).

Armé de cette nuance, l'auteur se lance et, franchement, le reste vient tout seul. Le grand sorcier sec, érudit et  condescendant. Son rival vaseux et pas tout à fait honnête. La liste d'ingrédients fantastiques qui sert à camper l'univers et à illustrer la dynamique entre les personnages. L'auteur s'y amuse le temps d'en énumérer trois. Chiffre magique à respecter. Puis il s'attaque à la transition. Il annonce discrètement la fin (il déteste les histoires où le lecteur n'a aucune chance de deviner ce qui s'en vient), puis réalise avec horreur qu'il n'a pas d'espace pour faire vivre convenablement le dernier personnage qui doit révéler à la princesse ce dont elle doit se départir pour ramener son père à la vie.

Patrice a beau retourner la situation dans tous les sens, il n'y échappe pas. En mille mots, il n'a pas le temps de montrer comment et pourquoi les deux conseillers détestent l'ancien vizir. Grrrrrr, grogne-t-il. Première entorse. C'est un vizir et il se tient dans l'ombre. Voilà de belles caractéristiques pour un personnage. On le devine proche du défunt père et cela nuance sa relation avec la princesse. On devra s'en contenter.

Dans l'excitation du moment, l'auteur commet également sa deuxième bourde: il plante dans son texte son verbe préféré... deux fois dans la même réplique, à une ligne d'intervalle.

Extirper.

Les lecteurs de son blog ne devraient pas s'en étonner, Patrice l'utilise à toutes les sauces, ce joli verbe.

Toujours est-il que le compteur tourne. Les mots deviennent précieux. Pat trouve le temps d'écrire encore deux ou trois phrases dont il est particulièrement fier avant de glisser le point (de suspension) final.

La pressions chute, les épaules se relâchent. L'histoire est sortie. Écrite. Extirpée (!!), finalement. Il s'est attelé à la tâche vers 21h00 et il est un tantinet dépassé minuit. Copine apparaît quelques minutes plus tard et lit.

«Pas mal!» juge-t-elle. La réaction est moins violente que lorsqu'elle a lu l'autre texte destiné aux yeux de l'Ermite, mais Pat ne s'en soucie pas.

Confiant, il enregistre le produit final. «Pourquoi ça ne fonctionne pas» devient «Tiède et un brin diffus».

C'est plus joli, et plus vrai. Parce qu'après tout, ça n'a pas fonctionné si mal, non?

Le lendemain, il corrige deux fautes, en laisse passer au moins une ÉNORME, oublie de reconstruire une phrase un peu moche et envoie le tout dans la boîte de l'Ermite.

***

L'auteur nous relâche de ses griffes, de son emprise. À nouveau, nous flottons, libérés de son regard, de ses mots, de sa plume. Valsons un moment autour de sa tête. Nous captons encore quelques pensées, comme des bulles qui pétillent, qui s'échappent de son cuir chevelu. Ce Patrice ne croyait pas une seconde, en rédigeant cette nouvelle, qu'elle saurait se glisser parmi les favorites. Il se rappelle Copine qui sautille de joie lorsque celui-ci lui annonce qu'il a atteint le plateau des dix finalistes. Lui-même ne ressentait pas grand chose, alors. Un sourire, certes, mais il n'y avait pas grand-chose d'autre à espérer.

Il se souvient du bruit qu'a fait son coeur quand il a vu son texte annoncé dans le top trois.

Aie.

Ouch.

Ouf...

Quelques dernières bulles alors que nous nous élevons dans les cieux, abandonnant en dessous notre auteur qui n'en finit pas de se pincer. Merci à Richard. Merci aux lecteurs. Merci aux blogueurs.

Alors que nous disparaissons, nous évaporant subtilement en invisibles particules dans l'atmosphère, dispersées en une fine pluie de petites gouttes de vide dans l'univers, nous attrapons une dernière image de ce Patrice. Nous le voyons qui soupire, visiblement satisfait, un brin mélancolique, peut-être, et qui se penche à nouveau sur son bureau, retournant inlassablement à son travail.

À bientôt, ajoutons-nous une dernière fois.

jeudi 26 mai 2011

Tiède et un brin diffus - Making-Of

Observons-le. Assis sur les marches de son entrée, il surveille en frissonnant le petit chien qui zigzague entre les touffes d'herbes jaunies. Les bras solidement noués ensembles, Pat regrette sans doute de ne pas avoir enfilé quelque chose de plus chaud que sa vieille veste usée. Approchons-nous. Lévitons au niveau de son regard, tout juste devant son visage un peu blême. Ne soyons pas timides. Il ne peut ni nous voir ni percevoir notre présence. L'auteur, vraiment, ne peut nous différencier des quelques moustiques survivants qui tournoient mollement autour de sa tête. Pire encore, nous sommes, à vrai dire, indissociables du vide qui entoure les atomes qui se perdent sous ses yeux.

