lundi 30 avril 2012

Patience

Mon petit coeur s'emballe. 

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Je corrige Averia 3  ( encore un million d'heures à mettre dessus d'ici juin, puis j'envoie ça à l'éditeur! ), et j'ai envie de tout vous raconter.

J'ai reçu les photos qu'on a prises, Patrick et moi, pour la couverture du prochain bouquin, et je meurs d'envie de vous montrer.

J'en suis à la moitié d'Averia 5 et j'ai déjà hâte que vous lisiez...

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J'ai hâte j'ai hâte j'ai hâte.

Je n'ai jamais été très patient. Mais je crois que je suis sur le point de réaliser que le temps passe plus vite qu'on pense...

lundi 23 avril 2012

Silence

J'écris, j'écris, j'écris.

Et je vous néglige!

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C'est que Copine lit et commente Averia 3 à la vitesse de l'éclair. Dès qu'elle termine, je devrai abandonner le manuscrit de mon tome 5 et m'atteler à une énième correction du roman que je dois remettre à l'éditeur au mois de juin.

Alors je mets les bouchées doubles... le texte vient d'atteindre 43 000 mots ce soir...

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En attendant, j'écris, j'écris, j'écris...

mardi 17 avril 2012

Patrice au fond des bois, Épilogue

Pour ceux qui s'inquiétaient, pour ceux qui se demandaient s'il y avait une suite à mes étranges aventures à Québec, voici la fin de cette drôle de fin de semaine.

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Samedi soir, après avoir cherché (en vain) un Subway aux alentours du Centre des Congrès, je suis retourné chez mon ami, dans sa grande maison vide.

Quand je suis rentré, tout était tel que je l'avais laissé (comprendre: mes bas sales traînaient là où je les avais abandonnés), sauf...

Sauf que la porte de la chambre des maîtres était close.

Vrai de vrai...

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Quand on décrit une telle scène, dans un texte, on emploierait sans doute des expressions comme «mon sang se glaça... je figeai sur place... l'angoisse planta ses griffes le long de ma colonne vertébrale...»

Alors que dans ma tête, je vous jure, ça a plutôt sonné comme «Ben voyons donc! Ça s'peut pas!»

Courageux, votre auteur favori, n'est-ce pas?

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Derrière cette porte close, je découvris un toutou, tout neuf et tout mignon, posé sur l'oreiller de mon ami.

Ah... ok...

En l'observant, tout de même bien soulagé, j'énumérai les réflexions suivantes:

  1. J'espère que c'est sa blonde qui est venue déposer ça ici.
  2. J'espère que mon ami a avisé sa blonde que j'empruntais sa maison pour le week-end.
  3. J'espère que mon ami ne va pas croire que c'est MOI qui lui ai acheté un toutou...
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Décidément, drôle de fin de semaine!



vendredi 13 avril 2012

Patrice au fond des bois

21h49: J'ai demandé à un ami de m'héberger pour le week-end pendant le Salon du Livre de Québec. Sauf que je crois qu'on s'est mal compris quand il m'a dit «Je me suis construit une petite maison dans le bout de Québec.

Me voilà perdu, très chers lecteurs, au fin fond des bois, au bout d'une route cahoteuse, dans une maison sombre (que j'ai trouvée miraculeusement, en essayant la clé qu'il m'avait confiée, en désespoir de cause, dans les maisons qui paraissaient le plus abandonnée).

Le dit ami est absent. Parti en exercice militaire dans un endroit tenu secret.

Combien de temps avant que les voisins n'appellent la police?

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22h02: Une note m'attend sur le comptoir. Après une pause-pipi plus que nécessaire (bloqué quelques kilomètres avant le Pont Laporte, d'après la radio, un type voulait en finir, une guitare à la main et un drapeau du Québec dans l'autre. drôle de journée), je lis le message qui m'est adressé.

Ça parle de valves et de breakers.

Au sous-sol...

Je jette un oeil, pour le plaisir. L'interrupteur fonctionne. L'ampoule éclaire l'endroit, ne jette aucune ombre mystérieuse contre les murs. Le tout est encombré, mais c'est un bordel rassurant. Des outils, des meubles entassés, un peu de poussière. Le portrait suggère des travaux récents. Une trace de vie, d'activité.

