lundi 29 mai 2017
Quatre ans
Ouf !
Ça fait quatre ans, d'après mes archives, que je travaille sur le projet WF.
Bon, pas quatre ans que je bosse dessus tous les jours, y a eu de looooongs blancs où j'avais la tête ailleurs et où mon clavier nourrissait d'autres manuscrits (dont Averia 5 et 6, notamment), mais, quand même !
Et il n'y a plus qu'un mince fil qui relie les quelques notes éparses de ce document ouvert le 16 mai 2013 et le manuscrit de 95 000 mots que je continue d'alimenter en ce moment.
Mais, hein, quand même !
Je suis curieux...
Avez-vous des projets toujours d'actualité, toujours dans votre to-do actuel (et non pas dans un tiroir de «ah, un jour, oui, j'aimerais bien revisiter cette idée lointaine...») qui date de l'ère jurassique vous aussi ?
samedi 4 février 2017
Averia - C'est la fin
Ça y est.
J’ai le dernier tome d’Averia entre les mains.
Je le pose là, sur le coin de la table, le temps de vous
parler un peu.
Ça y est, donc.
C’est fini.
J’ai le tout dernier tome d’Averia posé devant moi.
***
Je ne ressens pas grand-chose, pour être tout à fait
honnête.
Il est terminé depuis novembre 2015, après tout.
Le rendez-vous quotidien que j’avais avec Seki, Annika et
Myr a cessé il y a longtemps déjà.
***
Je me souviens quand j’étais kid.
Quand on a déménagé dans la «grande ville» et que mes
parents nous ont lâchés lousses, mon frère et moi, dans la bibliothèque
municipale.
Ah que j’en ai dévoré des livres.
Je rôdais à travers les rayons, je scrutais la tranche des
livres, je traquais la prochaine perle rare.
Et j’étais obnubilé par ces longues séries de fantasy et de
science-fiction, ces infinétologies aux briques interminables.
Je lisais avec la fidélité d’un lecteur qui n’a rien connu
d’autre.
Je plongeais dans leurs univers avec abandon. Sans retenue.
Sans conditions.
Je me suis nourri de mots, gavé d’histoires.
J’alimentais le brasier de mon imagination, page par page.
***
J’ai couché sur papier les premières lignes d’Averia en
avril 2009.
J’ai déjà raconté l’histoire.
J’avais lâché l’université plusieurs mois auparavant. Je
vivotais, captif d’un boulot alimentaire mais correct, mais désespérément à
l’affût d’un quelque chose qui me ferait vibrer.
Qui donnerait un sens, carrément, à ma vie.
Qui me ferait vivre quelque chose. Une émotion.
Qui déchainerait mes passions.
Je prenais des notes, donc. Des idées. Des ébauches.
Des prémisses pleines de bonnes volontés, mais un auteur qui
en manquait un peu.
Je me lançais, affamé, sur un coup de tête, dans des
histoires qui mouraient au bout de quelques pages.
Mais…
Je commençais à cerner quelque chose. Une forme tournait
autour de ma tête. C’était comme jeter un coup d’œil dans l’obscurité,
apercevoir brièvement la silhouette de quelqu’un qu’on cherche dans une foule.
Je me sentais pris d’une fièvre. L’idée, le quelque chose de grandiose était
là, tout près.
Ça gravitait autour de ma tête et c’était sur le point de me
heurter comme un météore.
***
Je ne sais pas si j’enviais ces auteurs qui écrivaient ces
séries.
Je ne crois pas.
C’était pas conscient.
J’écrivais des petits bouts d’histoires. Des trucs de ptits
gars, des histoires de chevaliers, de dragons, de rois et de magiciens
maléfiques.
Je ne crois pas que je me voyais parmi eux. Mon nom sur une
tablette. Mon œuvre en une pile de livres.
Je ne m’imaginais pas là, dans une rangée de livres, à faire
rêver des jeunes de mondes lointains.
***
Quand l’astéroïde s’est écrasé contre la paroi de mon crâne,
ça a fessé fort.
Ça a dû être cataclysmique.
