mercredi 29 septembre 2010

Haïku involontaire

Ma blonde dit au chat:
-Onh! T'es tellement cute. Quand t'es pas occupée à faire dodo, tu fais des ptites siestes...

***

Dehors, la pluie vient de s'arrêter. L'araignée à déserté sa toile. Elle se cache quelque part (ça fait deux mois que je l'observe, elle est devenue énorme!).

L'asphalte est luisante, la brise est chaude. La boîte aux lettres est pleine.

Enfin! Mon cd de Pink Floyd!

***

Haïku involontaire...

***

Je vous ai parlé de l'empreinte du personnage. De sa forme, de l'espace qu'il occupe. Des traces qu'il laisse derrière lui, ses réactions, ses réflexions. Des fragments qu'il laisse dans les lieux qu'il visite, des morceaux qui restent accrochés sur ceux qu'il croise.

Le personnage est fait d'ombres. De différentes couches. De plusieurs pelures.

J'estime que la toile de fond mérite le même traitement.

Mais...

***

Je cherche les mots depuis hier. Interdiction de bourrer ce billet de «contrairement à... à l'opposé de ce qu'a écrit tel....»

Atténuer mon image de vieux râleur ne ferait pas de torts ;)

Alors je vous en reparle une autre fois, d'accord? Lorsque j'aurai trouvé un moyen de vous exposer mon idée sans avoir l'air de cracher injustement sur ce que d'autres ont fait avant moi.

Parce que pour l'instant, je trouve pas, et ça m'empêche de penser à autre chose.

dimanche 26 septembre 2010

Mon assiette à peine entamée alors que la sienne se vide

Discussion avec Copine dans un restaurant vide un samedi matin.
Je lui parle de Rocky 1 et 2, des émotions que ces films font naître en moi. 
-Tu es chanceux, tu sais, me dit-elle. D'avoir ces trucs qui, chaque fois que tu regardes, déclenchent, suscitent tant de choses en toi.

Elle a raison. 
Je suis critique. Vous n'avez même pas idée à quel point. Je vois instinctivement les failles, les raccourcis, les faiblesses et les moments de paresses dans les produits que je consomme. Que ce soit de la télé, des bouquins ou de la musique. 

Ma blonde refuse catégoriquement d'écouter les Simpsons avec moi maintenant. 
En comparaison, je me pâme, la larme à l'oeil, devant les épisodes des premières saisons.
Je vois la construction impeccable de l'histoire. Je vois les personnages, leurs sentiments, leur détresse (je vous jure! Faites l'effort de les écouter pour vrai. Je suis convaincu que les scénaristes de l'époque débutaient leurs meetings en se disant «Faisons un épisode sur la perte de sens dans une vie» plutôt qu'aujourd'hui qui ressemble probablement plus à «Faisons rencontrer aux Simpsons de la manière la plus abracadabrante qui soit la nouvelle célébrité de l'heure».).

Bref, je suis critique.

Mais quand j'aime, j'aime intensément.

Ça non plus vous n'avez pas idée à quel point.

***

Je parle toujours avec Copine.

Une citation de Terry Pratchett (un autre que j'aime d'un amour profond, vous allez finir par vous en doutez). 
Il dit qu'il s'en fout un peu que le personnage soit grand comme ça ou qu'il ressemble à tel. Ce n'est pas comme ça qu'on décrit un personnage. Pour qu'il soit vivant, pour qu'on s'y attache, il faut décrire l'empreinte qu'il laisse sur son passage. L'espace qu'il occupe. Les réactions qu'il suscite. L'amour, la haine qu'il déclenche chez les autres. C'est un jeu de traces, d'empreintes. 

J'illustre à Copine comment j'essaie de mettre en application la sagesse de Pratchett dans les trucs que j'écris. Je lui montre comment je tisse ma toile, les couches, les pelures qui recouvrent mes personnages. Tout est dans l'interaction, dans l'expérientiel (terme dérobé chez Annie Perreault). 

