«Averia est un monstre», écrivais-je à une amie. «Un MONSTRE!»
En comparaison, Tharisia est une bête beaucoup plus fine. Plus maigre, plus élancée. Musclée et svelte. Malgré le caractère récalcitrant de son héroïne, Annika, Tharisia est une bête docile. Elle aime courir, se tordre, sauter et gronder sur commande. Elle me mord parfois les doigts, mais s'amuse trop à suivre mes instructions, se plaît à se faire belle pour le public.
Faut dire qu'elle ne porte pas le poids de présenter mon univers. Tharisia entre en scène alors que tout est déjà figé, se drapant dans son exotisme, n'ayant qu'à approfondir ses particularités à elle, qu'à épaissir le mystère. Elle exécute son tour de piste, rugissant par plaisir, pour en mettre plein la vue, mais répondant toujours à mes coups de fouet.
Averia, quant à lui, se montre beaucoup plus récalcitrant. C'est le vieil ours, celui qui ne s'est jamais réellement soumis. La première bête capturée, celle qu'on approche toujours prudemment, sans jamais lui tourner le dos. Le Monstre peut nous engloutir à tout moment, nous écraser de son poids. Il traîne de puissants appendices qu'il faut pourtant sectionner, qu'il faut modeler autrement.
J'ai promis à mon éditeur que le Monstre serait vaincu d'ici peu. Qu'il serait dominé, prêt à se soumettre à la presse à papier, qu'il grimperait de lui-même sur le socle, aux côtés de sa soeur, et qu'ils brilleraient tous les deux de milles feux.
Depuis trois semaines, je m'acharne, chaque jour, sur Averia. J'ai compris comment j'allais amener la bête à se soumettre.
Et d'ici 10 000 mots, le Monstre va se coucher à mes pieds.
Magnifique.
RépondreSupprimerUn vrai dompteur, plein d'énergie, de détermination.
Tu vas lui montrer, au monstre, ce que tu as dans le ventre. ;)
;-) quelle jouissance de pouvoir dominer ses propres personnages ;-)
RépondreSupprimerNe seraient-ils pas des "facettes" cachées de notre propre personnalité ?
J'apprécie votre univers imaginaire...
@Sylvie
RépondreSupprimerMerci :)
J'espère que j'ai bien utilisé la ligne que tu m'as si généreusement offerte.
@Anonyme
Vous vous méprenez, ami!
Ce ne sont pas mes personnages que je tente de dominer (ils font pas mal ce qu'ils veulent depuis 2 ans), mais bien le récit. Sa forme, surtout.
Par contre, «facettes de ma personnalité», c'est fort probable ;)
C'est moi qui en profite. Tout le billet surpasse la ligne. :D
RépondreSupprimerMot d'ordre : fluidité !!!! Tu vas y arriver, tu as tout ce qu'il faut pour ça, Pat ! Bonne réécriture ! :-)
RépondreSupprimerAllez, te gêne pas pour mettre la hache dans ton manuscrit! On en dit toujours trop... Mon tome 5 a fondu de quelque 25 000 mots et il s'en porte pas mal mieux... :)
RépondreSupprimer@Annie
RépondreSupprimerVoilà! C'est effectivement l'un de mes angles d'attaques :)
@Élisabeth
Judicieux conseil. Sauf que si je tranche 25 000 mots d'Averia, je risque de lui arracher un peu de peau et peut-être un ou deux organes.
J'vais tâcher de calculer son pourcentage de graisse et de couper en conséquence... ;)