Pour peu, les dinosaures se seraient éteints de nouveau.
Le météore a bousculé l’orbite de toutes ces idées qui
gravitaient autour de ma tête, hors de ma portée, et les a entraînés dans son
sillage, vers une trajectoire de collision direct avec mon imagination.
Tout s’est mis en place en un instant, en un bref instant
d’une clarté absolue.
L’impact a eu lieu dans ma voiture, en chemin vers mon
travail, par un après-midi ensoleillé.
Le tonnerre dans mes oreilles, le feu dans mes yeux, une
grande bouffée de chaleur dans la poitrine et un gouffre qui s’ouvre sous mes
pieds.
Ça y est, je venais de trouver ma drogue.
Désormais, je vivrais pour ces moments.
En un bref instant d’une clarté absolue, j’avais Seki,
j’avais Myr, j’avais Kodos et Laïka. J’avais des personnages en opposition, une
lutte, des intérêts contraires, quelque chose à accomplir, une envie folle de
poser des mots sur ces idées qui se bousculaient dans ma tête.
***
Et il y en a eu des moments comme ceux-là.
Des instants où l’éclair frappe.
Je me souviens de l’apparition d’Annika Aralia. En pleine
nuit, le visage blême et les traits tirés, à m’éclabousser les yeux de la lueur
de mon écran. Dans cette toute petite pièce de mon appartement de Cowansville,
avec les chats qui dorment en boule sur le divan derrière.
Une décharge électrique dans mon cortex, une envie soudaine,
pressante, d’écrire Annika, une Tharisienne au tempérament fougueux, en guerre
totale avec l’univers entier, à commencer par elle-même.
Le sentiment urgent que je ne pouvais pas la catapulter dans
le dernier tome, pour simplement se dresser contre Seki et Myr.
La certitude qu’il lui fallait son propre espace, son propre
carré de sable. Bien au chaud dans le désert tharisien, à faire régner sa
propre terreur, le temps qu’elle réalise tout ce qu’elle fait subir aux pauvres
malheureux qui osaient partager sa vie.
Ou alors le matin de tempête de neige, le ciel enseveli de
gros flocons, où j’ai compris ce que
serait Averia 3, quand j’ai imaginé Myr en crise, captive d’une relation
toxique, où j’ai vu ces bras qui la retenaient dans l’écoutille de ce vaisseau
qui l’amenait loin vers les étoiles.
Ou encore cette longue après-midi à tourner en rond dans mon
salon, à faire éclater les haut-parleurs de ma chaîne stéréo avec les deux
mêmes chansons jusqu’à ce que l’intrigue du tome se dénoue en une spectaculaire
explosion sous mon crâne. Où j’ai imaginé Annika qui s’était lancée à la
rescousse de ce surprenant Chernova, qui contemplait, tétanisée, cet immense
vaisseau qui s’écrasait contre une dune…
***
Et ces romans, je les ai écrits sur ce chemin tout près de
chez moi, en courant sur cette route de campagne, à travers ces petites maisons
abîmées et ces grands terrains pleins d’herbes.
J’ai écrit Averia sur ce canevas, sur ce grand ciel bleu,
sur ces nuages brûlés par le soleil couchant, sur cette toile percée d’étoiles.
J’ai écrit Averia alors que mes pieds martelaient le sol,
alors que mes orteils souffraient dans mes vieilles chaussures de courses,
alors que, à bout de souffle, j’arrachais mes écouteurs pour écouter le concert
de grenouilles qui croassaient pour m’encourager.
***
Et j’ai ma petite pile, maintenant.
Six morceaux d’une histoire à la fois plus grande de ce que
j’aurais pu imaginer et à la fois très fidèle à ce coup d’œil que j’ai pu
jeter, en 2009, derrière ce voile où se cachent les romans qui auraient pu
être.
J’ai ma pile.
À moi.
6 ans de mots empilés.
Pour vous.
Pour les kids qui s’accrocheront les yeux sur la tranche de
mes livres à la bibliothèque.
Pour moi.
Pour être fier de tout ce chemin parcouru.
