dimanche 23 décembre 2012

Merci, lecteurs...


J'ai passé une année 2012 extraordinaire... 

Vous m'avez fait vivre une année extraordinaire. Je suis choyé, gâté... et très chanceux de vous avoir, de pouvoir compter sur votre soutien, sur vos yeux, sur vos commentaires. 

Je le dis souvent... mais je le répète: J'ai les meilleurs lecteurs au monde.

En guise de merci timide, je partage avec vous un court extrait d'A4 (toujours en construction), qui devrait paraître au printemps. 

Oh... avant de vous laisser avec le bout de texte... Je tenais à vous souhaiter un Joyeux Noël. Amusez-vous avec vos proches, avec vos amis, avec votre famille. Passez un agréable temps de fêtes, prenez le temps de recharger les batteries, de savourer à la fois la cacophonie des soirées des fête et le silence des nuits enneigées. 

***

Merci encore...

***


«Je fronçai les sourcils. J'avais déjà entendu ce nom quelque part.
— C'est la colonie sur laquelle j'ai usé mes jeunes os quand j'avais ton âge, précisa-t-il.
— Ah bon.

            Je penchai la tête sur le côté sans m'en rendre compte; quelque chose me titillait tout à coup l'esprit. Portant à nouveau le verre à mes lèvres, j'attendis la suite des explications de mon ami.
— J'ai appris aujourd'hui sur le réseau que la garnison qui y est affectée a subi une attaque.

            Mon regard s'assombrit.
— Ah bon, répétai-je, beaucoup plus froide.
— Ils hissent le pavillon de la révolution, continua Chernova. Ils appuient Kavel Assalia et son régime de la paix.

            Le régime de la paix était le nom qu'avaient donné les monarchistes à la mutinerie qu'orchestrait Kavel. Kavel le grand pacificateur. Celui qui levait des armées d'insurgés et qui surfait sur la vague des vaisseaux humains pour faire tomber les Amiraux et défaire leur emprise sur Tharisia. Celui qui plongeait l'Alliance dans la guerre civile. Quel grand amoureux de la paix...

            Kavel Assalia... l'oncle de Valerio...

            Je posai mon verre, maîtrisant à peine ma folle envie de l'envoyer s'écraser contre le mur. Chernova ne manqua évidemment rien de mon changement d'attitude.
— Je me réjouis de ce qui me plaît, Annika la grande anarchiste. Je ne te laisserai pas gâcher l'abondance de ma table avec ton humeur massacrante.
— Je ne boirai pas à ça, l'avertis-je.

            Dehors, deux Tharisiens se mirent à se disputer avec violence. Même si aucune fenêtre ne perçait les murs de l’appartement, nous les entendions comme si la bagarre avait lieu dans la pièce adjacente.
— Buvons aux rêves qui se réalisent dans ce cas, proposa Chernova.
— Ça ne m'inspire rien.

            Chernova fit tourner le liquide dans son verre, adoptant un air outrageusement dramatique.
— Alors, trinquons aux deux vieilles épaves que nous sommes. Aux épreuves que nos carcasses ont endurées et aux vies simples que nous comptons mener à présent.

            À moitié gagnée par son sarcasme, je consentis à lever mon verre. Il s'empressa de l’entrechoquer avec le sien dans un « tching » vibrant.
— Un jour, ajouta-t-il d’un ton léger, il faudra que tu me racontes ce qu'il t'a fait ce Kavel Assalia pour que tu le haïsses tant.

            Je bus une longue lampée pour m'occuper les mains et l'esprit. Non, tu ne sauras rien, Chernova, pensai-je. Te raconter ce qui suscite une telle haine chez moi serait te montrer à quel point je suis hideuse à l'intérieur. J'ignore ce que je représente à tes yeux, mais je ne veux pas que tu me voies comme ça.

            Je restai assise, le verre dans la main. Je contemplais les reflets que l'ampoule fatiguée y jetait. Ça me rappelait un mouvement similaire. Moi, attablée dans la luxueuse salle à manger d'Isigar, faisant tournoyer un verre en cristal sous l'oeil inquiet des domestiques. Karam, les yeux rouges de mercuro-sable, qui m'observe, qui me déteste un peu plus chaque seconde. Annika, le visage immaculé, qui prépare sa vengeance.

            À l'opposée, j'étais maintenant assise au beau milieu d'un taudis, à observer les fêlures d'un verre gris, poli par des mains usées restées accrochées trop longtemps pendant les longues soirées d'une vie immobile.

            Je me redressai soudainement.
— Tu as vécu sur Styvieska?

            Chernova, affalé sur sa chaise, le bras appuyé avec nonchalance sur le dossier derrière lui, hocha la tête.
— C'est exact.
— La vie coloniale et tout? Exploiter les ressources lointaines au nom de la gloire tharisienne éternelle? demandai-je en un souffle.