Mais, dans le silence, je perçois un bruit. Et ça vient du seul coin sombre, évidemment...

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22h16: C'est son thermo-pompe-truc-chose. Rien de bien terrifiant. Sauf que ça émet le bruit de quelqu'un qui respire dans l'ombre. Et maintenant que je l'ai entendu, je le perçois même depuis le bureau, cette pièce reculée et mal éclairée depuis laquelle je vous écris... Misère!

Je visite le reste de la maison. Toutes les pièces paraissent normales. Je n'ai pas ouvert les placards, quand même (mais maintenant que je l'écris, je me promets de vérifier avant de me mettre au lit, tout à l'heure. juste au cas où).

Dehors, les étoiles brillent de mille mystères. Elles sont beaucoup plus perçantes que chez moi, plus vives, plus lumineuses. Le ciel, grand, ouvert, m'invite. Sur le balcon, tout à coup, le vent me fait frissonner. Je baisse les yeux et me heurte à la flore... grise et muette dans l'obscurité.

Mon imagination décolle...

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22h28: Quelles créatures peuplent cette forêt? Quelles bêtes rôdent à proximité, sous le couvert de la noirceur, camouflées, tapies entre deux grands sapins noirs, invisibles à mes yeux de citadin effarouché...?

Avant de sursauter au moindre craquement, je rentre à l'intérieur. Je me sers un grand verre d'eau que j'engloutis en parcourant les titres des bouquins qui ornent la bibliothèque de mon ami.

Tiens, Averia 1 et 2 sont présents! Bien rangés, sur la tablette la plus accessible. Hum.. je vais les lui dédicacer, me dis-je, en son absence. Ça lui fera une belle surprise.

Au lieu de me lancer à la recherche de stylos, je marche jusqu'à mon sac, où je sais que j'ai planqué le nécessaire de survie pour le Salon du Livre. Dans l'entrée, je remarque une lumière par la fenêtre. Des phares de voiture sont allumés dans la cours...

***

22h47: Quel crétin... ce sont les miens. Dans l'angoisse (rappelez-vous, j'arrive dans l'obscurité, au bout d'un route tortueuse, je dois trouver la maison d'un ami, je ne distingue pas le numéro sur les portes... alors je descends de la voiture et je joue avec la serrure d'une demeure qui n'est peut-être pas la sienne...), j'ai oublié de fermer mes phares...

Je n'ai pas vraiment le choix.. si je veux que ma voiture démarre demain matin...

J'enfile mes souliers et je vous réécris une fois revenu à l'intérieur...

***

23h01: Aie.. C'est con, mais j'ai refait le tour de la maison. Lentement. Et j'ai ouvert les placards, cette fois.

Dehors, j'entendais le bip bip de ma voiture. Même ma portière était restée entrouverte. Le vent la poussait un peu. J'allai jusqu'à ma vieille mazda, me penchai à l'intérieur et je tournai le machin-chouette pour éteindre mes phares. Comme je refermais ma portière, je perçus le bruit de pneus qui mordaient la route de terre. Une autre voiture s'engageait sur cette rue coupée du monde et de la civilisation.

Je repérai rapidement ses phares. S'agissait-il d'un voisin? De la police? D'un autre voyageur égaré, comme moi? Ses lumières m'aveuglèrent lorsque le véhicule passa près de moi et je détournai rapidement les yeux. Mon regard croisa les grandes fenêtres de la maison de mon ami. Celles-ci s'éclairèrent d'ombres et de reflets au passage de la voiture.

Et je crus percevoir un mouvement, de l'autre côté des parois vitrées...

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23h12: Je suis resté un moment à l'extérieur, figé aux côtés de ma voiture...

Il ne s'agissait que de mon reflet. Il fallait que ce soit mon reflet.