Parce que je suis allé jusqu’au bout.
Parce que j’ai posé six pierres sur ce chemin.
Six pierres qui signifient que j’étais là. Que j’ai été. Que
je serai. Pour ceux qui s’aventureront sur ce petit sentier que j’ai déblayé.
Pour mon gars.
Pour que papa ait un million de livres à lui léguer plus
tard. Et une toute petite pile bien spéciale.
***
Est-ce que j’ai ma place parmi les auteurs qui m’ont fait
rêver quand j’étais kid?
Est-ce que j’appartiens à la même tablette?
Est-ce que je mérite le temps que ça prend pour lire ces
quelques centaines de milliers de mots?
Je ne sais pas.
Je l’ignore.
Est-ce que Seki, Myr, Annika et les autres méritent les
milliers d’heures que j’ai passées à écrire leur histoire?
C’est fou, quand même.
Est-ce qu’un auteur plus compétent que moi en aurait fait un
véritable succès?
Est-ce que des mains plus habiles que les miennes en
auraient fait un meilleur roman?
C’est fort possible.
Mais je suis reconnaissant, ô combien reconnaissant que ce
soit dans mon crâne qu’elles ont choisi d’éclore.
***
Ok, je crois que je le ressens maintenant.
C’est la fin.
La vraie de vraie.
Seki, Myr, Annika. C’est terminé.
Averia, c’est fini.
L’ouragan est passé.
Il ne reste plus qu’à ramasser les miettes. À recueillir les
quelques témoignages.
La tempête de mots est passée, et c’était peut-être juste
ça.
C’était peut-être juste ça, bordel, mais quelle aventure ça
a été.
***
Le dernier roman est juste là.
Il me semble que j’aurais dû écrire mille choses encore à
leur sujet.
Je dois lâcher la main d’Annika, de Seki et de Myr.
Leur laisser vivre la vie que les personnages vivent lorsque
l’auteur dépose la plume, lorsqu’il tourne la dernière page.
Et les laisser s’épanouir sur un canevas sur lequel je ne pourrai
plus poser mes mots.
Dans la tête et le cœur de mes lecteurs.
***
Un grand merci à vous tous.
On se donne rendez-vous dans un prochain bouquin?
Je vais essayer fort, promis.
lundi 7 novembre 2016
Making of de la couverture du tome 6
Ah que j'aime m'impliquer dans la réalisation des couvertures de mes romans.
Je suis pas du genre à réécrire quinze fois aux concepteurs de mon éditeur pour leur demander de changer tel ou tel détail, mais j'aime m'impliquer.
Et, surtout, je n'aime pas les banques d'images sur internet !
J'ai toujours préféré que mes couvertures représentent pour vrai mes personnages. Il me semble que ça fait plus vivant, plus authentique, plus réel.
Bon, c'est beaucoup de boulot. C'est du cassage de tête. C'est les doutes et, surtout, la grande gêne d'aller solliciter notre casting de rêve !
Imaginez... « Salut ! Je sais pas si tu savais, mais je suis auteur ! Oui, oui... Je t'en parle parce que, en fait, tu serais parfaite pour la couverture de mon prochain roman... »
Déjà, à ce stade, si on m'a pas pulvérisé le contenu d'une canette de poivre de cayenne dans les yeux, c'est un succès.
La suite ?
« Ça t'intéresse ? Génial ! Oh... et est-ce que je t'ai mentionné qu'il faudra te peinturer la face en rouge ?... »
Mais j'ai toujours eu de la chance, vraiment. J'ai pu travailler avec des photographes exceptionnels. Patrick Lemay, pour ma photo d'auteur et pour la couverture du tome 3. Avec Luc Tremblay pour les couvertures des tomes 4 et 6. Avec des modèles qui correspondaient traits pour traits avec les personnages que j'avais en tête !
C'est ptêt un peu fou de s'impliquer à ce point. Un peu con, peut-être, de mettre tant d'effort alors qu'une image quelque part dans un catalogue fait sans doute l'affaire.
Mais c'était la dernière couverture avant un bout. C'est celle qui clôt la série. C'est le dernier tome de ma chère Annika Aralia.