            Mon ami se releva et se pencha sur son four.
— Comme tu dis. La gloire, et cetera. La grande mission divine.

            Je plissai les yeux en fixant le dos de Chernova.
— Sauf ton respect, commençai-je... Qu'est-ce que tu fous dans ce quartier de merde, dans ce cas?

            Il se retourna à moitié, cherchant un indice sur mon visage.
— T'es de la haute, l'accusai-je en pointant un doigt sur lui, me retenant de pouffer de rire. Tu es censé avoir fait fortune dans l'aventure coloniale et être rentré au pays pour inculquer aux gamines ingrates comme moi l'ardent désir d'oeuvrer à l'expansion de la civilisation tharisienne dans la galaxie.

            Chernova secoua la tête et retourna à son plat. Je bus une autre gorgée avant de continuer à le harceler.
— Je suis désolée, mais nous n'acceptons pas les gens de votre espèce dans notre quartier. C'est dans l'une de ces grandes tours argentées que vous appartenez, avec votre auréole de gloire et votre colossale richesse.
— Mais qui te dit que je ne préfère pas cette vie-ci? Que je n'ai pas choisi le hakana?

            Je m’apprêtai à lui lancer une autre raillerie, mais quelque chose dans son ton de voix m'en fit passer l'envie. Il répondait avec sa dérision habituelle, toutefois, j’y devinais un petit quelque chose de plus. Une trace subtile d'exaspération.

            Après un raclement de gorge, je portai à nouveau le verre à mes lèvres.
— Mais... sérieusement, Chernova, que s'est-il passé?»

vendredi 21 décembre 2012

Hum? (plus accrocheur que ça, comme titre...)

Je ne suis pas tout à fait certain du où quand quoi, mais jetez un oeil à ceci!

Alice, blogueuse et critique chez Sousunpissenlit m'a mis les yeux là-dessus, plus tôt aujourd'hui.

Ça proviendrait de La Revue des livres pour enfants (section livres québécois) de La joie par les livre et de la bibliothèque nationale de France...



C'est... une très belle surprise.

Je ne m'attendais vraiment pas à ça...

jeudi 13 décembre 2012

Je crève l'écran !

Voici ma première entrevue télévisée, sur MATV Sherbrooke!

Ça commence à 7 min 41 secondes (l'émission du 10 décembre 2012, au cas où vous atterrissez sur cette page depuis un futur lointain).

J'espère que je vous fais pas trop honte!

samedi 1 décembre 2012

Peur et contre-peur

J'suis plus ou moins dans une impasse, que j'avoue à Collègue.

Collègue aime que je lui parle d'inspiration. Elle trouve ça mystérieux. Elle veut comprendre. Les idées la fascinent. Quand l'envie lui prend de discuter des chemins nébuleux et des énigmes tortueuses d'un bouquin en construction, on suspend le travail quelques minutes, on laisse les chiffres de côté et on réfléchit ensemble, l'espace de quelques instants.

Je lui raconte l'inspiration qui m'a frappé sur la route, sur la 10, en direction Montréal, un samedi de salon.

C'était puissant! que je lui dis. C'était l'idée qui surgit, qui écrase tout, qui s'emboîte avec tout le reste. C'était la direction à emprunter, la destination, le chemin et le paysage.

Mais ça faisait mal... Ouch que c'était douloureux... Parce que c'est la fin, tu comprends. Parce que ce sera pas facile à écrire. Parce que ça va m'arracher un grand morceau.

J'ai dû refermer les vannes, parce que ça me mettait tout à l'envers et que c'était pas le temps, puisque j'allais rencontrer les lecteurs...

Puis...

***

Je suis allé rencontrer les lecteurs...

Et... Je me suis mis à avoir peur.

C'était la première fois que ça m'arrivait. De cette façon-là. La première fois que je réalisais qu'on me lisait.

Et je me suis demandé si les lecteurs allaient me haïr à cause de cette idée que j'ai eue.

Puis je me suis dit... Non, je peux pas faire ça. Je peux pas écrire ça, pas comme ça. Ils vont me détester, c'est sûr.

Collègue m'écoute, les traits froissés.

Alors je traîne, que je lui confie. Je suis dans l'impasse. Je jette l'idée coup de poing, l'idée tsunami, l'idée trou noir et j'attends que l'univers m'envoie une autre solution. J'ai trop peur...

Même si... Même si c'est très dur d'aller contre cette intuition.

Collègue me coupe.

Pat... écoute ce que tu dis.

Intuition... peur... intuition... peur...

Tes tripes te parlent et ton cerveau veut les faire taire.

***

...

***

Ok les tripes... Je vous ai toujours accordé une confiance aveugle... Je vous suis... Jusqu'au bout... comme depuis le début...