Je me refuse obstinément à écrire «Oh, comme je l'aime». 
Julie le remarque: «Et pourtant, à la base, ce n'est que ça: l'amour. Le jeu d'émotions qu'on cache, de séparations, de fractures, ...»
Il n'y a pas de grandes déclarations d'amour dans Averia/Tharisia. Il y a de grandes démonstrations...
Et encore là, pas de «Je frétille de joie en l'apercevant». 
Je préfère les réactions plus subtiles. Comment réagit-il devant ce que l'autre dit, fait. Et à la fin, on comprend l'attachement. On a un portrait tout en relief plutôt que des mots enlignés sur du papier (ou, du moins pour l'instant, sur un écran bon marché).

Je glisse ensuite sur ce que je vous ai raconté au sujet de l'activiste qui doute. Je raconte à Julie le moteur d'Averia 2. Comment je voyais Myr («ta véritable muse», m'éclaire-t-elle) dans une relation destructrice. Je voulais voir comment elle pouvait survivre après qu'on ait étouffé le feu qui brûlait en elle. Comment elle se sentirait après qu'on lui ait arraché ce qui la propulsait jadis. Ce qu'elle se dirait après «Tout ce que j'ai fait ne servira jamais à rien» ... (la réponse dans une librairie près de chez vous, Dieu seul sait quand ;))

***

Julie me regarde, un petit quelque chose dans les yeux.
Je m'excuse, que je lui dis. Je m'épanche et je parle sans arrêt, mon assiette à peine entamée alors que la sienne se vide.
-Je suis si contente, tu sais, me fait-elle savoir. Je me souviens d'un petit Patrice pas mal perdu à Sherbrooke. Un Patrice qui ne savait plus quoi faire. Qui abandonnait ses études. Qui était triste et vide.

Un Patrice bien déçu, en effet. Un Patrice qui goûte à la défaite. Au doute.
-Alors qu'aujourd'hui tu as trouvé ta passion...

Je l'ai trouvée si gentille que je lui ai offert mon dernier morceau de bacon.

***

J'en aurais encore long à vous dire.

Encore au sujet de l'empreinte. J'en ferais le lien avec la toile de fond, l'élément science-fiction dans ce que j'écris.

Mais je ne veux pas vous perdre.

Je ne veux pas donner l'impression que je me donne de grands airs. D'avoir la prétention de vous montrer comment écrire. De prendre un ton didactique, paternel.

Après tout, je n'ai jamais publié encore.

Et j'apprends tous les jours.

C'est seulement, vous savez, que je suis un passionné.

Et que je ne peux m'empêcher de vous parler avec passion de ce drôle de passe-temps qui m'use quotidiennement les yeux et les doigts.

Merci d'être là.

jeudi 23 septembre 2010

Histoire complète de l'Union Soviétique par un humble ouvrier

Parce que je ne peux pas m'empêcher de partager cette trouvaille.

Deux brisitsh avec un copain cinéaste (très efficace!) ont concocté ce petit délice...

Bon, je me serais passé du deuxième couplet qui parle de Tetris, mais fallait, j'imagine, l'imbriquer (haha!) dans le concept.

Surveillez-bien vers les 4:37 ... Le plan parfait. La tension dramatique, la prise de vue... wow!



***

Youtube oblige, les commentaires qui suivent le vidéo regorgent d'éloges au communiste et d'appels à la révolution.

Par curiosité, j'ai suivi le profil d'une fille qui a pris le surnom de CommunistGirl (ou de quoi dans le genre).

Et... ma foi... le terme «rage anachronique» m'a traversé l'esprit.

CommunistGirl, apparemment une jeune dissidente turque, crache sur l'occident décadent, sur les porcs de la bourgeoisie, sur la propagande anti-stalinienne, la campagne de salissage de l'URSS (vous savez, les goulags, la répression et autres inventions des médias occidentaux [oh làlà...], ...).

Elle jette dans un même panier les Américains, Gorbatchev, les traîtres chinois, les ennemis du peuples et je ne sais plus qui encore.

Bref... je n'ai rien contre ses convictions. Elle a sans doute des raisons légitimes d'être en colère. 

