mardi 10 avril 2012

Trois-Rivières, je t'aime aussi

C'est Québec samedi prochain, et je réalise que je n'ai pas écrit un mot sur Trois-Rivières encore.

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Magique? Ouais.

Loin? Pas si pire (surtout que je me trouve un peu niaiseux avec mon GPS, mon sac de voyage et mes pastilles pour la gorge. Grosse expédition!)

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J'ai vu un tas de monde. J'ai revu des tas d'amis. J'ai découvert des tas de nouveaux visages.

Des tas de gens m'ont sourit.

Mais, après deux jours, je m'ennuyais de ma blonde en ta... (des aveux sur l'Avis, vous êtes chanceux, ce soir!)

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Une collègue m'avait dit, à Gatineau, tu vas voir, déjà à Trois-Rivières, ça se peut que des lecteurs aient lu ton roman et viennent t'en parler.
-No way! que je lui réponds en bon français.
-Oui oui, tu peux être surpris.

Je m'étais dit que ce serait un moment précieux. Un moment extraordinaire. Je me préparais une liste de questions (et des approches suffisamment contrôlées pour ne pas le faire fuir, pour ne pas le terroriser). Je me suis dit, wow, si ça m'arrive, mon nuage va me porter si haut que j'aurai enfin une chance de frôler Spoutnik, de faire coucou à Laïka ou de... vaincre ma peur des hauteurs? nettoyer la lentille d'Hubble.

C'est arrivé.

La jeune dame est venue me voir alors qu'on venait de me déménager de table. Ma séance de dédicace était terminée, mais, à cause d'un horaire un tantinet chaotique, on m'accordait quelques minutes, un bout de comptoir où masser mes copies d'Averia 1 et 2 le temps qu'on retrouve parmi la foule l'écrivain qui devait prendre ma place.

La jeune dame m'a tendu son bouquin, alors que je tentais de décoincer mon manteau d'entre la table et la chaise. J'ai vu les coins écornés, les pages un tout petit peu plus jaunes que les copies que j'agitais au nez des lecteurs depuis l'aurore. Elle m'a dit Je suis en train de le lire et j'aime beaucoup! J'ai répondu quelque chose comme Wow, vraiment? Pouvez-vous me le dédicacer, m'a-t-elle demandé. Wow, certain!

Alors que j'écrivais les mots à mesure qu'ils me tombaient dans la tête, avec ma calligraphie d'enfant surexcité soignée, j'ai senti une présence dans mon dos.

Hum? Quoi?

Désolé, Patrice, Écrivain est arrivé, il faut... Oh, mais je t'en prie, rends d'abord sa copie à mademoiselle.

J'aurais dû m'accrocher au bouquin déjà usé. Au lieu, jeune dame, première lectrice à avoir traîné sa copie avec elle, à l'avoir amené dans son sac expressément pour que j'appose ma griffe et quelques mots d'esprits sur une page à peu près blanche, a repris le livre que je lui tendais, m'a souri et est partie.

Sans que je sache pourquoi quand comment.

***

Le nuage s'est teinté de gris. Une toute petite nuance. Une goutte de pluie.

Spoutnik, ce sera pour la prochaine fois.

5 commentaires:

  1. Le moment tant attendu, et il s'est écourté. Tout de même, quelle joie! Félicitations et bonne continuité.

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  2. Merci beaucoup, Hélène!

    Comme quoi, y a certaines occasions qui passent très vite! Mieux vaut en profiter.

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  3. ... nettoyer la lentille d'Hubble. J'adore. :)))

    Prépare-toi maintenant à la frénésie de Québec. Tu risques de sortir de notre galaxie. ;)

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  4. Tant que je suis de retour pour la mi-juin... ;)

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  5. Un jour, tu seras tellement "big" que si ça se reproduit, tu n'auras qu'à lâcher un regard "assassin" à l'écrivain suivant qui attendra patiemment que tu aies fini!

    Ce doit être un feeling incroyable de voir un "fan inconnu". Bravo!

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