J'avais envie qu'elle soit spéciale.
Sarah qui imagine la joie qu'elle aura à se démaquiller |
Copine à l'oeuvre |
Deux traits noirs (comme au football?) |
Petites retouches |
Le résultat |
Premiers essais, avec la même garde-robe que pour le tome 4 |
notre très enthousiaste équipe technique |
Le Prince des Hommes, directeur photo |
Ah, voilà! Là on a la bonne coiffure, le hoodie, le foulard.. |
... et l'attitude ! |
Annika Aralia, toute droit sortie de son hakana |
Un peu de magie |
et AdA m'envoie cette petite merveille ! |
mardi 1 novembre 2016
Averia tome 6 - Kodos
La voici.
La couverture d'Averia, tome 6. Celui qui clôt la série.
Annika Aralia et son visage écarlate pour la grande finale.
Je partagerai quelques photos du making of.
C'est ma dernière couverture avant un bout, alors fallait bien que je m'implique !
vendredi 30 septembre 2016
Prémonitions
J'veux pas faire peur à personne, mais je crois que j'ai le don de prémonition.
Le genre de prémonitions carrément inutiles. Ça m'arrive pour un tas de choses bêtes, triviales, stupides, sans importance, mais qui, parfois, me font dire ok, ouin, ça c'est weird...
J'vous donne deux exemples de cette dernière catégorie.
***
J'suis dans mon char. C'est la fin août, en plein jour. J'm'en vais j'sais pu où et, tout juste avant d'arriver, j'me mets à penser à Neil Armstrong. Il envahit mes pensées. Pas sa face (je n'ai qu'un vague souvenir de ce à quoi il ressemble, de toute façon. dans ma tête, il ressemble à tous les astronautes de cette époque), pas lui physiquement. Mais je pense à lui. Je m'imagine, l'espace d'un instant, ce qu'il a dû ressentir en découvrant le paysage lunaire. J'essaie de voir ce qu'il a vu. J'imagine le sol, la poussière, le relief au loin. Le haut-le-coeur en descendant les marches. Je passe un long moment à réfléchir à tout ça avant de débarquer de mon char et de reprendre ma journée.
Le soir-même, j'apprends qu'il est mort dans la journée.
Et... j'vous vois venir! Et je vous réponds tout de suite: non. Non, malgré ce que vous imaginez, je ne passe pas mon temps à penser à Neil Armstrong. C'est pas une de mes activités récurrentes. Oui, j'ai l'air d'avoir toujours la tête dans les nuages, le nez dans les étoiles et les yeux dans l'abîme du ciel obscur, mais, non. Non, j'ai pas assez souvent pensé à Neil Armstrong dans ma vie jusque là pour que ce ne soit qu'une question de temps avant que ça n'arrive qu'il occupe mes pensées la journée de sa mort.
***
Exemple deux. Plus récent, celui-là.
Ça s'est passé dans un de mes rêves.
J'adore me rappeler mes rêves, me battre avec ma mémoire au réveil pour capturer les derniers volutes du songe qui s'évapore, MAIS je déteste les raconter, ou encore écouter les rêves des autres (ou encore pire, lire un passage onirique dans un roman). Alors je vais être bref sur la portion «rêve» et vous épargner les détails.
Dans mon rêve, donc, je me trouvais dans un hôtel, dans une ville russe et, dans le ciel, je vois deux missiles qui se croisent. L'un tente d'intercepter l'autre, mais rate sa cible. La trajectoire du missile le mène droit sur moi et je me souviens m'être dit, un peu irrité: «ah... fuck...»
L'engin balistique tombe et je suis soufflé par une explosion nucléaire. Avec le champignon atomique et tout.
Le matin, à la radio, en me rendant au travail, j'entends que le régime nord-coréen vient d'effectuer un énième essai nucléaire.
Encore une fois, je vous confirme, je rêve rarement d'essais nucléaires ou de la Corée du Nord. C'est, comme qui dirait, un drôle de hasard.