Mais son discours me semble... 

M'enfin!

Ça me faisait penser à un roman de Bernhard Schlink où un ancien activiste socialiste était libéré de prison après plus de 10 ans de détention et que ses anciens camarades attendaient avec impatience qu'il fasse une sortie publique dévastatrice à l'égard du gouvernement.

Et lorsqu'il le fait finalement. Ça sonne faux. Ça sonne réchauffé. Ça sonne comme quelqu'un qui a passé la dernière décennie derrière les barreaux, coupé du monde. Coupé de la réalité.


***


J'ai beaucoup cogité là-dessus en écrivant Tharisia et Averia 2. 


Je me demandais comment décrire un personnage qui gravite dans les milieux extrémistes. Je ne voulais pas d'un personnage endoctriné, fanatique, illuminé. De quelqu'un d'aveugle. Je ne voulais pas de caricature à la CommunistGirl.


J'étais persuadé que ce serait frustrant, autant pour le lecteur que pour moi, de se coltiner des protagonistes aussi peu subtils.


Je voulais des personnages conscients des failles de leur foi. Ce qui est fragile est plus intéressant que ce qui est immuable (à mon avis). Les joies de la désillusions. Comment poursuivre le combat quand on réalise que les causes qui le sous-tendent n'alimentent plus le feu qui se consumait en nous?


Vous voyez, c'est ça Averia 2 ;)


Avec de l'amour, des trahisons et une bonne dose de coups de théâtre.


C'est-y pas vendeur, ça?

mardi 21 septembre 2010

Mise en garde: J'ai encore dessiné Myr

Je suis incorrigible. 
J'ai encore dessiné Myr.
Avec tout ce que je lui fais subir dans mes romans, elle mérite bien tout l'amour que je lui porte.

Alors, qu'en pensez-vous?

Et avec ce filtre? Ça camoufle la plupart des défauts, non?


Et ça a l'air bien avec le titre en dessous?

C'est bon, j'arrête de vous embêter! Je retourne à mon clavier.

lundi 20 septembre 2010

Importer d'ailleurs

Terry Pratchett, lorsqu'on le confrontait au sujet de l'apparente saturation du genre fantastique, répondait que les bons auteurs importaient les idées des autres genres, qu'il ne fallait pas se contenter de recycler ce qui se faisait déjà dans son créneau.

Il faut lire, lire, lire, ...

***

Ce qui me fait penser... Je ne lis plus.

Le dernier roman, c'était After Dark d'Haruki Murakami. Quelque part au début de l'été.

***

Ai accepté de faire du temps supplémentaire en fin de semaine à mon ancien poste pour dépanner un pote. Retrouvailles avec l'ambiance surréaliste du nightshift.

Et le sentiment de supériorité et de suffisance qui vient avec!
-Wouah! À trois heures du matin j'étais chaud ben raide!
-Pff! Y a rien là! Moi à quatre heures du mat' j'm'obstinais avec un officier de la douane américaine sur la classification tarifaire de nos importations.

Je ne connais rien pour égaler ce plaisir subtil...

***

Y ai croisé l'ancien patron de mon oncle. Un type que je connais à peine.

Dans le corridor, il me demande:
«Hey, Patrice! Comment avance ton livre?»

Mon oncle, il y a un an, lui avait parlé de mes activités incriminantes. Son boss tenait tellement à m'encourager qu'il avait alors rejoint le groupe Facebook que j'avais créé (dans un moment de délire) pour Averia.

Comme je ne voulais pas le perdre dans les détails, j'ai omis de mentionner que je commençais à écrire le quatrième tome.

Quand même. Un an. Un gars que je salue poliment dans les corridors. Un sujet que la plupart de mes amis n'ont pas mentionné depuis des mois.

Petite dose de courage, ce matin-là.

***

Je lisais un bouquin que mon frère m'a offert il y a des lustres. Un truc illustré (ça sonne drôlement enfantin...) sur l'origine et l'évolution du communisme. Depuis Karl Marx, les mouvements anarchiques et populistes, la Commune de Paris, les mencheviques, bolcheviques et compagnie jusqu'à l'effondrement du mur.