Le Patrice que nous observons en ce moment traîne avec Cabot en cette froide soirée d'octobre. De son propre aveu, il piétine sur son tout nouveau projet. Il bûche sur les premières pages de Tharisia 2. Il commence tout juste à réaliser qu'il s'est entêté dans une direction qui ne convient pas à son indomptable Annika Aralia. Nous pourrions, je vous l'assure, pénétrer la paroi osseuse de son crâne à cet instant et savourer la tempête neurologique qui y sévit, mais nous n'y découvririons rien de plus détaillé. Non, l'étincelle que nous recherchons se trouve ailleurs...

Voyons. Le ciel est mauve, mais son oeil traîne sur le chien qui broute (elle sera encore malade dans la demi-heure). Son oreille, elle, s'accroche aux accords qui lui parviennent depuis la fenêtre entrouverte au-dessus de lui. Il écoute en boucle les deux mêmes morceaux. Observons. Son regard change. La musique, étouffée par la distance et par les murs de la maison, prend une forme différente. Des notes sont biffées, transformées. La mélodie se déforme.

Je nous sens peu convaincus par la nature de cette étincelle. Peut-être notre perception se trouve-t-elle trompée par le regard dans lequel nous nous incarnons. C'est une possibilité et nous l'admettons humblement. N'empêche que le résultat reste le même: notre auteur se lève précipitamment, rappelle Cabot et retourne se lover contre son clavier. Une idée s'est logée dans son cerveau.

Il s'assoit devant l'écran avec en tête l'idée d'une gamine qui demande des comptes à rendre. Il l'imagine en colère. Il l'imagine engueuler des sous-fifres.

Ses doigts se posent sur les touches. Il écrit la première réplique. Il la veut cinglante. Il l'entend dévastatrice, annonciatrice de châtiment, promesse de vengeance.

-Pourquoi ça ne fonctionne pas?

Ses doigts restent collés un moment. Remarquons. Ses traits changent à nouveau. Il hésite. Puis, plus lentement, il rédige la deuxième ligne.

S'arrête.

Se croises les bras.

Glissons à l'intérieur, si vous le voulez bien. C'est le bon moment. Traversons ses chairs grisâtres et tâchons de mettre en ordre toutes ces impulsions de neurotransmetteurs...
... ce sera bien trop long. Je ne trouve pas le ton. C'est un tantinet ridicule. J'ai envie d'en faire un truc drôle. Mais l'idée est amère. Où trancher? Je pourrai pas faire ce genre de transition en mille mots. J'ai besoin d'autres personnages. Pas assez d'espace. J'ignore quelle direction prendre, dans quel univers figer l'histoire, ce qu'ils ont à se dire...
Ouf, évacuons ce crâne. Nous avons été témoins de ce que nous devions entendre. Les pensées qui suivent, de toute façon, dérivent autour du même sujet. Et le reste est résolument trop intime. Croyez-moi, j'ai regardé avant de nous amener.

Voilà notre auteur qui ferme sa fenêtre de traitement de texte. Seulement, quand on lui demande s'il souhaite sauvegarder son document, Patrice clique sur oui. On ne sait jamais, déchiffrons-nous à travers son haussement d'épaule.

Les deux lignes de texte rescapées se réfugient donc dans les entrailles de sa machine sous le nom évocateur de...
Pourquoi ça ne fonctionne pas?
***

Suite et fin un de ces jours, si intérêt il y a.

samedi 21 mai 2011

Défi Karuna 2

Je le redoutais celui-là ;)

***

L'an dernier, à pareille date, je travaillais sur Tharisia 1.

L'idée s'était immiscée dans mon cerveau embrumé pendant l'une des mes longues nuits de travail à l'usine. Ça m'avait sauté dessus, à l'improviste. Les contours d'un personnage, un visage brisé, en deuil, en colère. Très en colère.

Le genre d'idée qui t'accroche le coeur, qui l'envoie rebondir contre ta poitrine, qui te donne le vertige.

Le genre d'intuition qui te propulse au-dessus des gouffres.

Qui t'anime, te font vibrer.