***
Alors? Ai-je un pouvoir? Puis-je m'en servir? Suis-je le prochain Nostradamus?
Deux événements marquants pressentis en quatre ans, ça prouve bien quelque chose, non?
Le genre de prémonitions carrément inutiles. Ça m'arrive pour un tas de choses bêtes, triviales, stupides, sans importance, mais qui, parfois, me font dire ok, ouin, ça c'est weird...
J'vous donne deux exemples de cette dernière catégorie.
***
J'suis dans mon char. C'est la fin août, en plein jour. J'm'en vais j'sais pu où et, tout juste avant d'arriver, j'me mets à penser à Neil Armstrong. Il envahit mes pensées. Pas sa face (je n'ai qu'un vague souvenir de ce à quoi il ressemble, de toute façon. dans ma tête, il ressemble à tous les astronautes de cette époque), pas lui physiquement. Mais je pense à lui. Je m'imagine, l'espace d'un instant, ce qu'il a dû ressentir en découvrant le paysage lunaire. J'essaie de voir ce qu'il a vu. J'imagine le sol, la poussière, le relief au loin. Le haut-le-coeur en descendant les marches. Je passe un long moment à réfléchir à tout ça avant de débarquer de mon char et de reprendre ma journée.
Le soir-même, j'apprends qu'il est mort dans la journée.
Et... j'vous vois venir! Et je vous réponds tout de suite: non. Non, malgré ce que vous imaginez, je ne passe pas mon temps à penser à Neil Armstrong. C'est pas une de mes activités récurrentes. Oui, j'ai l'air d'avoir toujours la tête dans les nuages, le nez dans les étoiles et les yeux dans l'abîme du ciel obscur, mais, non. Non, j'ai pas assez souvent pensé à Neil Armstrong dans ma vie jusque là pour que ce ne soit qu'une question de temps avant que ça n'arrive qu'il occupe mes pensées la journée de sa mort.
***
Exemple deux. Plus récent, celui-là.
Ça s'est passé dans un de mes rêves.
J'adore me rappeler mes rêves, me battre avec ma mémoire au réveil pour capturer les derniers volutes du songe qui s'évapore, MAIS je déteste les raconter, ou encore écouter les rêves des autres (ou encore pire, lire un passage onirique dans un roman). Alors je vais être bref sur la portion «rêve» et vous épargner les détails.
Dans mon rêve, donc, je me trouvais dans un hôtel, dans une ville russe et, dans le ciel, je vois deux missiles qui se croisent. L'un tente d'intercepter l'autre, mais rate sa cible. La trajectoire du missile le mène droit sur moi et je me souviens m'être dit, un peu irrité: «ah... fuck...»
L'engin balistique tombe et je suis soufflé par une explosion nucléaire. Avec le champignon atomique et tout.
Le matin, à la radio, en me rendant au travail, j'entends que le régime nord-coréen vient d'effectuer un énième essai nucléaire.
Encore une fois, je vous confirme, je rêve rarement d'essais nucléaires ou de la Corée du Nord. C'est, comme qui dirait, un drôle de hasard.
***
Alors? Ai-je un pouvoir? Puis-je m'en servir? Suis-je le prochain Nostradamus?
Deux événements marquants pressentis en quatre ans, ça prouve bien quelque chose, non?
dimanche 21 août 2016
Papa a un million d'excuses et une petite pile de livres
Je me demande parfois si la parenthèse ne va pas se refermer bientôt.
Si la pile ne va pas se terminer.
Voilà. C'était ça. C'était Averia.
C'est tout ce que j'avais à dire. C'est tout ce que j'ai eu la force de faire.
C'était drôle le temps que ça a duré.
***
Et j'imagine mon gars trouver une pile de livres dans le fond du garde-robe et me demander pourquoi y a mon nom dessus.
Ben oui! Papa a déjà écrit des livres!
Et je l'imagine les lire.
Puis la question.
C'est tout?
Pourquoi t'as pas continué?
***
Ben, écoute, Papa était fatigué.
Papa en a pas vendu assez.
Papa se trouvait pas si bon que ça.