Depuis quelques semaines, je visualisais un lieu bien précis pour Tharisia 2 (car j'insiste pour ne pas réutiliser les mêmes endroits d'un roman à l'autre. Sinon, faut qu'il y ait une très bonne raison...). Je voyais les couleurs, les éléments...

Et, dans ma voiture, en ressassant le fruit de mes lectures, j'ai compris ce qui unirait ces différents trucs que j'imaginais pour le nouveau lieu. J'emprunte à la sombre, lugubre et crasseuse époque de la révolution industrielle. J'importe une idée de décors dans mon roman de science-fiction. Je la trempe dans mon univers, je lui donner quelques twists de mon cru. Je l'amène ailleurs.

Tout se met en place tout seul.

Après les images fortes qui surgissent du néant de mon étroite boîte crânienne, plusieurs éléments, plusieurs détails de mes bouquins sont des amalgames de ce qui me tombe sous la main, de ce qui se fraie un chemin à travers les méandres de mes petites neurones.

Liste de qualités:

  • beau
  • intelligence modérée
  • apprend de ses erreurs
  • malin!
***

Oh. Et mon copain Érick est revenu de son désert. En un seul morceau. 

Soirée surréaliste, à boire une bière avec mon vieux chum sur sa galerie.

Ne pars plus faire la guerre, ok?

jeudi 16 septembre 2010

Un jour...!

Je suis tombé par hasard sur un vieux courriel intitulé «petite critique» qu'une amie (appelons-la D.) m'avait envoyé en l'an de grâce 2002. 

D. était fascinante. Elle écrivait. Beaucoup (euphémisme). Elle rédigeait une histoire sordide et semblait souffrir au moins autant que son personnage. L'archétype même de l'écrivain torturé. Et parano! Chaque soir, dans l'autobus, elle me racontait les détails de son bouquin et jusqu'à quelle heure de la nuit elle avait griffonné sur sa pile de feuilles. Mais elle a toujours refusé de me faire lire. Par crainte que j'égare son manuscrit et que quelqu'un d'autre tombe dessus et le publie. 

Dans son e-mail, donc, D. critique un bout de texte que je lui avais fait lire.

Surprise: outre les «mirifique» et les «fastueux!» qui parsèment son analyse, D. remarque que je ne décris pas suffisamment le physique de mes personnages. 

Exactement ce qu'Azdy me reprochait ( *ahem* entre autres... ), 9 ans plus tard, à la lecture de la première ébauche d'Averia. 

Amusant, non?

Liste de qualités:
  • Beau
  • Intelligence modérée
  • Apprend de ses erreurs

***

Qu'est-ce que j'écrivais à l'époque? Je n'en ai pas la moindre idée! Ce devait être un texte humoristique puisque D. conclut sa critique en disant «et pauvre Parvus! Il en reçoit des coups sur la tête celui-là!»

S'il s'agissait d'une tragédie, j'imagine que Parvus devait être très émouvant...

***

Mais un jour j'écrirai quelque chose de très drôle. C'est quelque part dans ma liste de priorités. L'humour, s'il y a un petit quelque chose de plus caché derrière, m'intéresse au plus haut point. 

J'écrirai quelque chose comme La Princesse des Singes. Ou l'Éminence Rouge. Ou Mariage à Babylone.

J'ai encore le souvenir très vif d'une histoire que j'avais en moi, la quête d'un jeune homme préhistorique à la recherche de son identité et du premier mot de l'humanité. 

Un bouquin que j'ai dû saborder mais qui me hante encore de temps en temps.

L'humour avec un petit quelque chose en dessous.

Un jour...

mercredi 15 septembre 2010

Repli stratégique

Je me suis trop dispersé.

On va y aller un problème à la fois pour faire changement.

Je ramène Tharisia 2 en dedans.