***

Bref, c'est pendant le défi Karuna 1 que j'ai complété la première partie de ce manuscrit. Prendre ce genre d'engagement m'avait permis de trouver l'énergie et le courage nécessaire pour persévérer dans ce projet, pour jeter les bases de mon histoire et pour nourrir cette fameuse Annika Aralia.

J'ai depuis longtemps compris que je carbure grâce à un savant mélange de motivation, de discipline et de deadlines impossibles à tenir.

C'est donc sans hésitation que je réponds cette année aussi à l'appel de Sylvie Gaydos.

J'en fais la promesse: d'ici la mi-juin, j'aurai terminé la moitié de la réécriture d'Averia 1.

***

Ça risque d'être plutôt difficile, par contre :)

mardi 17 mai 2011

Le monde est grand

Le monde est grand.

Mais c'est fou comme il s'avère aussi parsemé de petites passerelles...

***

Je découvre au détour d'un profil facebook qu'une amie (l'une des pauvres victimes emmurées par la pluie au chalet en fin de semaine) connaît Ariane Gélinas.

Cool, lui dis-je. Tu la connais d'où? As-tu déjà lu un de ces textes? En ce qui me concerne, je compte bien me procurer l'Enfant sans visage.

Surprise, on me répond qu'elles ont fait leur bacc ensemble. Pire, elle a même fait partie du comité de pré-lecture pour la novella de mademoiselle Gélinas.
«Personnellement, j'ai adoré. Le texte m'a fait le même effet que les fameuses poupées de Hans Bellmer. Tu les contemples avec une fascination morbide, ne pouvant détourner le regard des courbes voluptueuses et franchement provocatrices malgré le sentiment de malaise grandissant qui envahit la cage thoracique.»
Hum! Si un jour vous cherchez à me vendre un livre, voilà comment il faut me le présenter...

***

Désolé, moment guimauve (expression volée chez Karuna).
Depuis quelques jours, je suis en amour avec cette dernière strophe de mes nouveaux compagnons musicaux.

This childish heart won't wait
It dances, keeps me awake
to think on
to think on
You're the greatest light
the greatest shade
it means that
I can be...
Happy for you



***

Sinon, le manuscrit avance à petit pas, ma correspondance prend du retard, le ménage dans la maison aussi, ...

lundi 16 mai 2011

Pat le Navigateur

Voilà où je me terrais depuis trois jours. J'aurais bien aimé vous voir au Boréal, mais mes amis avaient requis ma présence sous la pluie dans un coquet chalet quelque part dans le nord. 

Au menu: feux de camp, humidité, crickets, guitare, guimauve, chaloupe, plusieurs breuvages en bouteille, plaintes de bruit (dans le bois, faut le faire!), huards sur le lac, beaucoup de pluie, jeux de société, ...

Le tout agrémenté de franche rigolade, de camaraderie renouvelée et de hamburgers savoureux.

L'air de rien, trois jours sans écran, ça soulage.
Ne serait-ce que les cernes que j'entretiens religieusement depuis le début de ma relation extraconjugale avec cette part d'imagination que je couche sur papier soir après soir.

Résultat, j'ai quand même les doigts qui me démangent un peu...

***

Addendum: 
Mon vieux chum m'écrit ce soir.
«Heille, j'ai juste lu Averia à date. Si ça te dérange pas trop... quand est-ce que tu m'envoies le prochain?»


Youpi! Un lecteur pour Tharisia. Ils sont peu nombreux, jusqu'à maintenant. Y a que Copine, Frère et ancien collègue d'université. J'suis heureux que Vieux Chum se propose. Après Averia lu dans le désert, voilà Tharisia lu sur la base militaire. 


Moins exotique, mais moins dangereux aussi... 


C't'aussi ben d'même.

Aspirés je ne sais trop où.

Des commentaires ont disparu de mon dernier billet.
Dont un bout de conversation avec Julie Pellerin.

Sais pas pourquoi! Blogger en a arraché ce week-end, je crois.

S'il s'en était rajouté d'autres depuis vendredi et que je n'ai pas eu le temps de vous répondre, faites-moi signe!

lundi 9 mai 2011

Je vais t'expliquer

«C'était pendant l'une des premières réécriture d'Averia 1, si ma mémoire est bonne. Ça devenait difficile et je chignais, probablement. Les choses n'avançaient pas à mon goût. Ne prenaient pas forme tel que je l'imaginais au départ. Et Azdy me disait ''lâche prise un peu.'' Va voir ailleurs pendant quelques jours. Délaisse ton clavier et change-toi les idées. Va jouer dehors (ou dans le trafic si tu ne cesses pas de m'embêter). Et je me souviens lui avoir répondu ''je crois, au contraire, que ce n'est pas le moment de lâcher prise''. 