Papa trouvait ça dur.
Papa était ben occupé.
Papa a oublié comment. Il savait pu trop comment faire.
Papa pense que toutes ses autres idées étaient mauvaises.
Papa a un million d'excuses et une petite pile de livres.
***
Et si... et si, disons...
Et si j'essayais d'inverser cette proportion?...
Et si, quand mon gars va découvrir son écrivain de père, je m'arrangeais pour avoir...
Un million de livres et une petite pile d'excuses.
Des excuses du genre...
J'aimais beaucoup ça, écrire.
Faire vivre ces personnages me faisait vibrer.
Et je voulais pas te décevoir, Fiston.
Si la pile ne va pas se terminer.
Voilà. C'était ça. C'était Averia.
C'est tout ce que j'avais à dire. C'est tout ce que j'ai eu la force de faire.
C'était drôle le temps que ça a duré.
***
Et j'imagine mon gars trouver une pile de livres dans le fond du garde-robe et me demander pourquoi y a mon nom dessus.
Ben oui! Papa a déjà écrit des livres!
Et je l'imagine les lire.
Puis la question.
C'est tout?
Pourquoi t'as pas continué?
***
Ben, écoute, Papa était fatigué.
Papa en a pas vendu assez.
Papa se trouvait pas si bon que ça.
Papa trouvait ça dur.
Papa était ben occupé.
Papa a oublié comment. Il savait pu trop comment faire.
Papa pense que toutes ses autres idées étaient mauvaises.
Papa a un million d'excuses et une petite pile de livres.
***
Et si... et si, disons...
Et si j'essayais d'inverser cette proportion?...
Et si, quand mon gars va découvrir son écrivain de père, je m'arrangeais pour avoir...
Un million de livres et une petite pile d'excuses.
Des excuses du genre...
J'aimais beaucoup ça, écrire.
Faire vivre ces personnages me faisait vibrer.
Et je voulais pas te décevoir, Fiston.
samedi 28 mai 2016
Princess Chelsea, The Great Cybernetic Depression
Je vous avais parlé du premier opus ici.
(Préambule au sujet de l'écrite du Projet Western Fantasy et des pistes d'Ennio Morricone que j'écoute en boucle)
... j'écoute donc du Princess Chelsea, que je redécouvre cette année, bien que j'ai écouté son Great Cybernetic Depression pendant une bonne partie de l'été 2015.
La Grande Dépression Cybernétique de Nikkel Chelsea, cette artiste néo-zélandaise que j'affectionne particulièrement est à la fois une toile de fond fascinante pour mettre en scène ses chansons et un prétexte pour aborder l'anxiété et la dépression qui l'affligeait pendant la conception de ce nouvel album.
Pour vous donner tout de suite une idée de l'esthétique (autant visuelle que sonore) de cette Dépression Cybernétique, je vous présente We're so lost.
Du synthétiseur, la voix de Nikkel à la fois aérienne et perçante. Un monde futuriste pollué, laid, mal-famé, qui dépérit. Une fuite vers un monde virtuel envahi par une pub insistante, des couleurs criardes. L'internet de 1998 projeté dans le futur.
Sur une commande du «spectateur», l'écran est peuplé de petites Princess Chelsea virtuelles. Dans un chatroom, un utilisateur commente: «If I have to deal with one more tax drone 2day i'm gonna freak!». Une moitié de robot pousse un chariot d'épicerie à travers la ruelle. À la fin du vidéo, le «spectateur» range sa tablette. Fini la chanson, les couleurs, les Princess Chelsea qui se surimposent sur le décor. Il ne reste plus que la Forbidden Zone et Winston le chat qui se lèche sur un roomba qui n'en finira jamais de nettoyer le secteur.
Je sais pas; ça me parle!
Too Many People
Une chanson sur l'angoisse sociale, sur le ras-le-bol de la communication dans notre ère des réseaux sociaux, saupoudrée de références à cet événement fictif ayant causé ce breakdown, cet écrasement de la société en 2022.
It's been 10 years since anyone were here.