Je me souvenais avoir lu quelque chose de similaire, dans un bouquin d'Haruki Murakami, Les Amants du Sputnik. L'un des personnages, une jeune japonaise, était en voyage et logeait, toute seule, dans un hôtel. Morte d'ennui, elle décide de visiter la fête foraine qui visitait la région. Elle s'y balade, observe les enfants s'amuser... Prise de fatigue, elle se paie une entrée de manège. Elle n'aime pas particulièrement la Grande Roue, mais éprouve le sentiment que cette attraction-ci la reposera. Seule sur son banc, elle entame son ascension puis sa descente. Le mouvement se répète. Et se répète... et se répète...

La jeune femme plonge dans le sommeil. Quand elle en émerge, le parc est désert. Elle a beau s’époumoner,  personne ne l'entend, personne ne vient l'extraire du manège où elle est prisonnière.

Prise au piège au sommet de la Grande Roue, elle réalise qu'elle aperçoit son hôtel depuis son perchoir. Résignée, dans l'espoir de se distraire, elle empoigne ses jumelles et observe sa chambre. Alors qu'elle allait jeter le regard ailleurs... la porte s'ouvre. Un homme pénètre dans sa chambre et y amène une femme. Dans sa chambre. Il la déshabille, la touche, la palpe... La Japonaise réalise que c'est elle qu'elle observe avec ses lunettes... La jeune femme dont on abuse porte ses traits... Depuis la Grande Roue, elle est forcée de voir un homme lui faire des choses, dans sa chambre d'hôtel...

Cette scène m'avait foutu la trouille, à l'époque. Et j'espère sincèrement ne pas tomber sur mon double, ici, à l'autre bout du monde...

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23h43: J'ai allumé la télé. Je crois que mes lecteurs m'ont abandonné. Le compteur de pages ne tourne plus.

Le silence m'angoisse tout autant que les craquements.

J'aimerais vous offrir une réelle conclusion à cette aventure, amis lecteurs, mais j'ignore encore si cette nuit d'étrangetés et de bizarreries tire à sa fin ou non. Je dois fermer l'écran, rendre l'antenne. Le sommeil me boude toujours, mais il est impératif que je vole quelques heures au marchand de sable. Une longue journée m'attends demain. Une journée qui, j'espère, me fera oublier le trouble qui m'a saisit dès que j'ai mis le pied dans ce drôle d'endroit...

Un endroit où les étoiles scintillent de façon presque surnaturelle, comme si elles essayaient de communiquer avec moi, comme pour m'avertir d'un danger.

Un endroit où la forêt se dresse, tel un mur, pour me tenir à l'écart des secrets qu'elle recèle. Forêt depuis laquelle percent quelques lucarnes lointaines, des yeux qui se moquent de mon sort, témoins muets des ombres qui dansent autour de moi.

Un endroit où, recroquevillé sur mon clavier, je vous adresse ces mots, lettre sinistre, traces de mon passage dans ce lieu qui, en cette drôle de nuit, s'avère inquiétante de mystères...

Minuit sonne à l'instant où j'écris ces quelques dernières lignes.

Je vous souhaite, à vous, une bonne nuit...

Et à moi, un sommeil vide...

mardi 10 avril 2012

Trois-Rivières, je t'aime aussi

C'est Québec samedi prochain, et je réalise que je n'ai pas écrit un mot sur Trois-Rivières encore.

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Magique? Ouais.

Loin? Pas si pire (surtout que je me trouve un peu niaiseux avec mon GPS, mon sac de voyage et mes pastilles pour la gorge. Grosse expédition!)

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J'ai vu un tas de monde. J'ai revu des tas d'amis. J'ai découvert des tas de nouveaux visages.

Des tas de gens m'ont sourit.

Mais, après deux jours, je m'ennuyais de ma blonde en ta... (des aveux sur l'Avis, vous êtes chanceux, ce soir!)

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Une collègue m'avait dit, à Gatineau, tu vas voir, déjà à Trois-Rivières, ça se peut que des lecteurs aient lu ton roman et viennent t'en parler.
-No way! que je lui réponds en bon français.
-Oui oui, tu peux être surpris.

Je m'étais dit que ce serait un moment précieux. Un moment extraordinaire. Je me préparais une liste de questions (et des approches suffisamment contrôlées pour ne pas le faire fuir, pour ne pas le terroriser). Je me suis dit, wow, si ça m'arrive, mon nuage va me porter si haut que j'aurai enfin une chance de frôler Spoutnik, de faire coucou à Laïka ou de... vaincre ma peur des hauteurs? nettoyer la lentille d'Hubble.