«Je voulais rompre avec ce réflexe. Cette habitude de baisser les bras, même temporairement, devant l'épreuve. De lâcher le morceau quand ça devient difficile. Je comprenais le bien-fondé de son conseil, mais il faut que je t'avoue que j'avais alors en tête le douloureux souvenir de l'échec de mes études universitaires. J'étais loin d'être le premier de ma classe, mais j'accumulais d'excellentes notes. Encore mieux, mes professeurs de stages m'avaient jusqu'alors décerné des scores parfaits. Mais j'ai tout de même abandonné. Pour quelques bonnes raisons. Mais surtout pour un tas de mauvaises. 

«Y a des types que j'ai côtoyés au secondaire qui ont entrepris et mené à terme des études en médecine. Quand tu choisis cette voie, il n'y a pas de compromis possible. Quand ça devient difficile, t'as pas vraiment le choix: tu t'assis et tu étudies. Tu fais les sacrifices nécessaires, tu mets les bouchées doubles, tu veilles et tu souffres. Tu passes à travers. Je ne les imaginais pas s'arrêter devant chaque contrariété et soupirer ''ouin ben ça marche pas aujourd'hui, je vais aller faire un peu de roller, j'vais penser à autre chose pour le reste de la journée, je vais me plogger sur la télé et attendre''.

«Ces gars et ces filles-là se sont fixés un objectif et ont décidé qu'ils l'atteindraient coûte que coûte. Et moi, en comparaison, je suis là ''tralala je veux écrire''. C'est, avouons-le, mille fois plus facile comme accomplissement. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut que je fournisse mille fois moins d'efforts.

«Nous avons tous une certaine quantité d'énergie disponible chaque jour. Comme une jauge qui se vide lentement. Elle se vide au bout de la journée, peu importe comment on la dépense. C'est facile de la dépenser en ''consommant''. En lisant, en écoutant la télé, en jouant à des jeux vidéos. C'est facile. Et pas nécessairement malsain. Sauf que, un moment donné, tu réalises qu'il ne te reste rien. Tu ne fais que vider ta vie chaque jour. Sans jamais ''produire''. Consommer sans produire. Comme un trou noir. 

«Alors qu'en choisissant de consacrer une partie de cette énergie chaque jour à quelque chose de concret... quelque chose qui te reste entre les mains.... quelque chose qui te définit, un truc que tu peux contempler, dont tu peux tirer une fierté, qui te permets de t'accomplir... 

«Bref...

«Voilà pourquoi je réagis bizarrement quand on me conseille de penser à autre chose ou de laisser Averia/Tharisia de côté. De travailler sur un autre projet. Car, j'ai trouvé ce que je voulais faire de ma vie, je me suis fixé un but et, quand on me donne ce genre de conseils, même si j'en comprends la teneur, ça me rappelle au contraire que ce n'est justement pas le temps de lâcher.

«Que c'est plutôt le moment de mettre les bouchées doubles. De baisser la tête et de foncer. De fournir plus d'efforts pour passer au travers.

«Je ne répéterai pas la même erreur. 

«Je n'abandonnerai plus

«Voilà pourquoi j'écris pratiquement tous les jours depuis deux ans.

«Et si un éditeur peut finir par s'intéresser à ce que je fais, tu vas comprendre le sérieux de ma démarche ;)»


jeudi 5 mai 2011

Résumé de Tharisia 2

Pas évident.

Mais je crois avoir réussi l'exercice. Le tout sans trop gâcher la surprise de ce qui se passe avant, ni pendant (et surtout pas après! non de non!)

Vous me direz ce que vous en pensez.

***


Annika a commis l'impensable.
 Et depuis, elle se terre. Elle échappe à la traque des agents de son oncle et trouve refuge dans les profondeurs des ghettos tharisiens.
 Mais lorsque l'Amirauté lève une armée de conscrits pour se dresser devant la marée humaine qui menace de submerger ses frontières, Annika se voit arrachée la seule source de lumière à laquelle elle s'accrochait encore depuis l'obscurité.
 Afin de préserver la dernière relation qu'elle n'a pas encore irrémédiablement détruite, Annika s'enrôle à son tour dans les effectifs de l'Armada. S'enfonçant dans le tissu de mensonges qu'elle déploie pour se protéger, elle devra traiter avec les dangereux trafiquants qui sévissent dans le camp d'entraînement et esquiver la hargne abusive que lui voue Jovanna Irazaï, sa supérieure hiérarchique.
 Alors que les vaisseaux de réfugiés se pressent aux portes de Tharisia, Annika voit son plan d'évasion se compliquer d'heure en heure. Un passager, en particulier, dans un vaisseau en provenance de l'insignifiante Averia, pourrait bien bouleverser sa vie à jamais.
***

Un résumé de 165 mots. C'est plus que j'ai réussi à en écrire pour la sixième mouture d'Averia 1 ce soir.