Et, quel idiot je fais, juste de dire ça, j'me sens mal.

dimanche 12 septembre 2010

Comment réfléchir

J'étais un peu perdu.

Et je croyais que c'était parce que j'essayais de mener de front les corrections d'Averia et le premier jet de Tharisia 2.

C'est sans doute pas l'idéal. Mais y avait pas que ça.

***

Depuis quelques jours, mon nouveau manuscrit m'inquiétait.

«Trop de morceaux à recoller» que je dis à ma copine. «C'est compliqué».

Elle m'écoute râler. Je lui explique mon malaise.

«Averia 2 et Tharisia n'étaient pas compliqués à écrire?» qu'elle me demande.

«Non.»

Et je lui résume, en deux phrases, quel est le moteur derrière Tharisia. Qui est Annika, comment elle se sent et ce qu'elle entreprend comme action.

«Et celui que tu rédiges en ce moment?» m'interroge encore ma copine.

«C'est compliqué» que je commence. «D'abord y a... Puis aussi...»

Elle m'interrompt.
«Mais non. Raconte-moi le en deux phrases. Comme pour le premier. Sur quoi écris-tu, Pat?»

***

Bon sang. Une autre leçon d'humilité.

Je voyais seulement les morceaux de mon intrigue. Ça m'empêchait de comprendre sur quoi j'écrivais.

C'est aussi simple que ça.

Le personnage, son émotion, sa transformation.

Voilà comment il faut réfléchir.

Le reste (l'action, le suspense, le développement des autres personnages, ...) se met en place tout seul.

vendredi 10 septembre 2010

La guerre au verbe être

Je crois que j'ai la lèpre.

J'ai eu la grande joie de contracter le rhume d'un ami de Longueuil. J'aurais dû me méfier du tas de mouchoirs qu'il entassait à ses côtés pendant la soirée.

Les symptômes se sont révélés sournoisement au fil de la semaine, devenant impossibles à masquer hier en après-midi.

Ce matin, mes collègues, très subtilement, longeaient les murs pour m'éviter. Moi qui croyais incarner l'essence-même du travailleur idéal, celui qui persévère à ses tâches malgré son système humanitaire en lambeaux. Mais au bureau, ils sont plus de l'école «garde tes microbes chez vous»!

J'ai donc capitulé. Je suis lâchement retourné chez moi.

***

Juché sur mon clavier, recroquevillé sur une tasse de thé chaud (agrémenté de doux miel), je lance quelques mots de plus pour le premier jet de Tharisia 2.

1000 de plus. Mais je me suis promis de ne pas faire la course cette fois (du moins, jusqu'à ce que tous ces fous du NaNoWriMo ne me contaminent avec leurs idées excentriques).

Écriture toujours un peu rouillée. Je piétine.

***

Alors je réfléchis aux suggestions que m'a offertes Nouvelle-Paire-de-Yeux. Elle tente de me sensibiliser à  mon utilisation (parfois excessive, j'en conviens) du verbe Être.

Et je me demande si cette croisade est justifiée dans tous les cas...

Je vous donne un exemple.

«Discuter avec Laïka était presque plus épuisant que d'écouter Myr me sortir les mêmes âneries. Au moins, Myr était divertissante. Elle devenait toute rouge et se mettait en colère. Laïka, elle, abordait le même sujet avec désinvolture. Alors que ma soeur semblait vibrer de rage, Laïka déclarait tranquillement que la violence était  la seule solution possible.»

NPdY me suggère ceci:
«Discuter avec Laïka était presque plus épuisant que d'écouter Myr me sortir les mêmes âneries. Au moins, Myr me divertissait. Elle devenait toute rouge et se mettait en colère. Laïka, elle, abordait le même sujet avec désinvolture. Alors que ma soeur semblait vibrer de rage, Laïka incitait tranquillement à la violence.»

Bon... en le recopiant, je crois bien m'être convaincu moi-même du bien-fondé de cette correction. Moins de verbes «être» enrichit le texte...