C'est arrivé.

La jeune dame est venue me voir alors qu'on venait de me déménager de table. Ma séance de dédicace était terminée, mais, à cause d'un horaire un tantinet chaotique, on m'accordait quelques minutes, un bout de comptoir où masser mes copies d'Averia 1 et 2 le temps qu'on retrouve parmi la foule l'écrivain qui devait prendre ma place.

La jeune dame m'a tendu son bouquin, alors que je tentais de décoincer mon manteau d'entre la table et la chaise. J'ai vu les coins écornés, les pages un tout petit peu plus jaunes que les copies que j'agitais au nez des lecteurs depuis l'aurore. Elle m'a dit Je suis en train de le lire et j'aime beaucoup! J'ai répondu quelque chose comme Wow, vraiment? Pouvez-vous me le dédicacer, m'a-t-elle demandé. Wow, certain!

Alors que j'écrivais les mots à mesure qu'ils me tombaient dans la tête, avec ma calligraphie d'enfant surexcité soignée, j'ai senti une présence dans mon dos.

Hum? Quoi?

Désolé, Patrice, Écrivain est arrivé, il faut... Oh, mais je t'en prie, rends d'abord sa copie à mademoiselle.

J'aurais dû m'accrocher au bouquin déjà usé. Au lieu, jeune dame, première lectrice à avoir traîné sa copie avec elle, à l'avoir amené dans son sac expressément pour que j'appose ma griffe et quelques mots d'esprits sur une page à peu près blanche, a repris le livre que je lui tendais, m'a souri et est partie.

Sans que je sache pourquoi quand comment.

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Le nuage s'est teinté de gris. Une toute petite nuance. Une goutte de pluie.

Spoutnik, ce sera pour la prochaine fois.

samedi 7 avril 2012

Petite joie nocturne

J'ignore si c'est la fatigue, la noirceur ou la boisson énergisante que je viens de boire (Chut! pas un mot à Copine!), mais j'écris et je me fiche moi-même la trouille!

J'écris une scène, un effet que je prépare pourtant depuis ce matin, et je guette les ombres. Je sursaute lorsqu'un de mes chats se faufile dans l'obscurité, chassant je-ne-sais-quelle poussière dans l'obscurité, les oreilles dressées. Je surveille les bruits qui traversent mes écouteurs et la musique qui me bourdonne les oreilles.

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J'ADORE les premiers jets et les surprises qu'ils nous réservent...

J'aime les détails qui naissent spontanément, les petits morceaux qu'on dépose pour peupler, pour donner un peu plus de vie au monde qui entoure nos personnages.

J'exulte de joie quand je réalise que j'ai planté le bon détail au bon endroit, quand je me rends compte que j'ai semé, 70 pages plus tôt, ce qu'il me fallait pour créer un effet du tonnerre à l'endroit du récit que je rédige en ce moment.

Réutiliser les perches que je me tends moi-même, c'est génial... L'auteur et moi, on fait une bonne équipe ;)

***

Après un mois de correction pour Averia 3, j'ai repris le chantier d'Averia 5, confiant le prochain manuscrit à être publié aux yeux perçants d'un deuxième beta-lecteur. Avec de la chance, j'aurai le temps d'écrire encore 10 ou 20 000 mots avant de devoir revenir à la révision du tome 3.

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Allez, je vous laisse. Je retourne me donner la frousse, écrire alors que les chats courent dans tous les sens autour de moi.


lundi 2 avril 2012

Le Sandwich au Thon et l'Univers

Je prends une bouchée de mon wrap au thon, j'en observe l'extrémité et...
— Bon... quessé qu'y a?

Avec le temps, Copine a appris à craindre reconnaître mon air «Je-Me-Questionne-Sur-La-Nature-De-l'Univers-À-Partir-d'Un-Rien».