Les progrès sont difficiles ces temps-ci. Je me sens agité, déconcentré. Nerveux. Je me surprends à réaliser à tout moment que je respire de façon creuse et superficielle. Peux bien avoir mal à la tête!

M'enfin, ça va passer.

Quelques petits pas. L'important c'est d'y travailler tous les jours. Dans pas long, je vais recommencer à vous casser les oreilles avec mes «tralala j'ai écris 1000000000 de mots aujourd'hui et j'ai mangé seulement trois biscuits pour souper».

Croyez-moi, ça s'en vient.

Vous ne vous en sortirez pas si facilement.


mercredi 4 mai 2011

Réponse d'un éditeur

Cher M.Cazeault,
Nous avons littéralement adoré votre oeuvre. Les personnages, la construction de l'intrigue et votre habileté à nous faire vivre l'émotion prouve votre talent en tant qu'écrivain. En toute franchise, nous espérons beaucoup pouvoir mettre la main sur votre manuscrit et le publier.
Oui oui, le publier!
Toutefois, nous nous devons de vous faire part d'une liste de modifications que notre comité de lecture souhaiterait vous voir apporter à votre roman.
  • Nous aimons beaucoup les prémisses de votre univers, mais il nous semble qu'une touche mystique y apporterait un souffle intéressant. Pourquoi ne pas inventer une mythologie ancestrale et nous la faire raconter dans un prologue par un sage mystérieux?
  • L'antagonisme des Tharisiens n'est pas suffisamment évident. Veuillez rayer le côté sombre des alliés de Seki.
  • Notre comité de lecture souhaiterait des couleurs de cheveux plus extravagantes. C'est le futur ou ce ne l'est pas?
  • Même chose pour les tenues: plus légères et révélatrices.
  • Il serait intéressant que Seki se découvre des pouvoirs magiques au cours de l'aventure. Même si nous apprécions le traitement réaliste que vous appliquer à votre oeuvre, nous croyons qu'un angle fantastique surprendrait vos lecteurs et les laisserait pantois!
  • Myr devrait vraiment être/devenir un robot. 
En espérant que vous considérerez nos suggestions.
Sincèrement,
Averia éditeur

***

Ok. C'est qui le comique?

mardi 3 mai 2011

Envoye, publie!

Je visionne un vieux film avec Copine un samedi soir. Le monde selon Garp.

Il y a une scène où le personnage principal, un écrivain, discute de son prochain roman avec son éditeur. Celui-ci émet des doutes.
-C'est un texte très dur. Il faudrait peut-être faire preuve de retenue (je paraphrase...).
-Non. C'est parfait. Publie ça.

Et l'auteur quitte la pièce.

Copine, de notre côté de l'écran, se tourne vers moi.
-Wow. Ce doit être ton rêve de faire ça, hein Pat? «Envoye, publie».

***

Hahaha!

C'est pas comme ça que ça marche.

***

Si?

dimanche 1 mai 2011

S'

Corrigez-moi si je m'horripile pour rien.

S'avancer. Je vois ça souvent ces temps-ci.

«Il s'avance vers elle. Elle s'avance jusqu'au bord. Il s'avance rapidement.»

Je grimace à chaque fois. Ça m'agace.

J'aurais tendance à ne pas mettre de «s'».

J'ai raison ou je m'emporte grossièrement?

Feu de camp et criquets

Feu de camp avec Copine.

-C'était en troisième année, que je lui dis. Vers le mois de mai, je crois. L'enseignante nous demande d'écrire une histoire d'une page. Naturellement, je n'écoute pas les consignes et j'en rédige trois. Quelques jours plus tard, j'écris la suite. Trois autres pages. Une histoire de château, de roi et de je ne sais plus. Je demande au professeur si je peux lire mon texte devant la classe. Elle accepte volontiers. Hum! J'avais même dessiné une couverture sur un gros carton. Avec un dragon et tout.
-Cool.
-Ouais. Je me souviens exactement des paroles du prof... «Avoir su qu'il y avait des élèves avec autant de talents dans la classe, je vous aurais demandé d'écrire des histoires bien avant».
-C'est génial!
-J'sais pas. Moi je trouve que c'est d'une tristesse...