Ouin...

Quand Julie me montre un de ses dessins, je lui parle des couleurs qu'elle a utilisées, des traits, de l'ombrage, de la composition, de l'arrière-plan, ... Je commente sur ce que j'aime, la chevelure de tel personnage, la main de tel autre, tel détail qui me saute au yeux. S'il y a des points à améliorer, je m'arrange pour le lui faire savoir.

Bref, je ne me contente pas de lui dire «Wow. C'est un beau dessin ça.»

Même chose pour mon frère. Quand il me fait lire ses textes, je lui fait part des passages que j'aime, les effets qu'il utilise bien, ... Je lui parle de son intrigue, je le conseille, je lui dis quand il part dans trop de directions à la fois.

Bref, je me force un peu pour lui donner des commentaires.

Mais de mon côté, pas moyen d'avoir de maudit feedback. J'fais lire pas loin de 80 pages, mais aucune réaction.

«C'est ben bon Pat.»

On m'a déjà dit qu'on pouvait pas juste donner un texte et demander à l'autre de commenter. Faut faire une part du travail. Faut entamer la conversation, creuser et diriger un peu la discussion.

Alors à Julie, qui s'intéresse plus à l'aspect «relationnel», je lui demande ce qu'elle pense de ce que j'ai réservé pour tel personnage. «Ouais. C'est très bon.» Comment trouves-tu la relation de tel et tel personnes? «Oui. C'est excellent.» Tel truc est-il crédible? «Moi je trouve que oui.»

Alors à mon frère, qui lui se passionne beaucoup plus pour l'aspect science-fiction et politique, je l'interroge sur le conflit entre les humains et les Tharisiens. «Oui. C'est très intéressant.» ... Tel scène d'action? Qu'en as-tu pensé? «Ah oui, c'était excellent.» Que crois-tu qu'il se passe réellement entre les Amiraux et les membres du conseil? «... J'ai pas l'impression qu'il se passe quelque chose.» Silence... «... je sais pas trop quoi te dire mais moi j'aime ben ça Pat.»

J'ai le goût de me rentrer la tête dans le mur.

Et dire que c'est même pas moi qui les harcèle. Ce sont eux qui me demandent de lire.

...