J'ai seulement de la difficulté à faire le deuil de certaines formulations. Dans ce cas-ci, je trouve «Myr me divertissait» beaucoup plus agressif que «Myr était divertissante».  La formule qu'elle me conseille donne l'impression que Seki cherche à provoquer sa soeur et qu'elle en retire du plaisir. La phrase originale est proche, mais me semble beaucoup plus douce.

M'enfin! Qu'est-ce que j'en sais, je suis écrivain, pas correcteur ;)

Allez, je retourne à la traque d'Être.

mercredi 8 septembre 2010

Une belle douleur

Ai écouté un reportage sur le National Geographic Channel qui portait sur l'origine de l'univers, l'évolution des galaxies et tout le tralala cosmique.

Petite mise à niveau des perspectives.

Vous saviez, vous, que le destin de notre chère Voie Lactée est d'être canibalisée par une autre galaxie, Andromeda, qui devrait entrer en collision avec nous dans je-ne-sais-plus-trop combien de milliards d'années?

C'est ce que font les galaxies. Pendant que nous vivons nos petites vies microscopiques, elles valsent entre elles dans l'espace, exerçant des forces de gravité inimaginables l'une sur l'autre, s'attirant inexorablement. Et lorsqu'elles sont suffisamment proches, elles s'effondrent. La plus grosse avale la plus petite. Alors, les étoiles (et les gaz, les astéroides, les planètes et les ploucs qui y vivent) se déchirent, se volatisent pour être soufflées, pour alimenter de nouvelles étoiles.

Ça relativise la place de l'humain dans tout ça.

C'est dur de se prendre au sérieux quand on réalise que nous ne sommes qu'un minuscule (c'est un euphémisme) élément de rouages astronomiques, d'un cycle qui a pris naissance des milliards d'années avant notre apparition et qui se perpétuera bien après notre disparition. Que dans la grande valse cosmique des galaxies qui se percutent et se renouvellent, nos problèmes d'humains et nos petites aspirations n'ont pas une grande importance (c'est un autre euphémisme).

Pas facile, après ça, de se dire «ouais ben faudrait vraiment que je tonde la pelouse cet après-midi...»!

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Nouvelle-Paire-de-Yeux m'a envoyé une autre série de correction. C'est qu'elle est intraitable, ma nouvelle lectrice! Elle a la bienséance de souligner quelques-uns de mes bons coups, mais sinon, elle ne se gêne pas pour passer mon style à la moulinette.

Et c'est douloureux. C'est pour mon bien, mais ouch...

Je sais qu'on passe tous par là. Que c'est déprimant de recevoir sa copie toute barbouillée de rouge.

Autant vous dire que j'ai stoppé net ma progression pour Tharisia 2.

Au moins, je me console. Nouvelle-Paire-de-Yeux avoue être rendu beaucoup plus loin dans mon manuscrit, mais oublie de corriger car elle est trop prise par l'histoire et les personnages.

C'est bon signe...

samedi 4 septembre 2010

Patience et impatience

Ai suivi les conseils de Frédéric Raymond et j'ai demandé à un éditeur s'il était intéressé à ce que je lui envoie Averia et Tharisia, le double point de départ de ma série de science-fiction.

Et dans leur réponse, ils ont dit: envoyez-nous le premier.

Ce qui est dommage, mais je les comprends.

Mais j'ai bien fait de demander avant, comme Frédéric me le suggérait.

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Ai déniché une nouvelle paire de yeux pour Averia.

La demoiselle en question offre de très bons conseils.

Une autre qui ne lit aucune science-fiction... et qui adore mon texte!

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Avec Averia 1 qui est scruté à la loupe par un lecteur-test et Tharisia 1 qui me semble au sommet de sa forme, devinez ce que j'ai fait...

La rédaction de Tharisia 2 est entamée...

Et comme à chaque nouveau projet, le défi est de réussir la transition entre «l'écriture de finition» et «le premier jet brut». Se dérouiller les doigts et le cerveau. Ne pas avoir peur de se lancer sur l'écran.

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Billet beaucoup plus rationnel. Moins extirpé de mes tripes. Mais vous allez me pardonner.