Nope, ça ne s'écrit pas tout seul.
Je suis chanceux. Méga-chanceux, même. J'ai des partenaires de plume extraordinaires (et quelques tortionnaires efficaces *jette un oeil nerveux derrière son épaule* Ok, fiouh, Copine dort...) qui m'appuient, me lisent, me bottent le train et qui partagent avec moi mes joies et mes drames d'auteur.
J'ai dans l'idée de leur consacrer quelques billets. Parce que je les aime beaucoup, même si je m'engueule parfois avec certains d'entre eux (vrai de vrai).
Donc, sans ordre particulier, voici les éminences grises, les plumes de l'ombre qui m'aident à peaufiner Averia.
|
Photo d'Archive: Sylvie Gaydos et son état de surprise perpétuelle |
Bon, j'ai dit sans ordre particulier pour pas faire de jaloux... Mais Sylvie, c'est la première.
Vrai de vrai.
Elle est devenue, depuis longtemps déjà!, ma première lectrice.
Et pas
seulement parce qu'elle me harcèle pour lire la suite avant tout le monde(Hihihi!).
Sylvie débusque mes fautes, me tape sur les doigts quand je commets des erreurs grossières et me fais signe quand je m'embrouille dans mon texte. Beta-lectrice enthousiaste, elle ne se fâche même pas contre moi quand je répète quinze fois la même erreur. Au bout d'un moment, elle finit par simplement laisser des petits sourires dans les marges, pour me narguer gentiment.
Mais, surtout, SURTOUT, elle réagit au texte. Elle sème dans les marges ses réflexions par rapport aux personnages, ses remarques sur le style, ses impressions à chaud. Souvent, elle s'essaie à faire des prévisions sur le déroulement de l'histoire, elle tente de deviner où je m'en vais avec mes flûtes (c'est bien l'expression? j'avais commencé par écrire «avec mes chaussettes». ça ne collait vraiment pas...).
Ah que c'est précieux! Ça vaut de l'or. De l'or en barre (j'avais écrit «briques»... misère!). Ce genre de commentaires me guident. Ça me permet de voir ce qui fonctionne bien, ce qui casse l'ambiance ou ce qui n'est pas clair du premier coup.
Oh, et ce n'est pas tout.
Sylvie interagit avec mes personnages. Les interpelle. Les ramène à leur place ou les félicite quand ils font un bon coup. Dans le tome 3, elle a
souvent laissé de longs commentaires à Kodos écrits TOUT EN MAJUSCULES que je ne pourrais vraiment pas retranscrire ici sans en censurer une partie.
C'était magique.
Parce que, ce qu'elle me dit dans ces commentaires c'est : Voilà. Tu suscites une réaction. Ton PERSONNAGE me fait RÉAGIR.
C'est comme lire par-dessus l'épaule d'un lecteur sans se faire dire «Dégage! Tu vois pas que tu me déranges?».
Sylvie, donc, est ma première lectrice. Toujours disponible, toujours très enthousiaste à l'idée de me filer un coup de main. Elle sait qu'on doit me répéter au moins trois fois la même chose pour que ça me rentre dans le crâne et ça ne l'ennuie pas. Elle commente la psychologie de mes personnages et me sort des trucs «tu ne trouves pas que tu pourrais explorer d'autres émotions dans sa palette? parce que là c'est un peu monochrome».
Oh, et je vous file quelques exemples, tirés d'A4
Puis, sans avertissement, il se jeta sur moi, m'entourant de ses
deux longs bras.
Commentaire: Précision inutile. À moins que les Tharisiens soient équipés autrement que les Humains en terme de bras ;)
Ainsi, tu souhaites procéder ainsi.
Commentaire: Je te laisse choisir lequel «ainsi» tu gardes!
- En ce moment précis,
l'imitai-je en écho, ses paroles se frayant un chemin dans mon âme en ébullition.
Commentaire: Imiter en écho ? Je trouve que ça frise le pléonasme. Je viens de passer 20 minutes à chercher sur le Web. Fascinant, les pléonasmes … mais pas autant que A4. ;)
Vous imaginez travailler dans ces conditions? Confier son texte à quelqu'un et le retrouver parsemé de petites notes comme celles-ci?
Bref.
Sylvie Gaydos, Beta-lectrice extraordinaire.
Un gros morceau d'Averia.
Merci!