Je quitte momentanément l'infiniment petit et je lui avoue que je ne comprends plus rien, encore une fois, aux atomes et tout le tralala.
— Tu vas rire, que j'ajoute, je suis passé du sandwich au thon à la création de l'univers...
— J'avais deviné...

Elle essaie de me convaincre de me convertir au créationnisme, que ce serait moins compliqué pour ma pauvre cervelle en ébullition.
— Tu veux encore que je t'explique en 15 minutes ce que j'ai appris pendant mes trois ans de technique en science!
— Je sais...! Mais essais, ok? Je vais écouter sagement, cette fois.

Ses explications démarrent, m'amenant de la composition de l'atome à la complexité des échanges d'électrons, des liaisons moléculaires, utilisant les verres qui nous entourent, la boîte de jus qui traîne sur la table et les restes de mon sandwich comme éléments de son schéma que nous modifions au gré de mes questions. Je lui demande s'il est possible de «construire» un atome, à partir de «rien», en pigeant dans les électrons qui paressent à gauche et à droite. Elle me répond «Non». J'insiste. Elle me demande si, à mon avis, j'arriverais facilement à interchanger Vénus et Saturne sans bouleverser le reste du système solaire. Si je pouvais échanger un tas d'étoiles de la Voie Lactée avec un autre, au hasard, sans trop de répercussion.
— Oui, mais à l'échelle de l'Univers...!
— Patrice, non...

La conversation nous mène à l'échange entre l'oxygène et les globules, au passage du carbone dans l'air que je rejette, à la couleur des veines, à la dureté d'une artère comparée aux autres vaisseaux sanguins, à la mécanique de la circulation...
— J'ADORE discuter avec toi, Copine... Tu connais tellement de choses, alors que JE NE SAIS RIEN!
— Tu exagères, Pat.
— C'est vrai! Je ne sais absolument rien! Rien de rien. Toi, tu as accumulé toute une foule de connaissances sur... sur les Fondements de l'Univers! Tu grattes la surface d'un noyau... des règles qui sous-tendent la structure de TOUT ce qui existe! Tu touches aux mécanismes de la vie...
— Tu sais tout un tas de trucs sur l'Histoire. Moi, je pourrais même pas dire quand Christophe Colomb a découvert l'Amérique.
— Mais c'est rien, ça! C'est insignifiant. Je connais quelques dates au sujet de l'histoire d'un groupe de primates qui rôde sur un bout de roche, un grain de sable, une poussière dans l'univers. Tandis que toi, tu as un aperçu de ce qui structure tout! Moi j'ai étudié les conséquences négligeables d'une partie des mécanismes que tu connais. Une espèce de couche puante, un film de gras à la surface d'un océan impénétrable...
—... *soupir*
— C'est vrai! Ça, c'est fascinant.
— Tu veux savoir ce qui me fascine, moi? fait Copine, empruntant mon ton et ma gestuelle théâtrale. Tu tapes des mots sur ton clavier, des lettres bizarres, en noir sur blanc, et ça crée des univers! Avec des gens qui vivent et tout.
— Mais c'est encore pire! Quelle importance ça a comparé au reste? Comparé à l'Univers tout entier? Comparé aux mystères de...
— Mais c'est ta vie, c'est ce qui te passionne et...
— Ma vie! Ma vie n'a aucune signifiance sur quoi que ce soit! À l'échelle de...
— Ah bon? s'énerve-t-elle. Et ton fiston qui va naître dans deux mois? Il a aucune importance lui non plus, dans ce cas.
—Euh... Oui, évidemment. Il a  une signifiance. Il le faut. À mon échelle à moi, il est ce qu'il existe de plus précieux...
— Bon... ben c'est ça.
— Mais là tu triches, tu tords la question, tu mélanges deux échelles de perception qui n'ont rien à voir ensemble...
— J'fais pareil comme toi, quand tu dis que tu sais rien et que rien n'a d'importance.
— Hum...
— Finis ton sandwich pis sors le chien.
— Ok, Copine...

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Copine 1, Univers 0

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Ou plutôt...

Copine 103, Patrice et ses délires 4

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Demain je mange une casserole mexicaine au riz et au poulet cuit sur barbecue. J'ai hâte de voir où mon repas va me mener ;)