Elle nous parle peut-être du vrai monde, celui que nous n'expérimentons plus que par le prisme d'un écran.
They bitch'n ignoring
Anyone who's talking
About their fucking shit
Et ting! encore une fois. Du cristal.
Elle arrive à chanter cette ligne, ce fucking shit, et nous faire décrocher la mâchoire de surprise.
No Church on Sunday
Cette balade m'évoque la fuite de la jeunesse, de l'insouciance. L'indépendance qu'on recherche en fuyant le foyer familial, qui nous jette dans un quartier mal-famé, qui nous éloigne de la ouate et nous catapulte vers une vie adulte qui nous grafigne au passage.
La nostalgie de cette naïveté, mais la résolution de ne pas retourner en arrière, la sensation d'avoir brisé quelque chose d'important.
Oh, et les personnages qu'incarnent Chelsea à l'écran.
Celle qui chante, son personnage de performer en 2022. Sa présence sur scène, si on veut. Il y a aussi la Chelsea en costume-cravate. Celle qui regrette, celle qui doit assumer ses responsabilités. Et finalement celle qui ressemble à une sorcière avec les cheveux longs, c'est la petite fille, celle qui voulait fuir, celle qui voulait tout détruire, qui voulait briser ses chaînes.
Pendant le vidéo, une tempête se prépare. Le paysage rougit. On voit souvent la Chelsea en costume-cravate derrière un cadre. Elle regrette le passé. La sorcière, elle, précipite l'orage. C'est elle qui appelle les éclairs, qui se réjouit de la destruction autour d'elle, sans penser aux conséquences.
Et finalement...
All the Stars
Ma préférée du lot.
(Il n'y a malheureusement pas de vidéo officiel encore. Celui que je vous propose a été réalisé par un fan et comprend des erreurs au niveau des paroles retranscrites, mais on entend bien ce qu'on veut!)
C'est la plus puissante de l'album, à mon avis. Celle qui me fait le plus réagir, qui m'entraîne dans un tourbillon d'émotions.
Faites-moi plaisir et écoutez-la.
Écoutez la mélodie des paroles.
Puis Princess Chelsea nous jette dans le fameux ouragan, dans le foisonnement de la trame sonore de cette Grande Dépression Cybernétique. Elle nous plonge dans la frénésie de cette dépression, dans sa beauté, aussi, dans cette folie, dans cette envie de mettre en mots, en musiques, en images, en sons, en souvenirs cette expérience.
La musique tourbillonne, envoie des rappels aux autres chansons. Ça m'évoque l'image d'une vie bousculée par la tempête, aplatie par le vent, par la force et les ravages du temps, entraînée dans un déluge virtuel, vers une perte de sens, d'inadéquation... puis le retour vers un calme aérien, une confiance renouvelée, l'idée que les étoiles continueront à briller, malgré tout.
Bref! faut l'écouter.
Et dites-moi ce que la Grande Dépression Cybernétique de Princess Chelsea vous évoquera comme impressions!
(Préambule au sujet de l'écrite du Projet Western Fantasy et des pistes d'Ennio Morricone que j'écoute en boucle)
... j'écoute donc du Princess Chelsea, que je redécouvre cette année, bien que j'ai écouté son Great Cybernetic Depression pendant une bonne partie de l'été 2015.
La Grande Dépression Cybernétique de Nikkel Chelsea, cette artiste néo-zélandaise que j'affectionne particulièrement est à la fois une toile de fond fascinante pour mettre en scène ses chansons et un prétexte pour aborder l'anxiété et la dépression qui l'affligeait pendant la conception de ce nouvel album.
Pour vous donner tout de suite une idée de l'esthétique (autant visuelle que sonore) de cette Dépression Cybernétique, je vous présente We're so lost.
Du synthétiseur, la voix de Nikkel à la fois aérienne et perçante. Un monde futuriste pollué, laid, mal-famé, qui dépérit. Une fuite vers un monde virtuel envahi par une pub insistante, des couleurs criardes. L'internet de 1998 projeté dans le futur.
Sur une commande du «spectateur», l'écran est peuplé de petites Princess Chelsea virtuelles. Dans un chatroom, un utilisateur commente: «If I have to deal with one more tax drone 2day i'm gonna freak!». Une moitié de robot pousse un chariot d'épicerie à travers la ruelle. À la fin du vidéo, le «spectateur» range sa tablette. Fini la chanson, les couleurs, les Princess Chelsea qui se surimposent sur le décor. Il ne reste plus que la Forbidden Zone et Winston le chat qui se lèche sur un roomba qui n'en finira jamais de nettoyer le secteur.
Je sais pas; ça me parle!
Too Many People
Une chanson sur l'angoisse sociale, sur le ras-le-bol de la communication dans notre ère des réseaux sociaux, saupoudrée de références à cet événement fictif ayant causé ce breakdown, cet écrasement de la société en 2022.
It's been 10 years since anyone were here.
Elle nous parle peut-être du vrai monde, celui que nous n'expérimentons plus que par le prisme d'un écran.
They bitch'n ignoring
Anyone who's talking
About their fucking shit
Et ting! encore une fois. Du cristal.
Elle arrive à chanter cette ligne, ce fucking shit, et nous faire décrocher la mâchoire de surprise.
No Church on Sunday
Cette balade m'évoque la fuite de la jeunesse, de l'insouciance. L'indépendance qu'on recherche en fuyant le foyer familial, qui nous jette dans un quartier mal-famé, qui nous éloigne de la ouate et nous catapulte vers une vie adulte qui nous grafigne au passage.
La nostalgie de cette naïveté, mais la résolution de ne pas retourner en arrière, la sensation d'avoir brisé quelque chose d'important.
Oh, et les personnages qu'incarnent Chelsea à l'écran.
Celle qui chante, son personnage de performer en 2022. Sa présence sur scène, si on veut. Il y a aussi la Chelsea en costume-cravate. Celle qui regrette, celle qui doit assumer ses responsabilités. Et finalement celle qui ressemble à une sorcière avec les cheveux longs, c'est la petite fille, celle qui voulait fuir, celle qui voulait tout détruire, qui voulait briser ses chaînes.
Pendant le vidéo, une tempête se prépare. Le paysage rougit. On voit souvent la Chelsea en costume-cravate derrière un cadre. Elle regrette le passé. La sorcière, elle, précipite l'orage. C'est elle qui appelle les éclairs, qui se réjouit de la destruction autour d'elle, sans penser aux conséquences.
Et finalement...
All the Stars
Ma préférée du lot.
(Il n'y a malheureusement pas de vidéo officiel encore. Celui que je vous propose a été réalisé par un fan et comprend des erreurs au niveau des paroles retranscrites, mais on entend bien ce qu'on veut!)
C'est la plus puissante de l'album, à mon avis. Celle qui me fait le plus réagir, qui m'entraîne dans un tourbillon d'émotions.
Faites-moi plaisir et écoutez-la.
Écoutez la mélodie des paroles.
When the sun
came up 10 years ago
We never knew
and we never saw
It crept up like
a silent rain
With the sudden power of a hurricane
Then the moon
came in and the sun did melt
The sky went
dark and the Earth it fell
But the stars
They were still
shining bright
A sparkle of our
dreams at night
Puis Princess Chelsea nous jette dans le fameux ouragan, dans le foisonnement de la trame sonore de cette Grande Dépression Cybernétique. Elle nous plonge dans la frénésie de cette dépression, dans sa beauté, aussi, dans cette folie, dans cette envie de mettre en mots, en musiques, en images, en sons, en souvenirs cette expérience.
La musique tourbillonne, envoie des rappels aux autres chansons. Ça m'évoque l'image d'une vie bousculée par la tempête, aplatie par le vent, par la force et les ravages du temps, entraînée dans un déluge virtuel, vers une perte de sens, d'inadéquation... puis le retour vers un calme aérien, une confiance renouvelée, l'idée que les étoiles continueront à briller, malgré tout.
Bref! faut l'écouter.
Et dites-moi ce que la Grande Dépression Cybernétique de Princess Chelsea vous évoquera comme impressions!
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